samedi 29 mai 2021

Journal d'écriture, mois 15

Source – KoolShooters
Je n'ai jamais été aussi proche de la fin. Comme je trépignais d'impatience, je n'ai pas attendu les retours sur les extraits corrigés envoyés à une bêta-lectrice, ni la réponse à mon mail d'une autre bêta-lectrice pour faire la relecture chasse-aux-fautes-de-l'orthographe. Et j'en ai trouvée… beaucoup trop ! Et encore, l'une de mes bêta-lectrices était passée par-là ! xP J'ai surtout trouvé des incohérences à en perdre la tête. Vous savez, le genre de petites incohérences qui pètent toute la crédibilité d'une scène ? Genre, une pièce qui se retrouve translatée du premier étage au deuxième comme par magie. Ou ce personnage qui tient une arme cachée dans son manteau "au cas où" mais, trois paragraphes plus loin, portant une main à sa ceinture, ne trouve pas d'arme parce qu'il s'est volontairement désarmé le temps des négociations. Des trucs comme ça, j'ai bien dû en trouver une demi-douzaine. Je ne les ai pas tous retenus (ça vaut peut-être mieux ;P). J'ai aussi commencé à travailler sur le synopsis à joindre lors de la soumission aux maisons d'éditions.

Il y a deux, trois jours une mouche m'a piquée : tiens, si j'envoyais à L'Atalante ? ils ferment le 31 pour un an, c'est maintenant ou jamais. Au début, je n'avais pas prévu de leur envoyer. Déjà, je connais très mal la Maison, ensuite, j'ai du mal à cerner leur ligne éditoriale, et comme j'attendais encore un retour de mail et une relecture d'extrait, j'hésitais, je me disais oui mais non, le manuscrit est pas si pire, je peux bien… mais c'est pas gentil… Je ne voulais pas non plus leur envoyer, au début, parce que je ne voulais pas me presser pour finir mon travail avant la fermeture des soumissions. Mais j'ai fini avant sans me forcer. Alors une mouche m'a piquée, et le doute avec. Au final, ce matin j'avais pris la décision de ne pas envoyer sans avoir d'abord les derniers retours que j'attendais. En ouvrant ma boîte mail je suis tombée sur le mail de ma bêta-lectrice qui me dit qu'elle est moins occupée et va pouvoir s'y mettre, j'ai pris ça comme un signe d'attendre et de ne pas envoyer, mais elle m'a dit d'y aller. Alors si je peux boucler le synopsis avant le 31, j'enverrai.

À vrai dire, j'avais aussi peur d'envoyer parce que j'avais peur de recevoir un oui avant d'avoir pu envoyer à Mnémos (oui, c'est un peu vaniteux, mais que voulez-vous, je suis imparfaite), alors que Mnémos est la Maison que je vise en priorité (oui, pas "dont je rêve" mais "que je vise"). Mais du coup, si ma bêta-lectrice s'y met là, je devrais pouvoir envoyer à Mnémos quasiment dans la foulée, donc du coup aucun risque de recevoir un oui de l'une ou de l'autre longtemps avant la réponse de l'autre ou de l'une.

C'est peut-être bizarre, mais j'ai confiance en mon roman. Surtout que le début est plus réussi que la fin (je crois que malgré mes corrections j'ai quand même un ventre mou…), du coup, si les éditeurs commencent à lire ils iront au bout, je pense. Que si le début était raté, les éditeurs n'auraient sans doute pas très envie de continuer jusqu'à la fin (on se rassure comme on peut). Mais du coup, même si j'ai confiance en mon roman, j'ai très peur du synopsis. Le synopsis, c'est une page de résumé, avec révélation de la fin. Allez résumer 159 676 mots en une page, vous… En vrai, j'ai l'esprit assez synthétique (mon rapport de stage de Master 2 doit faire dix pages), mais il faut quand même bien doser, choisir ce qu'on dit, c'est un peu compliqué. J'ai peur de rater le synopsis, qui est la première chose qu'un éditeur lit, et du coup que le roman ne soit pas lu. (D'ailleurs, j'ai besoin de relecteurs qui ne connaissent pas le roman, donc si une âme charitable passe par-là et veut bien me donner son avis sur le synopsis, ce serait top :D)

En faisant mes corrections, j'ai un peu taillé dans le gras, j'ai enlevé quelques trucs (je pense que je n'ai pas encore enlevé assez du point de vue "détails inutiles", mais mon petit cœur fragile se contracte quand je fais mine d'appuyer sur la touche "supprimer", en mode "nan mais ça en vrai, tu sais, c'est là pour montrer tel truc, alors du coup je peux le laisser ?" xD). Du coup, je suis vexée parce que je suis descendue sous la barre des 160 000 mots, et j'étais contente de les avoir atteints. Mais en vrai l'important c'est d'avoir un roman qui se tient bien, avec la taille dont il a besoin.

Je suis contente d'arriver au bout après presque un an et demi, et de savoir que je vais bientôt pouvoir penser un peu plus sérieusement à Roman 2 même si j'ai déjà pris quelques notes. En réalité, c'est un peu bizarre à dire, mais j'ai peur qu'avoir passé mon temps à corriger ou alors à écrire à la va-vite des projets pas sérieux m'ait fait perdre ma capacité à écrire. Je sais que c'est trop bête comme idée, et que trop la redouter risque justement, par biais de confirmation, de me créer un blocage d'écriture, mais je ne peux pas m'en empêcher. Savoir que Roman 2 a un début déjà écrit il y a quelques années, que j'avais commencé comme une histoire pas sérieuse avant de me rendre compte qu'il y avait de quoi faire, à la fois me rassure parce que je peux me servir de ce qui existe déjà comme impulsion (comme j'ai fait pour Roman 1), et à la fois me terrifie parce que c'est quand même un style très loin d'être parfait, donc je ne sais pas trop encore si je dois réécrire, corriger… J'ai commencé à relire mais je me suis piqué les yeux (et j'avais l'esprit trop sur Roman 1) et je me suis contentée d'aller piocher les infos dont j'avais besoin pour continuer ma réflexion. De toute façon, si je reprends des phrases entières, ce sera assez peu, en fin de compte, parce que j'ai changé pas mal de trucs au niveau de l'intrigue.

J'aimerais bien me préparer sur le mois d'août et commencer à écrire en septembre. J'aimerais maintenir mon objectif d'un premier jet écrit en trois mois. Ce qui fait grosso modo du 1 600 mots par jour, soit du deux heures d'écriture, peut-être un peu plus, par jour. Je pense que c'est tenable avec une bonne routine, si je parviens aussi à réguler convenablement mes heures de sommeil pour ne pas sombrer dans des siestes de deux ou trois heures, et en fonction de mes horaires de travail. Car à la rentrée j'espère bien que j'aurais trouvé une alternance et que je travaillerais, ce qui va compliquer un peu les choses. Du coup, la durée du trajet boulot-dodo va aussi être déterminante, parce qu'une heure d'aller-retour, c'est autant d'écriture en moins. Le mieux serait que je sois à cinq minutes à pied du boulot, mais je l'ai déjà fait et j'ai du mal à bien couper du travail, donc il va falloir trouver le juste milieu (et ça, c'est sans considération pour les questions financières et compagnie).

Si je tiens mon objectif de 1 600 mots par jour pour Roman 2, j'ai évalué que je pouvais finir le roman en un an. De toute façon je suis une écrivain assez lente, donc finir complètement un roman en quatre mois c'est hors de ma portée ! Ça demande aussi de l'expérience que je n'ai pas !

Par contre, écrire mon premier jet de Roman 2 sur septembre-octobre-novembre fait que je ne pourrais pas participer au NaNo de novembre. L'objectif du NaNo, c'est d'écrire un roman de 50 000 mots dans le mois. Donc 1 600 mots par jour. J'avais une idée de livre Jeunesse que je voulais pondre pendant le NaNo, sans pression, mais si je le fais ça va doubler mes objectifs, et je préfère favoriser Roman 2. Donc ça me paraît compliqué. Peut-être que je reporterais sur un camp-NaNo d'Avril ou quelque chose comme ça. Bref.

Les envois pour Roman 1 vont commencer et ça me fait un peu flipper. Je suis déjà paniquée pour ma présentation auteur alors qu'apparemment c'est un truc tout bête ; ça s'annonce bien !

J'ai aussi beaucoup de mal à identifier les Maisons auxquelles je pourrais envoyer mon roman (raison de plus pour ne pas rater l'occasion d'envoyer à L'Atalante, surtout que dans un an je serai à fond sur Roman 2, donc continuer de gérer les envois de Roman 1 sera peut-être un peu compliqué).

On verra bien ce que cela donne !

J'ai une idée d'histoire courte (je ne sais pas écrire les nouvelles, et ce n'est pas non plus un conte, donc ça n'a pas de nom), je pense essayer de l'écrire, parce qu'elle me tourne dans la tête depuis un moment. Peut-être que je publierais sur une plateforme du genre Plume d'Argent. Je pensais à Mont Best Seller, mais ce sont plutôt des textes longs, donc je verrai (déjà, il faut que je décide de la publier, parce que je n'ai jamais publié quoi que ce soit sur internet, à part sur le forum que j'avais créé, mais on n'était vraiment pas nombreux).

Il est possible que ce journal d'écriture soit le dernier puisqu'il devait suivre mon écriture et que j'ai quasiment fini. Peut-être que j'en ouvrirais un autre exprès pour Roman 2, même si le parcours risque d'être le même : j'avance, j'ai des doutes, je me pose des questions, etc., donc ça va faire des redites x) Mais j'aime bien réfléchir aux processus d'écriture. Bref.

Et vous ? Comment avancent vos projets ?

vendredi 14 mai 2021

Introvertie en mal d'isolement

Source – Tatiana Syrikova
Hier, je me suis énervée pour rien, j'ai été hyper agressive juste pour une remarque de ma sœur, en lui disant que je n'avais pas pu entendre, puisque j'avais le casque anti-bruit sur la tête – chose qu'elle ne peut pas savoir puisqu'un mur nous sépare. J'ai explosé pour rien comme mon père. Je me suis choquée moi-même. J'ai l'impression que je vais de moins en moins bien. En même temps, comme je suis toujours un peu instable, c'est difficile de savoir si c'est une tendance globale ou juste une impression née de ce que je suis dans le creux de la vague. Peut-être que je devrais m'acheter un calendrier et faire une "météo intérieure" tous les jours, peut-être recoupée avec mon cycle menstruel (?) ça me permettrait d'essayer de déterminer s'il y a quand même un cycle dans mon humeur, ou si c'est au petit bonheur la chance. Le livre que je lis actuellement a une ambiance assez lourde, et comme je suis une éponge, ça ne doit pas aider non plus. En fait, c'est comme si j'étais incapable de me protéger de l'extérieur et que chaque chose avait un effet décuplé sur mes émotions. Je crois surtout qu'il est temps que toutes ces conneries de Covid s'arrêtent.

Ça fait quasiment un an et demi que je suis chez mes parents, avec ma sœur, et entre mon chômage, celui de mon père, les cours en distanciel de ma sœur, et les divers confinements, on ne peut pas vraiment dire que j'aie eu ma dose de solitude et de silence. On pourrait me dire que c'est facile : suffit d'aller se balader et hop, je suis toute seule. Mais être dans une rue bondée, ce n'est pas vraiment être seule. Et je dois bien avouer aussi que moins j'en fais, moins j'ai envie d'en faire. Cela conjugué à mon éponge intérieure qui se noie dans les livres pour ne pas avoir à réfléchir et voilà le cercle vicieux qui s'installe. Admettre que je me suis laissée enfermer dedans est déjà une bonne chose. Ma petite virée pour passer mes tests d'admission à la formation a aussi eu pour effet de me couper de Twitter, ce qui est une très bonne chose. Me retrouver seule avec moi-même à l'hôtel, manger ce que je veux quand je veux, regarder ce que je veux à télé, et dormir sans les ronflements de la chambre d'à côté m'a fait un bien fou. Le dernier matin, j'ai passé presque deux heures sans rien faire dans un parc, juste à en faire le tour, puis assise dans l'herbe à... attendre. (J'ai quand même failli me faire agresser par une bande de canards outragés que j'aie pris ce qui, apparemment, était leur place.)

Parce que même quand je suis dans ma chambre, me parviennent les bruits des chambres qui flanquent la mienne. La musique à fond, le père qui gueule, la sœur qui rit ou qui parle pour son cours en visio… Le casque anti-bruit (prêté aux élèves de la promo de ma sœur par la prof) est absolument génial et me repose beaucoup, m'isole, assourdi tout, mais est aussi susceptible de créer des problèmes (si on m'appelle, je n'entends pas...).

Et tout ça s'ajoute à mes insomnies, mes rêves glauques et malaisants et mon manque chronique de sommeil. Quand je fais la sieste, ce n'est pas une sieste : je sombre, c'est le trou noir, je tombe trop vite et trop profondément pour rêver.

Je suis introvertie. Profondément. Au point que, pendant l'un de mes semestres de Licence, mon emploi du temps concordant avec celui de mes amies, on passait absolument toute la journée ensemble, même le midi. Ne pas avoir de temps de pause toute seule me pesait. Je leur ai demandé de me laisser manger toute seule (et comme mes amies sont cool, il n'y a pas eu d'histoires du genre "tu nous aimes pas blablabla"). J'aime être seule, dans le silence, j'en ai besoin pour me recentrer, trier mes pensées, réfléchir, retrouver de l'énergie parce que parler aux autres m'épuise. Il faut toujours maîtriser son ton, faire en sorte de ne pas blesser, ne pas répondre à côté, ne pas paraître bizarre à outrance… C'est bizarre ce que j'écris parce que d'un côté je me dis que j'exagère et qu'en écrivant ça je passe pour une grosse asociale, et en même temps c'est sorti tout seul au fil du clavier.

Disons qu'avec les inconnus, ou les vagues connaissances, il faut respecter des règles, des codes. Déjà, tu peux pas dire ou montrer que tu ne vas pas trop, trop bien parce que tout le monde s'en fiche (puis bon, je parle déjà pas de ma vie intérieure à ma famille ou mes amies, donc c'est pas pour l'étaler à des inconnus, mais disons que si t'es pas de bonne humeur, faut quand même faire bonne figure). La question "ça va ?" n'est pas une vraie question : c'est la question qui lance la conversation sur des banalités. En Corée, c'est "est-ce que t'as mangé ?", par exemple. Donc, il faut faire l'effort d'être d'humeur égale et sourire, même quand t'as pas envie d'être là. Bon, moi, je pêche : mes émotions se voient sur ma tronche. Je suis une bonne menteuse mais pas une bonne actrice xD En fait, comment dire… peut-être que le fait qu'écrire ça me paraisse "trop", ou exagéré, c'est parce que c'est devenu un réflexe, une habitude. Peut-être aussi que j'analyse trop. Quand j'arrive dans un groupe un peu important, je scrute, pour analyser qui n'est pas d'accord mais ne le dit pas, ou essayer de comprendre pourquoi Untel se comporte comme ça.
J'ai l'impression que ce que j'écris ne correspond pas tout-à-fait à ce que je ressens, mais j'ai du mal à expliquer mieux.

Au-delà d'un certain nombre de personnes dans un groupe, ça devient trop. Trois ou quatre, ça va encore. Au-delà il y a des sous-discussions, tu ne peux pas tout suivre mais en même temps tout le monde peut te répondre au débotté, et il faut gérer les avis de tout le monde. Ça me prend trop d'énergie de traiter toutes ces informations. Comme un logiciel qui traiterait des informations en arrière-plan et prendrait toute la puissance du processeur. Et puis tu ne peux pas non plus être trop toi-même, surtout quand comme moi tu as la peur du rejet. Disons que… en fait, quand tu es dans un groupe avec des gens que tu ne connais pas, ou peu, des "amis d'amis", si on veut, tu dois être lisse. Parce que le but de tout le monde, c'est de passer un bon moment sans prise de tête, donc si un crétin dit une bêtise plus grosse que lui, tu ne sais jamais trop si tu peux le reprendre ou pas, et sur quel ton, parce que ça va foutre la merde. Les relations sociales, c'est trop dur à gérer. Je ne suis ni spontanée ni naturelle. Je ne suis pas programmée pour les relations sociales. C'est comme… Comme si on était au théâtre et qu'il fallait dire le bon truc au bon moment.

Paradoxalement, j'adore apprendre des techniques pour s'affirmer dans un débat, ou gérer les conflits ; j'aime bien… en fait je crois que j'aime bien analyser, et étudier les groupes dans lesquels je me retrouve, mes camarades de promo, par exemple, ou mes collègues ; j'aime bien essayer de voir comment le groupe fonctionne, quels sont les sous-groupes, quelles sont les règles et pratiques tacites, etc. Un peu comme un zoologue face à une nouvelle espèce. Comme Jane Goodall et ses chimpanzés, v'voyez ? J'aime bien la science des dynamiques de groupes, même si j'ai pas encore acheté le bouquin que j'avais repéré. J'aime être l'observatrice un peu à l'écart, c'est analytique, c'est un raisonnement, il n'y a pas d'affect. Voilà, en fait, j'ai un problème avec les émotions, et la vulnérabilité qui va avec (sans déconner ? On s'en serait pas doutés, Enir !).

Cette dernière année et demie a été pénible, quand je regarde l'état psychologique où j'en suis maintenant, ma fatigue mentale et ma lassitude. Et pourtant je n'avais pas l'impression de mal vivre le premier confinement, par exemple. Peut-être parce que j'ai été en stage tout l'été et que, même si je n'avais pas grand-chose à faire, justement je me disais que si j'avais dû aller au bureau je me serais ennuyée toute la journée, alors que là je pouvais m'occuper, écrire, lire des blogs, etc. Mais n'empêche, être "enfermée" avec ma famille, gérer la susceptibilité de mon père, les reproches permanents qu'il fait à tout le monde, le craquage de nerf de ma sœur, et tous les petits ennuis du quotidien (ronflements, musique à fond, etc.), ça use. C'est au point où je ne descends pas le matin s'il y a "trop de monde" dans la cuisine parce que je ne veux croiser personne et pouvoir prendre mon petit-déj toute seule, sans parler à personne (en plus, j'aime pas parler le matin, mais quand je le dis, on se vexe).

Je crois que j'aurais préféré être toute seule dans un appart'. J'aurais moins mal vécu les choses, je pense, paradoxalement et au contraire de tout un tas d'étudiants. Jeunes qui, d'ailleurs, veulent sortir faire la fête mais ne veulent pas se vacciner. Sérieusement ? Si tu veux pas te vacciner ça doit être que tu peux bien tenir encore un peu sans voir tes amis dans ton studio de 9m², nan ? Je sais que je suis un peu injuste de dire ça, parce qu'on a le droit d'avoir peur d'un vaccin (j'ai fait des convulsions quand j'étais gamine après un vaccin, donc j'aurais des raisons de pas vouloir me faire vacciner) mais sans déconner, les enfants, à un moment donné faudrait savoir ce que vous voulez ! Bref, c'est pas le sujet, je m'emporte toute seule…

Du coup, maintenant, je ne rêve que d'une chose : trouver une alternance et pouvoir déménager, dans un appart' toute seule. Ce sera compliqué si je me retrouve en région parisienne, où la plupart des offres sont des colocations. Il est hors de question que j'aille m'enterrer dans une colocation ; c'est un coup à empirer ma gestion désastreuse de mes émotions, mon sentiment d'insécurité, et à péter un câble. En fait, je crois que je rêve d'une cabane perdue au milieu de la forêt. Ou d'une barque au milieu d'un lac géant. De la mer. Aller élever des rennes dans les steppes mongoles. Grimper tout en haut d'une montagne sans la moindre trace humaine où qu'on porte le regard à l'horizon. Mais comme c'est quand même mal barré pour tout ça, je me conterais d'un appartement sympa dans une ville sympa avec du silence.

jeudi 6 mai 2021

L'escapade, les exams, et quelques nouvelles

Source – Daniel Frese
Puisqu'apparemment mon dernier article du genre (et premier du blog) a été apprécié, je retente le coup d'un article au fil de ma pensée, juste pour donner quelques nouvelles. Je pense aussi que j'en ai besoin, besoin de le publier ce soir, pour boucler la boucle, les trois jours d'escapade, et passer sereinement à autre chose.

La dernière fois je vous avais parlé du fait que j'allais passer des tests d'admission à une formation de journaliste radio en alternance. C'est chose faite. Et je ne sais pas trop quoi en penser, en fait. Ils ne m'ont pas paru hors de portée, mais si je n'ai pas le sentiment d'avoir vraiment raté, je n'ai pas non plus le sentiment d'avoir vraiment réussi. Donc disons que si je n'ai pas la moyenne et que je ne suis pas prise, je serais dégoûtée mais pas surprise. Surtout que le test de repérage de fautes d'orthographe dans un texte était donné (quand les fautes c'est "en fête" à la place de "en fait", "défanseur", "tereur", et autre trucs du genre…) mais j'ai quand même réussi à ne pas voir toutes les fautes et à en rajouter (ou enlever des "s" à "aux mêmes" alors qu'il ne fallait pas… ahem). Du coup… bof.

Certaines questions m'ont fait un peu tiquer, aussi. Comme le fait de devoir remettre dans l'ordre les villes les plus peuplées de France. C'est typiquement le genre de chose inutile à savoir. Disons que, pour citer Guitry : à quoi bon apprendre ce qu'il y a dans les livres, puisque ça y est ? L'important, c'est d'être capable d'identifier le moment où j'ai besoin de cette info et de pouvoir aller la chercher au bon endroit, rapidement. Qu'est-ce que ça peut faire que je ne me souvienne pas de ce que j'ai lu dans mes numéros de National Geographic pourvu que je sois capable de me dire "ah ! mais j'ai lu un truc là-dessus !" et d'aller rechercher l'info ? Il vaut mieux avoir la tête bien faite plutôt que bien pleine, comme disait Montaigne (ce à quoi une mauvaise langue pourrait me rétorquer que c'est la phrase que sortent les ignorants quand ils veulent se dédouaner de ne rien savoir).

J'ai quand même répondu à plus de la moitié des questions, donc je ne devrais pas avoir une note trop catastrophique non plus. Je verrai bien ce que ça donne : réponse début de semaine prochaine, apparemment !

Traverser la France pour me rendre aux tests m'a fatiguée, surtout que j'étais partie avec une migraine (en même temps, quand tu restes sur l'ordi jusqu'à 23h alors que t'es claquée, juste pour terminer une scène d'une histoire à la con où deux personnages se bécotent, forcément…), et pas mal stressée (mon cerveau est parti tout seul dans d'ces trucs !... Comme "peut-être que je devrais prendre un autre pantalon parce que si j'accroche celui-là quelque part et que je l'arrache, je pourrais pas le remplacer et comme les magasins de vêtements ne sont pas ouverts…" et bla bla bla), mais en même temps ça m'a permis de rencontrer mes hypothétiques futurs camarades et même si au final on n'a pas beaucoup fait connaissance parce que je pense qu'on était tous un peu trop stressés pour ça, ça m'a quand même fait du bien de rencontrer des gens, et de parler, même de trucs basiques. Oui, même moi, casanière et introvertie, je commence à saturer de ce Covid, c'est dire ! Avoir de longs moments seule avec moi-même, dans les rues ou à l'hôtel, et pas avec ma famille (j'ai dit que je suis introvertie et que j'ai besoin de solitude ?) m'a aussi fait beaucoup de bien !

La ville était sympa mais fort heureusement je ne recherche pas mon entreprise d'alternance par là-bas : il fait beaucoup trop chaud ! Passé onze heures, c'est trop pour moi ! Vous allez voir que je vais me trouver un petit coin de Finistère où poser mes valises et ce sera parfait ! ;P

En attendant, je ne veux qu'une chose : me couper de l'actualité ! Je l'ai suivie pendant un mois intensif (bon, vu ce que ça a servi je ne sais pas trop si j'ai bien le droit d'utiliser ce mot mais disons que je m'informais environ quatre heures par jour) et ça m'a vaccinée pour un moment ! Je veux juste prendre un livre et lire toute la journée sans m'arrêter pour autre chose que mes besoins biologiques incompressibles ! Et le bouquin a intérêt d'être bien, c'est moi qui vous le dit ! :P J'ai jeté mon dévolu sur Dragons et mécanismes d'Adrien Tomas, pour lequel je suis très méfiante étant donné que j'avais vraiment bloquée sur le livre précédent… Donc on verra bien ! J'aimerais bien le terminer d'ici lundi, comme ça je reprends un rythme un peu plus varié sur un lundi.

J'emmènerais sans doute mon ordinateur au service après vente parce qu'il me fait un peu n'importe quoi depuis que je l'ai acheté. Il avait déjà fait une première visite en SAV mais le mec avait rien vu de particulier… Bon. Ben c'est raté, on est reparti pour un tour ! Ce n'est pas grave : j'ai de quoi lire pour m'occuper ! Par contre, ça veut dire zéro écriture pendant X jours et ça… ça passe moins bien ! Je travaille sur un projet exutoire/expérimentations qui m'est quasiment indispensable actuellement pour calmer mon esprit et juguler un certain nombre de mes tensions psychologiques. Sans compter le roman qui a besoin de la fin de la relecture post-bêta-lecture (j'en suis à la moitié, j'en ai encore pour trois ou quatre heures), puis des corrections qui vont avec… J'aimerais bien qu'on ne m'enlève pas mon outil de travail (tout de suite les grands mots ! :P) pendant des semaines et des semaines. Je vais assez mal le vivre… Pour l'envoi de candidatures pour une entreprise, et les affaires courantes je peux toujours emprunter aux membres de ma famille, mais pour écrire… aïe ! Donc on va croiser les doigts ! Je ne peux pas repousser car j'arrive en fin de garantie.

Voilà pour les nouvelles ! :)
Quoi de neuf de par chez vous ?

(C'est bête mais dans ces articles j'écris un peu plus "oral" et j'ai l'impression de montrer plus de choses de moi qu'habituellement, c'est très bizarre comme sensation.)