dimanche 28 février 2021

Journal d'écriture, mois 12

Source – Judit Peter

J'ai hésité à écrire ce mois-ci parce que je n'ai rien de bien fascinant à raconter (comme toujours, vous me direz peut-être :P) mais en même temps comme c'est le "mois 12" et que donc je suis sur le projet depuis un an tout rond, je trouvais ça dommage de rater le coche ! Me voici donc !

J'ai envoyé mon roman en bêta-lecture, je n'ai eu qu'un retour pour l'instant, de mon grand-père. Vous allez me dire qu'il ne faut pas envoyer aux proches, que ce n'est pas objectif, et compagnie. Je dirais oui et non. Je pense que ça dépend de la proximité que l'on entretient avec la personne et aussi de son "intelligence" à comprendre la demande. Je pense aussi que ça dépend du parcours de la personne. Ça fait peut-être petite-fille admirative de base de dire ça mais : pour moi mon grand-père n'est pas une personne comme les autres de par sa vie qui a quand même été très riche ; il a un regard très ouvert et c'est aussi ce regard que je voulais. (J'en reparlerais sans doute dans un article spécial sur les bêta-lecteurs pour celles et ceux que ça intéresse ! :P) Quand il m'a fait son retour, il m'a dit ce qu'il avait aimé, et ce qu'il n'avait pas aimé. Je sais déjà qu'il a raison et que j'ai un peu de boulot sur la planche. Mais j'attends le retour des autres.

Au début, j'avais espéré pouvoir faire mes envois aux maisons d'édition en mars, j'aurais trouvé ça sympa d'avoir vraiment passé un an pile sur la rédaction et de faire les envois au "mois 13" (mon amour des dates charnières, sans doute...) mais je pense que ça ne sera pas vraiment possible donc je prends mon mal en patience, haha ! :D

Même si j'ai quelques corrections à faire, j'espère ne pas y passer un quart de siècle. Je ne pense pas qu'après correction je renverrais encore en lecture. Peut-être que je ferais relire certains des passages corrigés juste histoire d'être sûre, mais sinon je rédigerais mon synopsis et je commencerais mes envois. Ce qui sera tout aussi ardu parce qu'entre le fait que je n'ai pas vraiment cerné le genre de truc que j'ai écris, les maisons qui ont une ligne éditoriale hyper restrictive, celles qui cherchent des plumes qui ne sont pas la mienne (drôle, avec cliff-hanger, etc.), celles qui ne prennent pas les romans au-delà de 600 000 caractères... la liste des possibles fond comme neige au soleil. Pour l'instant j'en ai identifiées trois ou quatre. Je sais déjà que je préférerais être dans une maison spécialisée imaginaire, même petite, que dans la collection imaginaire d'une grande maison. On peut trouver ça bête mais grande maison ne veut pas forcément dire qu'on est bien accompagné. Ça dépend plus de l'équipe, etc. :)

Je pense aussi commencer la rédaction de Roman 2 en avril. Je dis ça alors que je n'ai même pas encore fini de me préparer... mes fiches de personnages (pour le peu que je les regarde... mais bon) ne sont pas prêtes, ma chronologie n'est pas prête, je n'ai relu le brouillon commencé il y a plusieurs années qui m'avait fait me dire que finalement le projet serait un vrai roman et pas un truc juste pour le fun... J'ai bidouillé une carte du monde mais elle sert plus de base que de trucs très précis, et les problèmes géopolitiques/linguistiques n'ont pas encore été explicités (même si je suis plus du genre à faire ça au fur et à mesure, il me faudrait quand même un socle auquel je puisse me fier). En gros, je suis loin d'être prête.

Il y a quinze jours je m'étais dit "je finis février, et je m'y mets". Mais ça c'était avant d'acheter des tas de livres à deux euros dans une bibliothèque pas loin de chez moi... hmm hmm ! Bref, il va falloir faire un choix, à un moment donné... (D'ailleurs, est-ce que ça vous intéresserait que je continue à parler de ce projet comme j'ai fait pour le premier ?)

Je traverse ma phase de gros doute, à base de dégoût de moi-même sur l'air "je suis nulle, nulle, vraiment nulle, et tout le monde écris bien mieux que moi donc je ne serais jamais publiée". J'essaye de la prendre avec philosophie et les réponses à mon tweet de l'autre jour m'ont pas mal aidées (merci à ceux qui passeront par-là ! :P) mais mon état mental/émotionnel actuel (ça aussi, j'en reparlerais) n'aide pas vraiment. Je suis résignée à mes montagnes russes émotionnelles donc j'attends que ça passe. (Ce n'est pas forcément la meilleure stratégie...)

Puisque ça fait un an tout rond je me sens obligée de faire un bilan. Je pense que cette année j'ai beaucoup appris sur ma propre plume, grâce à mes nombreuses lectures mais aussi en relisant mon propre premier jet des tas de fois, de manière hyper sérieuse. J'ai pu trouver mes tics ; par exemple les phrase en "qui" et maintenant, quand j'avance un de mes projets pas sérieux juste pour m'amuser, et que j'enchaîne les phrases de ce genre, je réfléchis pendant que j'écris à comment formuler autrement (ce qui est bien plus facile que de devoir les retirer après coup !). J'ai pu voir aussi les choses qui fonctionnaient et celles qui ne fonctionnaient pas, mes erreurs de construction, etc. Je pense que la bêta-lecture sera vraiment un pas de plus, pour savoir si les choses que j'ai voulu mettre en place fonctionnent (vous savez, le procédé qui fait qu'on laisse des indices un peu tout du long pour qu'à la fin on se dise "aaaaah mais ouiii !") : a priori la réponse est non (le contraire m'aurait étonné). Dans tous les cas, ce que j'ai appris me permet d'écrire mieux en première intention, donc c'est toujours ça de pris ! 

Maintenant, j'aimerais améliorer et diversifier mon vocabulaire. J'aimerais pouvoir caser dans mon travail des mots pas souvent employés ou un peu oubliés ou anciens (j'ai quand même glissé "sabouler" dans le roman ;P). Évidemment, le problème avec les mots anciens c'est que personne ne les connaît. Donc si on les utilise parce qu'ils sont exactement ce que l'on veut dire mais que personne comprend, ça ne sert pas à grand-chose... C'est pour ça que quand j'en case je fais en sorte qu'on comprenne en contexte. En tout cas, diversifier mon vocabulaire fait partie de mes objectifs d'écriture pour 2021 ! (Si ça vous intéresse, je pourrais vous faire un article à ce sujet ?).

Donc voilà pour moi !
Et vous ? Comment se passent vos projets ?

lundi 15 février 2021

Mes 5 derniers livres lus (n°3)

J'ai des choses assez différentes à vous proposer aujourd'hui ! Une fois encore, je triche parce qu'en réalité il y a dix livres... c'est quand même pas de ma faute si j'ai des intégrales, voilà... Et je trouve beaucoup plus logique de faire une seule chronique pour une série intégrale que d'en faire une par tome. Donc je triche, mais c'est pour votre bien :P

J'ai un peu de tout : du roman, du conte, et des sciences humaines !


Le Cycle de Ji
– Pierre Grimbert

Cent dix-huit ans avant ce jour, Nol l’étrange visita tous les rois du monde connu. Hommes et femmes, parmi les plus sages, l’accompagnèrent alors pour un voyage mystérieux, commencé sur l’île Ji. Peu en revinrent, et Nol n’était pas du nombre. Les survivants emportèrent leur secret dans la tombe… Depuis cette date, leurs descendants se réunissent régulièrement pour célébrer cet événement fatal. À part eux, plus personne ne s’intéresse à cette histoire… sauf ceux qui ont commandité les assassinats de tous les héritiers des sages. Pour les survivants, un seul espoir : percer à leur tour le secret de Ji…

Sans grande surprise, j'ai adoré ! Le Secret de Ji suit donc une première génération de descendants mise en danger. J'ai beaucoup, beaucoup aimé l'histoire, l'univers, les personnages... Les dialogues sont super bien écrits, le rythme est géré, c'est top ! (Vous la sentez la fille qui a rien de constructif à dire à part "c'est génial" ? :P) Au final, c'est cette première partie que j'ai préférée si je la compare aux Enfants de Ji puis aux Gardiens de Ji.

Ces deux autres parties sont toujours bien rythmée, toujours bien écrites, mais j'ai un peu moins accrochée aux personnages ou plutôt disons que je les ai trouvé un peu plus "caricaturaux" dans le sens que chacun d'eux était très représentatif d'un caractère particulier, avec moins de nuances ou plutôt des nuances qui ressortaient moins que dans la première partie. Ce qui ne m'a pas empêchée de les dévorer ! (les livres, pas les personnages :P) En revanche, j'ai quand même eu l'impression qu'à la fin, quand les différentes générations se rejoignent et qu'il y a donc beaucoup de personnages à gérer en même temps, on perdait un peu de rythme ou de "profondeur" aux scènes (et c'est normal dans le sens où comme on doit survoler plus de personnages, on peut pas passer autant de temps sur chacun d'eux que s'il y en avait moins) (je critique mais personnellement si j'avais dû écrire tout ça j'aurais été dépassée bien avant d'avoir dû à en gérer quatorze ou plus en même temps donc...).

J'ai aussi trouvé que dans la deuxième partie – Les Enfants de Jila résolution du triangle amoureux était un peu brusque. Comme si Pierre Grimbert était allé juste un peu trop loin et c'était dit "ah mince, faut que je règle ça à un moment donné, quand même..." et pof ! C'est un peu dommage (bon, en même temps est-ce que c'est pas un peu ma faute ? dans le sens où je me suis spoilée dès le début en allant jeter un œil à l'arbre généalogique à la fin des Gardiens héhé :P du coup peut-être que mon impression sur la résolution du triangle amoureux en est un peu altérée !).

(Et alors, pour des gens qui sont censés avoir des problèmes de fertilité, ça fonctionne plutôt bien... xP (mais je comprends que du point de vue du scénario et pour lancer la suite, ce soit nécessaire, mais ça m'a amusée ! :P))

Et avec tout ça, malgré le fait que j'ai beaucoup aimé Lana, Reyan, Amanón et Grigán, mon personnage préféré reste le dieu Usul (oui, c'est sans doute un peu bizarre !).

Petit bémol sur l'édition en elle-même. La couverture cartonnée, c'est super, mais je fais partie des lecteurs qui aiment bien plier le bouquin dans tous les sens, surtout sur des gros volumes pas forcément facile à prendre en main, donc je suis pas hyper fan... Et si je comprends les contraintes qui font que pour faire tenir ces trois grosses intégrales chacune dans un livre à 30€, je trouve quand même que le texte était écrit un peu petit (pour vous donner une idée, sur un livre classique on est sur du 300 mots par page, là on était plutôt autour de 700). Enfin, il y a des erreurs d'impression... des mots tronqués ou des mots remplacés par des caractères qui ne sont même pas des lettres ! J'aime beaucoup les éditions Mnémos et je comprends que quand on fait des intégrales, comme on a déjà le texte, on refait peut-être pas une relecture aussi poussée que pour un texte neuf, mais là, quand même... faut pas pousser. Ces erreurs ne sont pas toutes les trois pages, hein, je vous rassure. Mais il y en a au moins une, je crois au milieu d'un dialogue, qui fait que l'on ne comprend même pas ce que dit le personnage !


Sacs et parchemins
– Jules Sandeau

Il n'y a pas de résumé, mais je ne résiste pas à l'envie de vous mettre l'incipit qui donne le ton à lui seul !

"La sottise humaine est incurable : Molière n’a corrigé personne. M. Levrault s’était enrichi à vendre du drap près du marché des Innocents. Une fois retiré des affaires, l’orgueil et l’ambition lui montèrent par folles bouffées au cerveau. Il faut croire que les écus ont, comme le vin, des vapeurs enivrantes. Quand il se vit à la tête de trois millions, honnêtement et laborieusement acquis dans la boutique de ses pères, ce brave homme, pris de vertige, découvrit que la richesse, qu’il avait considérée longtemps comme le but de sa destinée, n’en était que le point de départ : il éprouva le besoin de faire peau neuve, de sortir des régions obscures où il avait vécu jusque-là et de s’élancer, comme un papillon échappé de sa chrysalide, vers les sphères brillantes pour lesquelles il se sentait né."

J'avais découvert Jules Sandeau avec La Roche aux mouettes, une vieille édition trouvée dans l'école où travaille ma mère. J'avais beaucoup aimé et du coup j'ai eu envie de lire autre chose de lui ! :)

Monsieur Levrault est un nouveau bourgeois gentilhomme sur fond de révolution. Il tente d'utiliser sa fille, à marier, pour s'élever dans la société. Évidemment, il se fait mener par le bout du nez par tout le monde ! La plume de Jules Sandeau est facile à lire et drôle ! J'ai beaucoup aimé la fin. Le narrateur nous dit plusieurs fois que cette histoire n'est pas une histoire d'amour – et c'est vrai – mais en fin de compte elle s'ouvre sur une histoire d'amour (c'est important pour mon petit cœur fragile, vous savez).

Évidemment, comme le début donne tout de suite le ton, on sait ce qu'on va lire ! Mais justement je trouve que c'est ce qui fait tout le charme de cette histoire !

Par contre, là encore, bémol sur l'édition. Étant donné que ce livre a été publié au XIXème siècle, il n'y a normalement pas de questions de droits d'auteurs, donc on s'attendrait à un livre à un prix assez faible (de quoi rentabiliser l'impression, en fin de comptes) mais en fait... il vaut 30€ ! Je pense que ça vient du fait que la BNF, Gallica, et Hachette doivent tous se rétribuer dessus. Mais tout de même je trouve ça un peu beaucoup, surtout quand on sait que la couverture est la même pour tous les livres de la collection et qu'elle n'a donc rien coûté, et qu'à l'intérieur les pages sont des reproductions de l'édition ancienne. Le texte n'a pas été retranscrits sur nos imprimeries à nous. Donc le travail sur cette édition est assez réduit. Du coup, vendre à ce prix-là une édition comme ça d'un texte libre de droits... comment dire... pour le même prix ou à peu près je peux me procurer une édition ancienne, avec le plaisir du vieux papier et des vieilles couvertures en prime...

Donc l'idée de cette collection qui publie de vieux trucs oubliés introuvables aujourd'hui est très bonne, mais la réalisation finale pose quand même question, à mon sens, et pour être tout à fait sincère je ne sais pas si je reprendrais un livre de cette collection...


Les Mille et Une Nuits
– traduites par René R. Khawam

Le monde musulman au début du XIIIe siècle est le théâtre de bien des crises : pouvoir contesté, désordres dans la rue comme dans l’intimité des demeures… La femme, mille et une ruses à l’appui – et malgré le carcan de la loi –, n’est pas la dernière à tirer parti de ce climat. Au fil des contes imaginés par la belle Schéhérazade, c’est toute la face cachée d’un monde qui se révèle, un monde où la passion parle haut et où la magie fait corps avec le quotidien… La présente édition est la seule, de par le monde, à avoir été établie à partir des manuscrits originaux, la seule à être rigoureusement fidèle au texte arabe, et à en restituer les vertus natives : impertinence, âpreté visionnaire, voluptueuse crudité.

Ça faisait plusieurs années, depuis mon Service Civique en 2018, que je voulais lire Les Mille et Une Nuits. Il y a quelques temps j'ai profité d'une discussion avec Nora et je me suis lancée ! Je me suis donc tournée vers la traduction de référence, établie par René R. Khawam sur les manuscrits anciens. Ce travail lui a pris quarante ans ! Parfois en lisant je me disais que j'avais dans les mains le travail d'une vie (sans compter qu'il n'a pas traduit que ça !) et je trouvais ça incroyable !

Les Nuits sont divisées en quatre tomes chacun ouvert par une préface qui permet de remettre le texte dans son contexte d'époque. Les tomes ne sont pas divisées en nuits : le récit-cadre de Charazade est résolu dès le début du premier tome. C'est une critique qui a été faite à René R. Khawam au moment où il a publié la traduction mais comme il le dit lui-même la division en nuits n'est pas faite dans tous les manuscrits anciens. Et personnellement je pense que ça m'aurait vite ennuyée de lire "nuits 400 à 425". Je pense aussi que j'aurais eu tendance à vouloir calculer en années et ça m'aurait plus saoulée qu'autre chose, donc c'est très bien comme ça !

Les notes de bas de page sont bien placées, et permettent de mieux comprendre le contexte des Nuits. Mais j'aurais bien voulu une note pour expliquer pourquoi le nombre quarante revient beaucoup (comme trois, dans nos contes).

Les personnages des Nuits sont tous un peu frappadingues et très réussis ! Le barbier est véritablement insupportable ! Sans compter les ifrites qui s'amusent à déplacer les gens pendant leur sommeil ! x)

J'ai eu un peu plus de mal à finir certains contes mais c'est une histoire de goûts personnels ! Je craignais que l'emboîtement d'un conte dans un conte dans un conte dans un conte soit un peu dur à suivre mais au final pas du tout ! Déjà, il y a des intertitres pour marquer le début d'un emboîtement, et même sans ça on retombe toujours facilement sur des pattes !

J'ai beaucoup aimé les Mille et Une Nuits, je pense même que ces contes sont devenus mes préférés ! :) Ils sont très vivants et parfois drôles !

(J'ouvre ici une parenthèse que vous pouvez sauter si ça vous ennuie : on a pu entendre il y a quelques jours Camélia Jordana dire à la télé et sans contradiction en face, que la compétition entre amies, entre sœurs, bref : entre femmes, pour les hommes avait été inventée par l'Occident ; que la jalousie a été inventée en Occident. Il y a sans doute beaucoup de choses à dire là-dessus mais je ne m'intéresse pas assez à Camélia Jordana pour perdre du temps à faire des recherches. En revanche, comme ma lecture des Nuits m'a fait tomber au même moment sur des éléments de réponse, j'en profite. Les Nuits ont été rédigées au XIIIème siècle, dans le monde musulman ; peut-être en Syrie, peut-être en Égypte, peut-être ailleurs... Autrement dit, on est loin de l'Occident. Et pourtant, des histoires de femmes jalouses, on en trouve !

J'en ai trouvé trois. La première, c'est une femme jalouse de la nouvelle concubine de son époux à qui elle n'a pu donner d'enfant. Alors, elle transforme la seconde épouse en vache, son enfant en veau, et elle tente de les faire sacrifier. La deuxième, c'est une jeune femme qui passe du bon temps avec un jeune homme, tous les soirs chez lui. Un soir, elle amène sa sœur et propose au garçon de passer du temps avec elle. Il accepte mais, jalouse, la jeune femme égorge l'autre dans son sommeil et s'enfuit, faisant accuser le jeune homme du meurtre du même coup. La troisième, c'est une reine qui convoitait l'un de ses esclaves qui lui-même s'était épris d'une servante de la reine. Alors la reine, jalouse (elle le dit ouvertement elle-même) a transformé l'homme en oiseau, et a tué la femme.

Donc, d'une part, on trouve des histoires de jalousie. D'autre part, la jalousie est décrite comme un sentiment humain. Voilà ce que Dame Clair-de-Lune dit au sultan Armânoûs : "[...] Oui, je sais, la jalousie des femmes dépasse la mesure et souvent elles ne veulent pas qu'un homme prenne deux femmes en même temps [...]". Dans La force de l'amour, Zoubayda était jalouse, elle-aussi, et plusieurs fois personnages et narrateur insistent sur ce défaut. C'est le cas lorsque la vieille servante explique au khalife comment elle en est venue à souffler l'astuce utilisée par Zoubayda et prête à sa maîtresse ces propos : "Mais c'est la jalousie qui seule m'animait, la jalousie ordinaire des femmes, que Dieu les rende impuissantes et réserve aux hommes ses bénédictions !". Dans un autre conte (je n'ai pas noté la page et je ne la retrouve pas donc pour la citation exacte, on repassera ! :/) il est dit par un personnage que la jalousie est le sentiment le plus universellement partagé.

Donc non, la jalousie n'a pas été inventée par l'Occident. Je pense que Camélia Jordana, au lieu de répéter bêtement les inepties de pseudo-féministes radicales déphasées ferait mieux de se poser les bonnes questions, surtout quand elle met en avant ses origines berbères... (je suis mauvaise, mais je n'ai pas envie de m'excuser, ces gens me fatiguent). Bref. Je referme cette longue parenthèse !)

Je n'ai aucune remarque à faire sur l'édition, cette fois ! :P


Funèbre !
– Juliette Cazes

Avec une rigueur méticuleuse et un humour subtil, Juliette Cazes nous embarque dans une expédition pleine de rebondissements à travers le monde et ses traditions funéraires. Des cercueils en cage en Écosse, des têtes momifiées en Nouvelle-Zélande, des funérailles musicales à La Nouvelle-Orléans ou encore des inhumations célestes au Tibet... À ses côtés, découvrez dans la joie et la bonne humeur comment on cohabite avec les morts, ailleurs !

C'est Marie de La Lune mauve qui, parlait de ce livre dans l'un de ces articles (nous sommes en désaccord sur des points fondamentaux mais j'apprécie son blog !) et m'a donné envie de le lire.

La mort est un thème qui m'intéresse, même si finalement je fais peu de recherches dessus.

Dans ce livre, Juliette Cazes nous explique le pourquoi du comment de certaines traditions funéraires. C'est bien écrit et très intéressant même si j'aurais souvent aimé plus d'explications. Mais d'un autre côté c'est un petit récit de vulgarisation et pas un manuel universitaire, donc peut-être aussi que plus d'explications l'aurait rendu d'autant moins accessible (?).

Juliette Cazes décrit et explique les traditions funéraires en revenant sur le contexte, l'Histoire, etc. C'est toujours très intéressant et ça se lit très bien ! J'ai trouvé que les choix étaient bien faits et quand l'autrice prend position ce n'est jamais radical ou catégorique, elle évoque la complexité des problématiques et c'est reposant de lire quelqu'un dont la position n'est pas complètement polarisée ! J'ai aussi beaucoup aimé le fait qu'avec les choix qu'elle a fait on visite tous les continents !

La partie sur la Roumanie entre en résonnance avec la dernière partie du livre suivant ! ;P

Par contre, j'ai encore quelque chose à dire sur l'édition en elle-même... Vers le milieu du livre, il y a pas mal d'erreur de typographie. Des mots ou des morceaux de mots sont en italique quand ils n'ont aucune raison de l'être, ce qui est un peu perturbant à la lecture (surtout quand il est tard et que le cerveau tourne au ralentis).


Dracula
– Matei Cazacu

Prince des vampires pour le cinéma hollywoodien, chef militaire pour les historiens, Dracula fut aussi souvent considéré comme un tyran sanguinaire. Mais où finit l’histoire ? Et où commence le roman ?

Si l’on sait que Vlad III, un prince médiéval connu sous le nom de « l’Empaleur », a bien existé, les interprétations à son sujet sont aussi variées que peuvent l’être celles qui entourent les mythes. S’appuyant sur des documents d’époque, cette première biographie historique de Dracula dévoile les multiples facettes de cette figure du XVe siècle, personnage complexe et mal-aimé de l’histoire.

Je ne sais pas trop quand la figure de Dracula s'est insinuée dans ma tête. Je crois que ça fait plusieurs années. Je devais être adolescente, je pense, et j'avais vu un documentaire sur National Geographic channel sur Vlad III Tepes, celui du roman de Bram Stocker. Roman, d'ailleurs, que je n'ai jamais lu. Je n'ai jamais vu les films non plus. On a dû voir en classe, au collège peut-être, celui de Coppola mais je ne m'en souviens pas vraiment. Toujours est-il que quand je suis allée zieuter sur le site de Tallandier ce qu'il y avait comme trucs dans la collection Texto et que j'ai vu la biographie du vrai Dracula je l'ai direct mis sur ma liste !

Les deux premiers chapitres reviennent sur le père de Dracula et permet de mieux comprendre le contexte dans lequel il arrive une première fois au pouvoir de l'État de Valachie en 1448. Ensuite, c'est davantage une histoire politique de Dracula (en même temps, il n'a pas laissé de journal intime, d'ailleurs sans doute ne savait-il pas écrire (et je ne sais pas si le fait d'écrire ses mémoires ou ses pensées était déjà très répandu)), jusqu'à sa mort. Mort qui d'ailleurs a deux versions (trahi et abattu dans le dos, ou pris pour un Turc et tué par ses propres troupes). Matei Cazacu revient aussi sur le Dracula et Bram Stocker et sur les croyances des vampires en Roumanie. C'est cette partie (et certains éléments évoqués dans le récit) qui dialogue avec le livre de Juliette Cazes ! Je les ai lu l'un après l'autre, du coup j'ai trouvé ça assez intéressant !

L'écriture est agréable (ce qui n'est pas le cas de tous les bouquins d'Histoire... :P) mais il y a pas mal d'aller-retours dans les explications et parfois j'ai eu un peu de mal à accrocher les wagons ensemble, je suis pas mal revenue en arrière, etc. Surtout qu'il y a beaucoup de noms, d'alliances, de traités... Ou alors c'est juste moi qui suis complètement déphasée et qui n'ai plus l'habitude de lire des monographies ? Dans tous les cas, j'ai trouvé ça très intéressant !

Mais là encore, dans l'édition, il y a des petits problèmes d'impression, de trucs qui devraient être en italique et ne le sont pas, et j'ai même vu une faute de conjugaison (bon, une sur 400 pages, ça passe large !). Je vous jure que je n'ai pas fait exprès de rassembler quasiment que des livres avec des problèmes ! x) Ça ne donne pas une très bonne image des maisons d'édition... on va dire que c'est un hasard et que je suis mal tombée.


Est-ce que certains de ces livres vous intéressent ? Ou en avez-vous déjà lus ? Que lisez-vous en ce moment et que comptez-vous lire ?

mercredi 3 février 2021

Dans 6 mois, j'ai 25 ans

Source – Kristina Paukshtite

Ma sœur trouve que je parle trop de sexe. Difficile de lui donner tort : je ne peux pas nier que ça me travaille. C'est marrant d'ailleurs parce que je me souviens que durant ma Licence je discutais avec une camarade que je connaissais très peu (du genre amie d'amie d'amie) et elle me disait que "les vierges sont gênées quand on parle de sexe". Elle me disait ça alors que j'étais vierge. Et moi, je n'ai pipé mot. Je n'ai pas acquiescé non plus mais je n'ai pas dit que moi, je l'étais. Déjà parce que je pense que j'avais un peu "honte" (dans le sens : les vierges sont sensées être gênées mais moi je le suis pas, c'est un problème ?) et puis surtout je n'avais du tout envie de parler de ça avec quelqu'un que je ne connaissais pas. Bref. Tout ça pour dire que parler de sexe, même au lycée, ne me posait pas trop de problèmes. (J'étais par contre assez irritée qu'une camarade de classe sans aucune pudeur balance au milieu de la classe sa position préférée ou qu'elle s'était fait sautée par son mec le week-end dernier...) Je ne crois pas que ma sœur soit plus gênée que ça non plus d'une manière générale. Mais le truc c'est que je suis assez vulgaire. C'est ce qui choque. Mais je ne peux pas nier que j'en parle. Trop, sans doute.

En fait, en réfléchissant, je dirais que c'est parce qu'il se passe à la fois deux choses assez déroutantes pour moi. D'un côté, je suis dans un processus où je règle mon rapport de culpabilisation à la masturbation (alors que dans mon article d'avril 2019 on en était... loin !) – tout en me demandant parfois si c'est bien de régler ce rapport et si ce n'est pas juste un mécanisme de mon cerveau pour couper la culpabilité (oui, c'est bizarre, mais vous savez, je suis passée par la phase "culpabilisation de pas culpabiliser" donc j'imagine que c'est une réminiscence). Je me suis retrouvée ici et là à lire des articles sur la sexualité. Par exemple les sexologues disent que plus une femme fait l'amour, plus elle en a envie. Plus insolite : vous saviez que l'orgasme est bon pour maintenir des articulations en bonne santé ?! D'ailleurs, l'orgasme c'est assez magique : a priori, des orgasmes réguliers diminuent la douleur et la durée des menstruations. Dingue. (De mon expérience (autant que ça serve) j'aurais tendance à dire que c'est vrai.)

Donc, je me suis pas mal ouverte sur ce sujet et j'apprends à connaître, accepter, et faire du bien à mon corps. (Très clairement, je vous balance ça avec une telle facilité parce qu'on est sur internet et qu'on me connaît pas... même avec mes copines j'aurais du mal !) Mais, en parallèle, j'arrive à la date de péremption.

Dans l'article où je vous disais que je ne suis jamais tombée amoureuse, je vous parlais de cette date limite mise dans ma tête inconsciemment par ma mère : ça serait bien que j'aie fait l'amour avant vingt-cinq ans. Or, mesdames, messieurs, il me reste six mois (à peu près).

Je sais bien que cette date limite est ridicule, et très clairement je ne cours pas après. Je ne vais pas affronter les limites sanitaires actuelles et les gros lourds des sites de rencontre pour me chercher un plan-cul juste pour régler un problème qui n'en ai pas un et "être servie" comme ils disent dans Les Mille et Une Nuits ! Mais si cette date est si profondément ancrée en moi, c'est forcément que l'atteindre va me faire quelque chose. Sauf que je ne sais pas quoi. Est-ce que je vais arrêter de me masturber ? Ou au contraire mettre les bouchée-doubles pour "compenser" ? Ou avoir un déclic et m'en foutre complètement, puisque dépasser la date de péremption de deux mois ou de vingt ans ne change pas grand-chose ? Ou parler encore plus de sexe, là encore comme une sorte de compensation au fait d'être "inactive" ? C'est bête, mais ça me travaille. C'est d'autant plus bête que j'essaye de travailler mon lâcher-prise, mais là c'est un morceau un peu trop gros pour me servir d'expérience !

J'ai un peu peur de ce qu'il va se passer dans mon cerveau le jour de mes vingt-cinq ans. D'ailleurs, j'essaye de relativiser en me disant que... ben... je suis dans ma vingt-cinquième année donc techniquement... techniquement c'est déjà un peu mort x)

D'ailleurs, cette limite des vingt-cinq ans elle est assez intéressante parce que vingt-cinq ans est l'âge auquel on arrête de grandir et on commence à vieillir. Le cerveau est totalement formé, ses centres d'intérêts aussi. Le corps commence à vieillir. Et la fertilité à baisser ! (oui, déjà !) À vrai dire, je ne sais pas trop quelles conclusions tirer de cette remarque, mais je trouvais quand même intéressant de le soulever. Peut-être que ça a à voir avec le fait de grandir, justement. L'âge moyen du premier rapport en France, filles et garçons confondus, c'est dix-sept ans. C'est une vraie moyenne : les jeunes le font autour de dix-sept ans en majorité ; ce n'est pas une moyenne constituées de gens qui le font à douze ans et d'autres à vingt-deux (enfin...).

Du coup, la découverte de l'amour, de son corps, et de celui de l'autre, fait partie de l'adolescence. Comme on devient biologiquement (?) adulte à vingt-cinq ans, la période de découverte est censée être finie. On passe à l'âge adulte où on se construit une vie et des projets (l'âge moyen du premier enfant pour les femmes est entre vingt-huit et vingt-neuf ans). Ça me fait repenser à une prof d'Histoire de l'art, en Licence, qui nous montrait un tableau et nous disait que les jambes des hommes étaient trop longues pour des hommes, que les hommes ont des jambes plus courtes, et que qui a déjà vu un homme nu doit le savoir et qu'elle espérait qu'à notre âge on avait "déjà vu un homme nu, quand même". Donc, peut-être que ça a à voir avec ça. Ou peut-être pas ! Je serais curieuse de lire vos théories ! :P

Tout ça pour dire que oui, sans doute que je parle pas mal de sexe en ce moment. Parce que ça me travaille. Et que le contraire serait étrange, d'ailleurs. Mais évidemment, je ne vais parler de ça en famille, hein, on va pas pousser ! Enfin, il faudrait, sans doute, mais je ne m'ouvre pas à n'importe qui (c'est horrible de dire ça comme ça, mais vue que je ne peux pas avoir confiance...) et encore moins sur ces sujets-là !

Bon, du coup, sur le blog aussi je commence à ne causer que de ça ! xP

lundi 1 février 2021

Respecter les règles

Source – Collier Schorr

Dans mon article sur les sensitivity readers je vous avais écrit ceci : je suis aussi une femme qui accorde une grande valeur à l'honneur, à l'honnêteté, à la sincérité, à la droiture, à la morale ; qui respecte les règles ; qui se méfie de tous les extrêmes et croit très fort au juste-milieu utopiste ; une jeune femme bouffée par la peur du rejet, de la trahison, et de ne pas être assez bien. J'ai repris il y a quelques semaines certains de ces caractères dans une discussion sur le féminisme avec une personne qui n'a malheureusement pas compris ce que j'ai voulu dire (je veux dire, elle a déformé absolument tout ce que j'ai dit dans mon commentaire). Elle m'a dit répondu ceci : "[...] cela peut être l’occasion de faire ton examen de conscience au lieu de monter sur tes grands chevaux" en citant mon énumération de caractéristiques. Comme si je n'avais édicté que des qualités et que j'étais montée sur un piédestal en prétendant que j'étais mieux que les autres. 

Je ne vous en parle pas pour régler mes comptes ou quoi que soit. J'ai discuté avec cette blogueuse et me suis expliquée. Je vous en parle parce que d'une part cette liste était juste pour montrer que je ne suis pas qu'une femme blanche cisgenre hétérosexuelle dépourvue de handicap et que toutes les personnes de la même "catégorie" que moi ne réagissent pas de la même manière : nous sommes avant tout des individus dans toute leur complexité. D'autre part, cette liste, elle ne donne pas des qualités : elle donne des caractéristiques. À la fois défauts et qualités. Tout comme le gris tient à la fois du blanc et du noir. C'est le cas du respect des règles.

Respecter les règles c'est tout bien dans une entreprise, quand on a une tâche à accomplir avec des procédures, une hiérarchie ; qu'on doit conduire une voiture sans mettre en danger les autres ; qu'on doit faire la cuisine (mauvais exemple pour moi, je fais ça à la louche et au pif ! xP) ; et vivre en harmonie avec ses petits camarades de classe. Mais si c'est trop profondément ancré, ça peut devenir un handicap. Parce que trop respecter les règles c'est aussi être dans un carcan, manquer de liberté.

J'ai fait pipi au lit très tard. Je ne me souviens plus de mon âge, mais c'était assez tard pour que mes parents m'emmènent voir un psychologue. Il y a... peut-être une paire ou deux d'années j'ai entendu une psychologue dire à la radio que la plupart du temps quand les enfants font pipi au lit jusqu'à un âge tardif, c'est qu'ils ont du mal à se lâcher et que du coup ils se lâchent la nuit. Donc oui, être respectueuse des règles, ça peut poser problème, en fait.

Pour vous donner une idée, aussi, du problème que j'ai avec le fait de respecter les règles, c'est que plus jeune j'ai aussi respecté les règles non-édictées. Par exemple, quand j'avais douze ou treize ans, je pense, j'ai créé un blog sur les chauves-souris sans le dire à mes parents. C'était sur la plateforme Centerblog et on ne peut pas supprimer à moins d'envoyer un courrier. (Donc il est toujours là, s'il y a des curieux dans l'assistance :P) Et une fois que je l'ai eu créé, j'ai regretté. Je me suis sentie hyper honteuse et coupable. Parce que j'avais pas demandé. En même temps, je l'avais créé sans le dire précisément pour pas que mes parents soient au courant parce que déjà, je pense, je voulais mon jardin-secret. Sauf que du coup j'ai pas pu le supprimer. Donc, quand mes parents souvent revenus de là où ils étaient allés, je suis allée demander si j'avais le droit. Voilà. (Bon, alors évidemment, pour les blogs suivants j'ai fermé ma grande bouche, hein.)

Ce qui m'a donné envie d'écrire cet article, outre le fait que cette blogueuse n'avait rien compris à ce que je lui ai dit (peut-être que je me suis mal exprimée mais si mal que ça, quand même... si c'est le cas je devais être pas mal à côté de mes pompes), c'est que j'écoute beaucoup Lady Gaga ces derniers temps et je me suis fait la réflexion que, pour l'adolescente que j'étais quand elle a commencé, Lady Gaga, c'est la liberté. En 2009, quand elle a commencé, j'avais treize ans. J'ai bien sûr adoré sa voix ; et je la trouvais trop belle, cette femme (je la trouve toujours trop belle), mais ça, c'est constant chez tout le monde. Mais Lady Gaga, pour moi, c'était la liberté (aujourd'hui, avec tout ce qu'elle a raconté de sa vie, ce serait plutôt la résilience).

Lady Gaga, dans ses clips, elle est qui elle veut. Elle se maquillait déjà de manière improbable, avait tout plein de tenues déjantées à mort, endossait plein de rôles... Lady Gaga, elle se fiche des convenances. Lady Gaga, elle se pointe à une cérémonie avec une robe en viande. Lady Gaga, elle est pas sage. Et je pense que pour la nouvelle ado que j'étais, c'était cette liberté, ce côté caméléon pas sage, qui m'attirait particulièrement. C'est un peu bizarre à dire mais je pense avec le recul que Lady Gaga m'a pas mal aidée dans mon adolescence parce que dans mon souvenir c'est à peu près à cette période, dans les années collège, que j'ai profondément intégré que l'avis des autres on s'en tamponne pas mal. Donc, même si ce que je dis ressemble à une reconstruction a posteriori, je pense quand même que Lady Gaga n'a pas été étrangère à tout ça.

Je ne sais pas trop ce que je dois penser du fait que cette blogueuse ne m'ait pas comprise. Je veux dire... il y a forcément une partie de mauvaise explication de ma part, de non-disponibilité psychique de la sienne (on entre aussi dans un débat avec tout le vécu, les fatigues, d'une vie et de la journée). Mais je me demande s'il n'y a pas aussi cette tendance assez générale à tout catégoriser. Un trait de caractère ne peut être qu'un défaut ou une qualité. Si respecter les règles n'est pas un défaut, il ne peut être qu'une qualité. Et donc, la personne qui l'énonce ne peut être qu'en train de se jeter des fleurs à tort et à travers. Déjà : il n'y a pas de mal à être fier de ses qualités (c'est moi qui dis ça...). Ensuite : si une personnalité humaine était si simple que cela, on le saurait depuis longtemps, et on n'aurait pas besoin de psy (et je ne galèrerais pas avec les personnages de mes romans).

En plus, souvent, on a les défauts de ses qualités. La frontière entre les deux est souvent brouillée chez les gens, je trouve.

Respecter les règles, c'est une qualité dans certaines circonstances. Et une problématique dans d'autres. C'est toujours à l'équilibre. Peut-être même que ma difficulté à lâcher-prise se rattache au moins par une petite branche à ça. Parce que respecter les règles, c'est aussi ne pas savoir les enfreindre. Donc, ne pas se lâcher.

Et vous ? tendance à respecter les règles ou à les briser ? :P