mercredi 2 août 2023

Reconversion

Source photo – Tuur Tisseghem
Les choses bougent et en même temps restent les mêmes, un peu comme une mer toute plate dont on ne voit pas les courants ; tu finis quand même emporté loin de la plage si tu ne fais pas attention, et il y a quand même des marées. C'est un peu ça.

Il s'est passé un truc bizarre, la semaine dernière. Une libraire chez qui j'avais fait une candidature spontanée il y a quelques temps avait répondu qu'elle aimait bien mon profil mais ne cherchait personne. Elle m'a recontactée pour me demander si je cherchais toujours du travail. J'ai eu l'entretien aujourd'hui. Le poste me plaît bien, la dame a l'air sympa, mais je ne sais pas si j'ai vraiment réussi l'entretien. Il y a eu des blancs dans la conversation. Elle a d'autres gens à contacter, et elle me redit à la fin du mois. Les autres personnes sont des personnes comme moi : qui ont fait des candidatures spontanées. Ça sent les étudiants en recherche de stage ou les jeunes diplômés. En gros des gens qui connaissent le métier de libraire ; pas comme moi.

En même temps je suis vraiment enthousiaste et en même temps je préfère ne pas me faire trop d'illusions. Je trouve ça juste incroyable que ça tombe comme ça, maintenant, au dernier moment (ce serait pour une entrée en octobre, du coup), alors que je cherche depuis des mois, sans rien, sans vrai retour. Je remplacerais une fille qui ne se plaît pas vraiment dans ce travail, parce qu'elle a davantage un profil de vendeuse que de libraire, en plus d'un certain temps de trajet à faire, et souhaite donc partir. Et moi, je souhaite partir de mon travail parce que je ne m'y plais pas. Si jamais ça rate, j'ai des pistes – enfin, en quelques sortes.

J'avais contacté un IUT pour intégrer un BUT de métiers du livre et du patrimoine. Le monsieur a été très gentil, a répondu à toutes mes questions, mais n'est pas très optimiste. Je pourrais l'intégrer avec le dispositif Transition Pro, mais Transition Pro n'assure le financement que pour un an, or, même si je rentre en BUT 2, il faudra faire une seconde année (mais c'est possible en alternance). Il m'a demandé de lui envoyer CV et lettre de motivation, pour ensuite me dire que je suis typiquement le genre de profil qui aurait pu faire le DUT en un an, avant que le DUT soit supprimé par une réforme. La direction de l'IUT veut pas trop faire entrer les diplômés en première année (je pense pour réserver les places aux lycéens, ce qui est bien normal), il m'a fait comprendre que ce serait dur d'entrer en deuxième année (mais je n'ai pas compris pourquoi) et que se poserait aussi la question du financement pour moi, et que me faire entrer en BUT 3 ne serait pas très intéressant pour moi, parce que ce ne sont pas les compétences qui m'intéresseraient le plus. Je dois revenir vers lui en janvier. On verra.

La dame de la médiation animale m'a aussi donné le contact de deux dames qui aident les gens en reconversion, avec des bilans de compétences, et tout ça, et qui ont goupillé leur truc de telle sorte que les usagers n'ont rien à payer. Je ne les ai pas encore contactées. Je ne sais pas trop pourquoi. Je crois que d'abord ça me faisait prendre encore des rendez-vous, puis ça fait un peu peur, et puis après je me suis dit que j'allais attendre septembre, et maintenant je vais vraiment attendre septembre parce que je vais attendre la réponse de cette librairie.

Ça paraît quand même trop beau pour être vrai. Je veux dire, au moment où je me disais que ça allait être dur de faire une autre année, où j'avais pas trop de vision (j'aurais mieux vécu la chose si le gars de l'IUT avait été plus encourageant, même si j'ai fait de cet IUT mon objectif, donc même si je n'ai pas le poste en librairie, tant pis : je mettrais toutes mes forces (haha, comme si ça dépendait de moi !) pour intégrer le BUT, parce que j'aime apprendre) de ce que j'allais faire. Et comme c'est trop beau pour être vrai, y a des chances que ça ne se fasse pas – on est d'accord que c'est un raisonnement parfaitement irrationnel mais je préfère ne pas trop m'emballer ; même la fois où j'étais coup de cœur de la recruteuse, j'ai pas eu le poste. Alors je me méfie. Mais ça fait quand même plaisir de savoir que mon profil de personne pas diplômée dans le domaine intéresse quand même des gens.

Sinon, à part ça, je profite de mon été pour faire du sport (après deux mois à rien faire du tout, j'ai à peu près des courbatures partout), et écrire le nouveau roman, même si ce morceau-là est… déstabilisant. C'est pas comme d'habitude. J'aime pas, les choses pas comme d'habitude.

Comment les choses vont de votre côté ?