vendredi 31 janvier 2020

Souvenirs numériques

Source – Marquis Houghton
Hier soir, je me trouvais au one man show de Malik Bentalha. Comme bien souvent dans ce genre d'événement, c'est interdit de filmer et, comme bien souvent dans ce genre d'événement, vous en trouvez toujours un ou deux pour braver l'interdit. C'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à comprendre et ce sur plusieurs plans. Déjà, ne pas respecter une règle, pour moi, c'est déjà compliqué (même si je vous avoue que je ne traverse pas toujours au passage piéton et pas toujours au vert) ; ça doit être mon côté "soit parfait" qui me hurle de rester dans les clous. Mais, plus que ça, car filmer n'est pas toujours interdit au public – je pense notamment aux compétitions sportives –, ça m'interroge sur d'autres plans. Je ne comprends pas cette propension des gens à vouloir tout filmer, tout le temps.

Sortir mon téléphone pour "faire des souvenirs" ça ne me viendrait pas à l'idée. Je veux dire... je trouve ça absurde. Que ce soit dans le cadre d'un spectacle sur une scène, ou d'une compétition sportive, ou d'un autre événement, je trouve ça absurde de se trouver à quelques mètres des acteurs et de regarder ce qu'il se passe au travers d'un tout petit écran plutôt que de regarder ce qu'il se passe. Si c'est pour regarder au travers des écrans, perso, je ne me déplace pas, et je dépense encore moins cinquante balles...

Je me déplace parce que je veux voir. Par exemple, hier, j'étais au quinzième rang. J'aurais voulu être plus proche mais j'ai pris ma place un peu tard (à charge de revanche ! ;P). C'était pourtant suffisant pour voir. Voir vraiment, je veux dire. Capter les textures, de la peau, des vêtements, de la scène ; capter les mimiques et, surtout : ressentir. Sentir ce qu'il se passe, attraper l'aura. Ça fait un peu psychopathe de dire ça, mais c'est un peu comme ça que je le sens.

Quand je vais dans une salle pour voir un spectacle j'ai l'impression que je ne fais pas qu'entendre ce que la personne dit. Il y a tout le reste. C'est aussi différent que de discuter avec quelqu'un au téléphone ou en face à face. Dans une salle, il y a tellement plus de choses à capter que des mots !... C'est pour ça que je trouve ça profondément dommage, et tout aussi absurde, de s'imposer la barrière d'un téléphone entre nos yeux et ce qu'il se passe. Mais ça vaut aussi pour les compétitions sportives. Par exemple, un 10 000 mètres, à la télé, ça paye quand même pas de mine. En vrai, c'est très impressionnant. Je ne comprends pas ces spectateurs du Tour de France qu'on voit à la télé courir à côté des cyclistes, le nez dans leur téléphone pour être certain de capter la bonne image. Ça me dépasse. Les souvenirs, je préfère les fabriquer dans ma tête, plutôt que d'avoir en mémoire l'instant où j'avais les yeux rivés sur mon téléphone pour vérifier que ça tournait bien... Bien sûr, un souvenir, ça se périme, ça s'efface un peu, s'évapore, mais même s'il n'y a plus d'images, ou plus de phrases complètes, il reste les impressions.

En plus, je trouve que, dans le cas des pièces de théâtre ou des one man, c'est incroyablement irrespectueux de filmer. Au-delà de la question des droits à l'image, des droits télé, etc., je trouve que c'est irrespectueux envers l'artiste qui se déplace. Je veux dire... il n'est pas obligé de passer par notre ville. Les producteurs de la tournée auraient pu le faire passer ailleurs. Les artistes ne passent pas par toutes les villes et pas toujours quand on s'y trouve. Donc, je trouve que la moindre des choses, ça serait d'écouter le spectacle sans avoir le nez dans son téléphone pour essayer de voler une photo ou d'envoyer un SMS. Surtout que Malik Bentalha n'est pas avare d'interactions avec le public ! Autant profiter du moment !

lundi 20 janvier 2020

Fais des efforts

Source – Gerard Borel
Une copine du volley nous a parlé des "drivers", les messages contraignants identifiés par un psychologues et qui guident nos manières de réagir. Il y en a cinq, et elle nous disait combien il était intéressant de connaître ceux des autres parce que ça permet un meilleur management des équipes. Les cinq sont : sois parfait, sois fort, dépêche-toi, fais des efforts, et fais plaisir. On est guidé généralement par un ou deux messages contraignants. Alors moi, j'ai trouvé un test pour savoir lequel ou lesquels me dirigeaient. J'en ai trois forts, un moyen, et un faible. Les trois forts dans l'ordre d'importance : sois forte, sois parfaite, fais des efforts. C'est assez logique que les deux derniers aillent ensemble. C'est aussi logique que mon principal soit "sois forte" vu que je rechigne à demander de l'aide et que je refoule mes émotions. Ce qui m'a le plus surpris c'est ce "fais des efforts". Dans la vraie vie, je n'en fais pas, des efforts. Disons rarement.

La dernière fois que j'ai fait un effort ? Le bac. Histoire. Je voulais vraiment une bonne note. J'ai travaillé ; j'ai eu dix-sept. J'ai eu mon bac mention Assez Bien. J'ai l'habitude de dire que je ne me suis pas foulée, quand même. D'ailleurs, je me foule rarement... En troisième année de Licence j'ai aussi fait un effort pour l'Histoire du livre et l'Histoire des femmes. J'ai eu dix-huit. Le reste ? C'est passé tranquillement, ni bien, ni nul. J'ai l'habitude de penser que je ne me suis pas foulée. Et je culpabilise. Je culpabilise de ne pas faire d'efforts. De ne pas donner plus. De ne pas travailler plus. De me reposer sur ce que j'ai compris en cours, sur mes capacités, sans vraiment jamais les pousser, pour faire mieux. Pas mieux que les autres : mieux que moi-même.

Je nourrie une tension tout à fait paradoxale. D'un côté, je ne fais pas d'efforts, je ne travaille pas dur, je me "laisse vivre". De l'autre, j'ai la hantise d'être médiocre ; je voudrais être bonne, douée quelque part, forte, exceptionnelle, même. Je ne sais pas trop identifier pourquoi je vivote dans ce paradoxe, alors que je pourrais juste faire des efforts, exploiter mon potentiel, devenir plus forte, meilleure, plus capable. Peut-être qu'il y a une peur de l'échec. Peut-être que c'est la peur du rejet. Après tout, même en faisant des efforts, je n'ai pas l'assurance d'obtenir de la reconnaissance. Alors je continue de vivoter. Peut-être aussi que c'est parce que ce qui m'entoure ne m'intéresse pas assez. Je ne me jette pas dedans à corps perdu parce que ce n'est pas ma passion. D'ailleurs, on a une passion quand on a des émotions fortes. Comme je me suis coupée de mes émotions, je n'ai pas de passion. Il y a des choses que j'aime, qui m'intéressent, mais rien qui me fait vibrer. Alors je me foule pas. Et quand ça m'intéresse vraiment, je me jette dedans. Si c'est ça, en entrant en psychologie du sport, je devrais être capable de faire des efforts, de travailler vraiment. De toute façon je serais tellement en retard du point de vue des connaissances que je n'aurais pas vraiment le choix. Mais je pense que c'est une piste parce que... en volley par exemple, je veux vraiment réussir, et j'ai progressé.

C'est bizarre parce que le fait de ne pas faire d'efforts me fait culpabiliser. Je me dis que, quand même, je devrais travailler plus, que je fous pas grand-chose, que c'est facile d'atteindre le résultat que j'atteins, que j'écrirais mieux, je monterais de meilleures vidéos, je ferais des meilleurs trucs, si je faisais des efforts. Mais du coup, ça atteint aussi mon sentiment de légitimité. Par exemple, si on prend ma formation actuelle, je serais normalement bientôt diplômée, mais j'ai l'impression que je ne serai pas légitime à postuler dans les postes de mon domaine. Parce que finalement, j'ai encore beaucoup de progrès à faire en radio, comme on n'en a pas fait beaucoup. En rédaction, comme on n'en a pas fait beaucoup. En photo, comme on n'en a pas fait beaucoup. Et en vidéo, comme les contraintes de montage m'agacent par rapport à la facilité d'un montage audio. J'ai l'impression que je n'ai pas assez appris, pas de manière assez concrète, et que je ne serais pas capable de travailler pour de vrai, dans une vraie entreprise. Sentiment renforcé par le silence que la plupart de mes candidatures de stage ont laissé derrière elles. Sentiment renforcé par la difficulté des étudiants des promotions précédentes à trouver du travail, aussi... Mais du coup, arguments objectifs et subjectifs se mélangent et me renvoient une impression d'incapacité crasse à faire.

Paradoxalement, je sais que je suis capable de gérer la charge de travail. Quand les autres disent qu'on est très chargé, qu'on est dans le dur, je réfléchis et je me dis qu'en fait, ça passe. Oh peut-être pas large, mais ça passe, tranquille. Si on traîne, on sera dans le dur. Mais pour le moment, ça se gère. Je sais combien de temps je vais mettre pour faire un travail. C'est peut-être aussi pour ça que je ne me foule pas. Le calendrier dans ma tête est clair, tout s'imbrique bien dans le temps qu'il nous reste et je me dis qu'avec une bonne répartition des ressources et une bonne organisation, on a quand même le temps de faire ce qui nous est demandé. Pas besoin de trimer, donc.

Au final, je me dis que je ne suis pas légitime. Pas assez bien. Pas méritante. D'ailleurs, dans mon discours intérieur, la pensée punitive "tu ne le mérites pas", reviens beaucoup. Tu ne mérites pas de prendre un goûter. Tu ne mérites pas d'aller au sport. Tu ne mérite pas d'allumer le chauffage (oui, on en est vraiment là, je suis un peu tarée, quand même) (je vous rassure, je finis par allumer le chauffage). Tu ne mérites pas.

Cet article est un peu confus et se répète beaucoup... j'espère que ça ne vous a pas trop ennuyé.
Quel est votre message contraignant ?

vendredi 10 janvier 2020

Théâtral

Source – H.B. Kang
Parfois, j'ai l'impression de ne pas être moi-même. Ce qui suppose que l'on puisse ne pas être ce que l'on est. Mais je pense que vous m'avez comprise, même sans entrer dans des considérations philosophiques. En fait, des fois, j'endosse un rôle de gamine. Je parle comme un enfant et je me fais passer pour plus bête que je ne suis. Je ne sais pas quand j'ai commencé. Mais toujours est-il que parfois ça m'échappe. Je prends cet air sans vraiment le vouloir, comme un réflexe pour me cacher, et je me dis en mon fort intérieur que là, précisément à cet instant-M, je n'en ai pas besoin et que "tu es trop conne, ma pauvre fille" (ou cette bienveillance que j'ai à mon égard !). En même temps, il y a aussi mon manque de spontanéité.

J'ai déjà beaucoup parlé ici de contrôle, à tel point que je devrais peut-être mettre sur le blog le petit widget de recherche dans me blog, comme ça vous pourrez vous amuser à voir le nombre d'articles dans lequel j'en ai parlé x) Je contrôle – ou plutôt j'entretiens l'illusion que je contrôle – mes pensées, mes gestes... et jusqu'aux situations. Des fois, j'imagine dans ma tête la manière dont je vais annoncer, dire, apprendre, quelque chose à quelqu'un, j'extrapole sa réponse, et de là j'imagine toute la situation. Je la met en scène, je la théâtralise. Bien sûr, on fait sans doute tous un peu ça, ne serait-ce que pour ne pas blesser, ne pas braquer, et faire passer en douceur ce qu'on a à dire. Mais ça, ça s'appelle de la diplomatie. Je pense que ce que je fais moi dépasse ce cadre, j'ai l'impression régulièrement que ça ressemble bien plus à de la manipulation. Et j'ai surtout l'impression que je m'enferme là-dedans. J'ai l'habitude de me dire que je suis en représentation. Et donc, si je joue un rôle, je ne suis pas moi-même.

Évidemment, tout ça suppose que l'on puisse être tout à fait soi-même, sachant que l'on ne se comporte pas pareil avec ses amis, sa famille, ses collègues, son patron (mention spéciale à un camarade drôle comme tout et avec de la répartie qui s'était mis sur la retenue alors que sa patronne d'alternance se trouvait dans le coin), ses parents, les gens qu'on apprécie et ceux dont on se passerait bien... Mais je pense que tout ça c'est être un peu soi-même – mon camarade est aussi capable d'être sérieux, la preuve ! Alors on pourrait dire que le rôle que je prends, c'est aussi moi. Une coquille un peu caricaturale que je revêts par-dessus la coque de noix. Mais moi, j'ai l'impression que ce rôle m'empêche d'être moi. On n'est jamais vraiment tout à fait soi-même et à la fois toujours un peu. Du coup, à force de toujours prévoir ce que je vais dire à l'avance, de me mettre en scène, quand je parle sérieusement, sans faire la gamine et en spontanéité, il m'arrive régulièrement de chercher le mot que je veux, d'employer faussement un synonyme ; j'admire les gens qui ont de la répartie. Mais il y a aussi des situations où on est entièrement soi-même, parce que les barrières ne tiennent plus.

Par exemple, je pense que le sport révèle les gens. Ceux qui pressent les autres, qui rejettent la faute sur eux ; les gens positifs, persévérants, drôles ; les gens qui veulent gagner à tout prix, quitte à mettre une boîte au volley face à une équipe constituée de grands débutants qui ne pourront pas arrêter la balle et alors que le cours vise surtout à nous améliorer et non à battre les autres ; les gens un peu imbus, qui ne supportent pas de s'être retrouvés avec ou contre des personnes vraiment moins bonnes qu'eux, ou au contraire ceux qui prendront sur eux parce que la prof a voulu tenter un truc en composant les équipes ; les gens qui donnent des conseils aux autres et les encouragent ; les gens dépités de ne pas réussir ; ceux qui viennent avec leurs problèmes de coordination (moi, donc...) ; les gens qui veulent progresser, et ceux qui sont là un peu comme ça, juste pour être avec leurs amis, et qui ne font pas vraiment d'efforts.

Je pense que les personnes de l'aïkido et du volley (moins de l'escalade parce que j'y vais depuis moins longtemps, je m'y rends moins souvent, et surtout, du fait que je n'accroche pas avec les personnes, je suis beaucoup plus sur la retenue, puis j'ai peur de faire des conneries (ils doivent donc s'être rendue compte que je suis une flipette, comme mon moniteur de conduite, d'ailleurs)) me connaissent plus que les autres. Les situations sont plus riches et variées au volley, alors je dirais que les personnes du volley me connaissent encore mieux. Mon manque de confiance en moi ressort, ma peur de mal faire, le fait que j'encourage les autres sans être capable de me traiter de la même manière, la frustration quand je ne parviens pas à faire ce que je veux. Je crois que la phrase que je répète le plus c'est "oui, je sais, j'ai compris la la théorie ; mais dans la pratique c'est pas pareil". Quand je suis perdue parce que j'ai pas compris, à l'aïkido, surtout. Quand j'essaye de bien faire mais que ça fonctionne pas... La persévérance, un peu quand même, sinon je ne me serais pas améliorée à ce point (non, sans blague, je touche les balles, vous savez !).

Je pense que le sport révèle les gens. On ne peut pas mentir quand on fait du sport. Un jour, on rentrait avec les personnes avec qui je joue le plus souvent, et le garçon a dit qu'un jour on lui avait dit qu'il était froid. Lui ? "Froid" ? C'est une plaisanterie ?! Il est enjoué, joyeux, drôle, positif, avec cette facilité à aller vers les autres que j'envie toujours. Qui pourrait le trouver froid, sérieusement ? Alors j'avais répondu que moi on m'avait dit un jour que j'étais hautaine, méprisante. Ils ont été aussi surpris que nous l'avions été à sa déclaration. Comme quoi...

mercredi 1 janvier 2020

Une guimauve dans une coque de noix : ou une année à m'afficher sur internet

Source – Anaïs Nannini
Il n'y a pas longtemps je me suis rendue compte que j'avais créé ce blog en janvier 2019. Il y a un an. Très honnêtement, je ne m'étais pas du tout rendu compte que le temps était passé aussi vite. Et comme je raisonne beaucoup plus en années scolaires qu'en années civiles j'ai beaucoup de mal à faire un bilan 2019. Je ne crois pas d'ailleurs avoir fait grand-chose à part m'inscrire enfin au code du permis de conduire et passer ma première année de Master. Découvrir les cartes oracles (je me suis d'ailleurs acheté un second jeu qui complète bien le premier et je suis toujours fascinée par le fait que je tire les mêmes messages dans les deux jeux pour une même question), formidable outil psychologique. Et écrire sur ce blog.

Je me suis demandée si le fait d'écrire des choses hyper perso ici m'avait changée. Si j'étais un peu plus différente. Un peu plus ouverte. Un peu plus prête à me montrer vulnérable aux autres. En fin de compte, je ne sais pas trop dire... en un sens, j'aurais envie de dire oui, dans le sens où ce blog a créé de l'échange, qu'il est lu par de vrais gens (vous) (coucou ! :P), qui réagissent à ce que je peux écrire et nourrissent mes réflexions. Dans le sens aussi où il y a des choses anodines que je n'aurais peut-être jamais faites avant. Par exemple, récemment, une amie a découvert que je suis un petit cœur fragile quand on a parlé des comédies romantiques, genre cinématographique mièvre et prévisible mais ô combien agréable à regarder. Elle pensait plutôt que j'étais du genre à me moquer des gens qui regardent et des petits cœurs fragiles en général. Après cinq ans d'amitié commune, sa surprise m'a surprise. En même temps je ne suis pas vraiment du genre à me confier non plus, et la guimauve ne sort pas de sa coque de noix. Je suis pourtant incapable de dire si ça c'est une conséquence du blog ou pas.

Parce que dans le fond, écrire, ce n'est pas dire. Ici j'écris, je ne dis jamais. La conversation avec mon amie s'est faite par SMS (mais était assez légère pour que j'aie pu l'avoir en vrai de visu, c'est surtout qu'avec cette amie nous vivons dans deux régions différentes). Écrire, ce n'est pas dire. C'est ce que j'avais écrit sur mon blog précédent au moment de #metoo, me faisant la réflexion qu'il y avait des anecdotes que j'avais écrites en commentaires sur les blogs des autres ou en réponses aux commentaires sur le mien, mais que je n'avais jamais racontées, y compris quand la discussion "de visu" tournait autour de ça. Et donc, j'étais (et je suis) très sceptique à propos du fait de parler de "libération de la parole" dans on parle de témoignages écrits. D'ailleurs, il y a quelques semaines, ces anecdotes racontées sur internet je les ai dites en vrai à une amie, et je peux vous certifier que l'effet n'est pas tout à fait le même. Je trouve que, quand on l'écrit il y a beaucoup plus de... revendication ou comment dire... d'indignation, presque. Alors que quand on raconte, toute la sensibilité et l'atteinte causée à l'amour-propre, à la confiance, etc. ressort beaucoup plus. Écrire, ce n'est pas dire. Les récits que je fais de ma vie intérieure, de mon affreux besoin de contrôle, sur mes tiraillements, n'échappent sans doute pas à la règle.

Pourtant ce serait sans doute terriblement faux de dire que ce blog n'a rien changé. S'il ne me faisait rien, je ne voudrais pas l'écrire. Après tout, dans la mesure où l'on ne fait jamais rien sans rien, si ce blog ne m'apportais rien je n'y verserais pas de l'énergie. Surtout que mon énergie j'en ai besoin pour garder espoir quant au fait d'être prise dans la formation que je voudrais commencer l'année prochaine. Tout en ailleurs peur d'arriver là-bas, de m'asseoir dans un amphi rempli de gens qui ont fait STAPS et psycho, d'écouter les profs et de finir par me dire, encore une fois, que je n'ai rien à faire là et que ce n'est pas ça que je veux faire. En même temps, c'est pas les métiers qui manquent dans ma liste pour me reconvertir si jamais c'était le cas x') Mais j'aimerais bien ne pas en arriver là. Parce qu'évidemment, quand on touche à la question de l'orientation, on touche à la question de sa place dans le monde.

Le métier fait partie des choses par lesquelles on se définit. Il n'y a rien de pire qu'un métier qu'on ne peut pas saquer. Surtout si à côté on ne peut pas contrebalancer avec des activités qui nous plaisent. Et puis, surtout, un métier, c'est pour gagner de l'argent, c'est pour "faire quelque chose de sa vie". Donc si on ne trouve pas de métier, on sert à rien. Ou du moins est-ce le sentiment qui peut vite apparaître. D'ailleurs, peut-être que j'en ferais (sans doute, même !) un épisode de mes podcasts. Parce que j'escompte bien que 2020 soit l'année où je lancerai mes podcasts. J'espère aussi que ça sera l'année où j'écrirai mon premier vrai roman, abouti, sérieux, avec en cerise sur le gâteau, une publication au bout (car le but est quand même d'être lue même si j'ai mis longtemps avant de le comprendre).

Je ne sais pas trop dire dans quelle mesure ce blog m'a aidé à évoluer, mesurer son impact (et votre impact) parmi l'impact de tout le reste y compris des choses auxquelles je ne penserais pas parce que je ne m'en suis même pas aperçue, mais en tout cas j'espère continuer régulièrement d'écrire ici et de discuter avec vous.

Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2020 et de la réussite dans tout ce que vous entreprendrez !