mercredi 4 septembre 2019

Confiance en soi

Source – Rufus Gefangenen
Il y a quelques jours l'un de mes moniteurs de conduite, à la fin de l'heure, m'a dit qu'il pensait que si je n'y arrivais pas c'était parce que je manquais de confiance en moi et que j'avais peur ; peur de mal faire, peur d'abîmer la voiture, peur de faire une bêtise... Je crois que dans le fond c'est assez vrai. C'est bizarre d'ailleurs parce que je sais que je peux renvoyer l'image d'une fille méprisante qui se trouve plus importante que tout le monde. Alors que dans le fond ce n'est pas ça.

Je vous avais parlé de mon discours intérieur qui ne dit jamais "je" pour autre chose que critiquer et du fait que, si le discours intérieur peut servir la personne, il peut aussi lui nuire. Je pense que dans le fond il existe une sorte de cercle vicieux où mon manque de confiance en moi influence mon discours intérieur et où, en retour, mon discours intérieur influence mon niveau de confiance en moi. Le discours intérieur a valeur de discussion pour le cerveau. Ce qui signifie que quand je me dis que je suis trop nulle c'est comme si quelqu'un d'extérieur me disait que je suis trop nulle. Or, on a tous déjà je pense un peu expérimenté le fait que quand une personne répète certaines choses à une autre, cette seconde personne finit par y croire. Du coup, j'ai un double travail à faire sur mon discours intérieur. Le premier n'était déjà pas bien simple alors celui-là...

Dans une de ses hypnoses sur la confiance en soi (on avait parlé du fait que des hypnoses très générales comme celles-là n'étaient pas forcément bonnes, du coup je fais attention maintenant à ce qu'elles produisent sur moi et je n'utilise pas celles qui ont un mauvais effet sur ma respiration), Benjamin Lubszynski invite notre inconscient à se débarrasser de quelque chose qui empêche la confiance en soi et cite des exemples. Il cite notamment des ruminations sur la qualité de ce que l'on est en tant que personne. Je pense que dans mon cas, et étant donné l'état déplorable de mon discours intérieur, il y a de fortes chances que ça vienne de là. Il y a quelque jours je vous disais que beaucoup de mes problèmes sont enchevêtrés. Eh bien ça se vérifie encore ici. Dans l'introduction d'une hypnose sur la colère, Benjamin Lubszynski dit que la colère peut venir d'un manque de confiance en soi. La boucle est bouclée.

Je pense aussi que, quoi qu'on en dise, le physique a sa part d'importance et que la part de confiance que l'on a en notre physique joue de manière assez grande dans notre niveau de confiance en soi. Quand ma tante, qui fait de la photo, a voulu me tirer le portrait, j'étais moyen sûre, parce que je déteste être prise en photo ; mais je me suis dit que ça me forcerait à me voir sur une photo et donc de l'extérieur et que donc peut-être j'aurais un autre regard sur moi et que ça m'aiderait à me réconcilier avec mon image. Tu parles !... "J'suis trop laide !" que je me suis immédiatement dit, déçue de la triste réalité et que mes attentes n'aient pas été exhaussées (même si je sais que l'on ne se voit jamais tel que l'on est).

Je n'ai pas fait de recherches (ou plutôt je n'ai trouvé aucun article pour répondre à ma question) donc ce que je m'apprête à dire relève davantage de l'intuition que de la réalité scientifique, mais j'ai cette idée que le niveau de confiance en soi peut aussi être influencé par notre niveau de confiance en les autres. Si on est capable de faire confiance en les autres alors quelque part, comment dire... plutôt disons que si les autres nous prouvent qu'on a eu raison de leur avoir fait confiance et que l'on a eu raison sur notre jugement sur eux, alors on prend confiance en nous parce que l'on a réussi à établir un lien avec quelqu'un et que l'idée que l'on se faisait de ladite personne était à peu près juste. Mais on pourrait aussi se dire que je construis cette réflexion pour tenter de trouver des explications à mon manque de confiance en moi ou même de prouver par A + B que je n'ai pas confiance en moi, donc dites-moi si mon raisonnement vous paraît absurde, surtout !

Je crois surtout que les mécanismes de la confiance en soi sont hyper complexes et qu'ils mettent en mouvement beaucoup de choses différentes. Alors disons que pour commencer, agir sur mon discours intérieur ne me fera pas de mal. Cependant il ne faut pas tomber dans l'excès inverse, puisque la pensée positive n'a pas que des bénéfices et qu'on n'a droit à des coups de mou (sauf que moi, les coups de mou, c'est tout le temps xD).

7 commentaires:

  1. Ton idée que la confiance qu'on porte à l'autre peut jouer sur la confiance en soi également n'est pas absurde. Je crois aussi que c'est lié mais je pense que c'est d'abord en nous qu'il faut avoir confiance. Je crois qu'on est responsable de notre vie et de nos émotions et alors, tout doit partir de nous même. Si tu ne te fais absolument pas confiance, tu seras toujours incapable de faire confiance à quelqu'un d'autre. C'est un long travail mais c'est possible.
    La pensée positive a bien sûr, ses limites, mais je crois que partir en disant d'avance : j'ai le droit à des coups de mou. C'est partir en sachant qu'on est pas totalement convaincu par tout ça et que c'est peut-être de la foutaise. Donc ça revient à ne pas partir du tout sur ce chemin, finalement. Ca te regarde et peut-être que tu as raison. Mais ce sont les deux choses qui ont changé ma vie : comprendre que JE suis responsable et penser positif et optimiste.
    A toi de voir ce qui t'aide, puisque tu as l'air de vouloir t'en sortir (c'est la base, il faut vraiment le vouloir. Parfois, inconsciemment, on a envie de rester dans notre tristesse un moment aussi...) :)

    En tout cas j'aime beaucoup de lire, j'aime la profondeur de tes écrits et je trouve que tu es très lucide et juste. J'espère te donner un tout petit peu de confiance en toi en disant ça, je le pense sincèrement.

    A bientôt

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    1. Je pense que nous sommes co-responsable de nos émotions. Par exemple, les autres peuvent nous créer des complexes qu'on n'avait pas, ou dans le cas extrême du harcèlement moral nous mettre dans un état émotionnel négatif très poussé qui peut aller jusqu'au suicide parce que notre confiance en nous est détruite et qu'on se voit comme les autres nous voient.
      Mais effectivement, en ne se faisant d'abord pas confiance à soi-même, je ne pense pas que l'on puisse faire confiance aux autres, mais je pense aussi que ça fonctionne dans l'autre sens, comme un cercle.
      En fait, je pense qu'il faut y aller molo sur la pensée positive parce que des études de psychologues très sérieux ont montré que ça pouvait faire culpabiliser les gens, et j'entendais une psychologue expliquer que, en fait, le problème ce n'était pas que la pensée soit positive ou négative, mais le mensonge. Par exemple "tout va bien se passer" peut faire du bien au début, même à moyen-terme, mettons, mais c'est faux. On ne sait pas si "tout va bien se passer". Tout comme la pensée "je suis trop nulle et je ne sais rien faire" est un mensonge : on sait tous faire quelque chose. Donc dire "j'ai le droit à des coups de mou" c'est une pensée vraie, je pense, dans le sens où une émotion, par définition, n'est pas stable, va et vient. Alors que se les interdire c'est vouloir être comme un super-héros. Mais nous ne sommes pas des super-héros : nous sommes des êtres humains et nous avons des émotions changeantes.

      Oui, c'est vrai, des fois on a envie de rester dans notre tristesse sous la couette !

      C'est très gentil ! :) C'est pas très facile pour moi d'écrire des choses comme ça, je n'en ai pas du tout l'habitude !

      À bientôt :)

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    2. Merci pour toutes ces précisions et je comprends enfin beaucoup mieux ce qui est dénoncé de la pensée positive. Pourtant, c'était pas gagné. Alors encore merci, je tâcherai d'y penser :)

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    3. De rien haha :) Je pense que quand on joue avec l'esprit, il faut y aller doucement... je me connais, je sais que si je me force à avoir des pensées positives, je vais finir comme beaucoup de personne par culpabiliser de pas être heureuse et de pas y arriver... c'est aussi parce que je pense que jouer avec l'esprit est délicat que je n'aime pas trop quand des gens qui n'ont pas fait d'études de psychologie viennent te donner des conseils, voire écrire des livres entiers... par exemple l'autre jour j'ai lu un article sur la motivation, mais la personne qui écrivait ne s'était pas renseignée et même s'il n'y avait pas de choses "dangereuses" dans son article, c'était erroné par rapport à ce que j'avais appris en psycho du sport. Enfin bref, je m'éloigne haha :)

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  2. Rien ne vaut l'expérience positive répétée pour booster sa confiance en soi et une peu de restructuration cognitive pour lutter contre ses pensées intrusives et négatives ! En tout cas, quoique tu fasses et quelque soit la technique qui te convient, la confiance se travaille très bien ;)

    Line de https://la-parenthese-psy.com/infos-pratiques/le-top-9-des-psychotherapies/

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    1. On arrive à travailler sur des choses tellement plus graves qu'un manque de confiance en soi que c'est rassurant de savoir qu'on arrive à travailler sur la confiance en soi ! :)

      Je vais lire ton article ! :)

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  3. Merci pour cet article très intéressant !
    Bon dimanche à toi :)

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