samedi 17 juin 2023

Gérer les émotions

Source – Ylvers
La psy l'autre fois m'a dit que probablement que les mouvements de colère de mon père, qui jette des trucs et crie etc., m'ont un peu traumatisées et que du coup c'est pour ça que mes mouvements de colère à moi sont vers l'intérieur (je me tape le front, la cuisse une fois au point que je voulais faire un bleu (c'est dur, de faire un bleu)), que je gère mon anxiété vers l'intérieur (en me mordant la joue, et après je mets du sel et ça change la texture et je peux arrêter de me mordre (ça douille sévère)), mon stress vers l'intérieur, et tout vers l'intérieur sur moi. Peut-être même que les démangeaisons que je me traîne depuis neuf ans, c'est ça aussi. Et tout à l'heure, j'ai réalisé que sans doute le désir et la masturbation que je fais alors que j'en ai pas vraiment envie, c'est ça aussi. De la gestion du stress, de l'angoisse, de la peur. J'ai peur que faire redescendre la tension ne fonctionne que comme ça alors je le fais comme ça parce que j'ai peur d'échouer si je tente un autre truc pour faire redescendre la tension. En gros, mon moyen de faire redescendre l'angoisse, le stress, l'anxiété, la colère, la peur, c'est la douleur. Que la douleur. Alors elle m'a demandé ce que je pouvais faire d'autre et j'ai dit parler et elle a dit qu'il n'y avait pas que ça, elle a dit chanter, danser, jouer de la musique, écrire ses pensées, tout ça, ça fait redescendre les émotions, et même faire du sport.

Honnêtement, je ne sais pas si je vais en être capable. Dans ces moments où je me fais mal, le plus souvent je suis dans un état qui fait que je ne peux pas réfléchir à autre chose, à comment faire. Déjà, j'arrive à utiliser le mantra que j'ai crée avec l'aide de la dame de la médiation animale, j'ai réussi le week-end dernier, dans les moments où j'étais pas très fort en colère. C'est un bon début. Mais quand les émotions sont en surcharge, je ne sais pas si je suis capable de faire autre chose, de penser à faire autre chose.

C'est un peu dur de gérer les émotions parce que ça se mord la queue. T'as peur de la colère alors tu repousses, t'as peur de la peur alors tu repousses, t'as peur de l'angoisse alors tu repousses, et t'as peur de te faire à toi-même un truc dont t'as pas envie alors t'y penses encore plus et du coup ça angoisse encore plus et du coup, bien sûr, ça arrive, puisque c'est le seul moyen connu et usité de faire descendre l'émotion que j'ai moi-même créé à force de penser, de ruminer, de craindre. C'est un peu dur de gérer les émotions de manière fonctionnelle. La psy m'a dit qu'on m'avait pas appris. D'ailleurs maintenant que j'y pense elle m'a dit : "on ne vous a pas appris" et pas "vous n'avez pas appris", et la responsabilité et la faute c'est des trucs dont on parle aussi, et elle n'a pas mis la faute sur moi, et c'est agréable, en fait.

Donc on va dire que je suis en apprentissage de la gestion fonctionnelle et non-violente des émotions. Ben y a du boulot, hein. Déjà quand je parle à une amie, que je lui raconte des trucs, après avoir envoyé le message je me trouve ridicule et bête de chercher à être rassurée et soutenue, mais je peux pas supprimer le message parce que nous discutons sur Whatsapp et ça va afficher que le message a été supprimé. Je ferais mieux de réfléchir avant d'envoyer, plutôt. La pauvre, je crois qu'elle s'en fiche, ou plutôt qu'elle va pas assez bien pour me gérer moi en plus du reste. Je suis un gouffre. Faut juste que je me gère toute seule comme une grande.

C'est un peu dur. Et comme je viens de lire un article de Slowin sur l'auto-handicap et que je me suis un peu reconnue, autant vous dire que ce n'est pas gagné. Va falloir que je me confronte à la peur de l'échec, et que je m'efforce, pour une fois. C'est un peu dur. Surtout quand je pense, à peu près dans tous les domaines, que je ne vais pas y arriver. C'est moins dur de se saboter et de dire ensuite : "j'avais raison, je suis nulle et j'y arrive pas de toute façon" que de s'acharner et de pas réussir quand même et de se dire que t'es tellement nulle que même avec des efforts t'y arrive pas. Vaut mieux croire qu'on s'est pas foulé et que si on y mettait du sien on y arriverait (même si bon, du coup, le potentiel non-utilisé, côté estime de soi ça a quand même des limites).

Et comme en ce moment y a rien qui va, avec mon corps, avec mon avenir professionnel, avec mes relations amicales enfin plutôt j'arrive pas à voir les bonnes choses, ben ça empire encore les choses et ça rajoute encore de l'anxiété qu'il va bien falloir que je gère convenablement pas si je ne veux pas encore plus me détester.

C'est un peu dur, tout ça.

Comment vous gérez vos émotions, vous ?

lundi 5 juin 2023

Ça réflexionne

Source – Sheikh Nafis
J'ai envie d'écrire ici mais je ne sais pas par quoi commencer. Ou plutôt, j'aurais plein de trucs à raconter, des réflexions lancées avec la psy et en médiation animale, aussi (d'ailleurs la prochaine séance sera la dernière, je suis trop triste). Je pense que, comme mon cerveau est en train d'emmagasiner des réflexions, est en train de carburer, je n'ai encore rien à dire ici parce que je suis en pleine réflexion plus ou moins inconsciente. Je n'ai toujours pas vraiment parlé sexualité et rapport au corps avec la psy. En ce moment, elle essaye de me faire savoir ce que je ressens quand il est question de ma famille – sacré morceau. J'aimerais pourtant parler sexualité, parce que je sens que je vais avoir du mal à régler toute seule mon rapport à la masturbation. Ce week-end il s'est pourtant passé un truc incroyable : y a eu de mieux ; moins d'angoisses, davantage de respect de moi. Je crois que c'est grâce à la dernière séance de médiation animale. Vendredi, où nous sommes parties à la rencontre de la partie sombre de moi, et de la partie lumineuse, pour harmoniser, les faire pourparler.

Je me souviens il y a quelques années, quand je découvrais la chaîne YouTube de Benjamin Lubszynski, il avait fait une vidéo sur la gestion de la colère et il disait que, la colère (comme toutes les émotions, d'ailleurs), quand on la garde, quand on l'étouffe, elle tire sur la laisse comme un chien attaché au fond du jardin, et elle tire, elle tire, et un jour elle mord. Je crois que, harmonier un peu, ou lancer l'harmonisation des deux parties intérieures, permet d'éviter ça. Si la partie sombre et la partie lumineuse discutent, alors la partie lumineuse n'a plus peur d'être mordue et la partie sombre n'a plus peur d'être jugée, punie, et alors les choses vont mieux. Forcément, plus je fais une fixette sur mon rapport à la masturbation et plus j'y pense, et plus j'y pense plus j'angoisse, et plus j'angoisse plus je perds la maîtrise de la pulsion. Donc ce week-end, ça a été mieux. Sensiblement mieux. C'est marrant que du concret soit arrivé si vite parce que, quand j'ai fait la séance vendredi, je me demandais à moitié à quoi ça allait me servir, de mettre ensemble les deux parties. Ben à ça. À mieux me respecter, à repousser les sollicitations intérieures dues à l'habitude ou à l'angoisse. Même, mon cerveau qui part dans tous les sens, tourne sur des fantasmes morbides, a réussi à faire moins morbide et plus apaisé, tout seul (quand j'essaye de maîtriser, de le ramener à plus raisonnable, ça finit toujours par m'échapper). Donc voilà, il y a des choses de lancées, et du coup pas mal de travail intérieur, toujours en cours et qui est un peu dur à aborder, du coup. J'avais pensé faire, après la dernière séance, un bilan de la médiation animale, peut-être, parce que je suis assez impressionnée, en fait, je ne pensais pas que ce serait aussi bien que ça ; je me disais : "au pire, j'aurais vu des animaux donc c'est bien" (pauvre naïve que je suis).

Sinon, côté vie matérielle plutôt que spirituelle, je n'ai, évidemment, toujours pas trouvé de travail. Entre les endroits qui recrutent pas, ceux qui veulent des gens avec de l'expérience, ceux qui m'aiment bien mais qui n'ont pas de sous pour créer un poste, et ceux qui recrutent mais où je ne veux pas aller (comme Paris, Reims, le Sud…) ce n'est quand même pas gagné. Ajouter à cela le nombre d'offres qui a plutôt l'air de décroître, et le fait que je n'ai pas envoyé de candidatures spontanée depuis un moment – et encore moins ce week-end vu que j'étais tellement fatiguée que j'ai passé mon samedi à littéralement rien foutre, et mon dimanche à lire –, ça s'engage assez mal. J'essaye de me dire que je peux peut-être trouver du travail d'ici janvier, mais je n'y crois pas trop. Et je suis plutôt bloquée au niveau de certaines solutions. Par exemple, je suis trop vieille pour l'alternance. Je ne peux clairement pas me permettre de démissionner et me mettre au RSA le temps de trouver ou suivre une formation (et la dernière fois que j'avais calculé il me semblait avoir compris que je n'avais pas le droit au chômage car je n'ai pas travaillé cinq ans d'affilée). Comme je ne peux pas poser mes congés où je veux, je ne peux pas suivre la formation courte de L'École de la librairie, par exemple. Donc je suis assez limitée dans mes mouvements. Je pense que je suis bloquée dans mon boulot pendant encore un certain temps. Le problème, c'est que je passe souvent la plupart de mes journées à faire des truc perso plutôt qu'à travailler (je dis ça à la louche, j'ai jamais fait le calcul, mais il ne serait pas en ma faveur, je pense).

Le week-end prochain je vais à l'Armada de Rouen. Les bateaux espagnols ont l'air incroyable ! Donc je vais me farcir des heures de train pour moins de quarante-huit heures sur place juste pour espérer monter dans ces reproductions de bateaux des XV-XVIIème siècles. J'en profiterai pour retourner à la boutique où j'avais acheté il y a quelques années la bague "AUM" que j'ai perdue il y a un an. J'aimerais bien aussi récupérer mon ballon de volley.

Mon humeur est assez fluctuante. J'essaye de me laisser gagner par le printemps, et de me fixer sur les choses positives. Ça ne marche pas toujours. On va dire que la réussite dépend de mes heures de sommeil, et comme ça aussi, ça fluctue en fonction de mes angoisses, c'est un peu le serpent qui se mord la queue, au fond.

La dame de la médiation animale m'a donné comme exercice, entre autre, de tenir une grande feuille avec mon objectif et de coller des trucs qui s'y rapportent, qui parlent pour moi, comme une espèce de scrapbooking, on pourrait dire. J'aime bien. Ça me détend. Je ne l'ai pas encore beaucoup remplie, je prends mon temps, mais j'aime bien.

J'essaye aussi de plus suivre mes envies, et de plus être à l'écoute de moi-même, dans l'instant, depuis que la psy m'a fait remarquer que je ne le faisais pas. Hier, m'est apparu que suivre ses envies ce n'est en fait pas compliqué, c'est comme quand on marche dans la rue, qu'on flâne, et qu'on passe devant une petite ruelle qui nous fait bien envie et qu'on se dit : "ah oui, tiens ! je vais passer par-là !" même si ce n'est pas le chemin le plus direct pour arriver à destination, voire que ça nous fait faire le tour, mais qu'on l'emprunte juste pour le plaisir de marcher dedans. Suivre ses envies, c'est sur l'instant, et pas en programmant tout. La médiation animale m'a aidée un peu aussi, pour ça. Les animaux ne se posent pas de questions : le chat veut des papouilles, il vient les demander ; il n'en veut plus, il s'en va. Point.

Comment allez-vous ?

J'ai un "cinq derniers livres lus" en préparation, et je ferais peut-être aussi un article sur comment commencer à écrire un roman, ou pourquoi on ne le fait pas. Je suis en retard dans la lecture de vos blogs, mais ça a déjà été pire ! :P