Source – le vy |
mardi 17 septembre 2024
Les changements
samedi 27 juillet 2024
Mieux dans mon corps
Source – Anna ShvetsAnna Shvets |
mercredi 10 juillet 2024
Mes 5 derniers livres lus (n°15)
Je n'ai pas été si lente à lire tous ces livres (quoique…) mais j'ai été lente à en écrire les avis, en revanche. À vrai dire, pour les trois derniers, je l'ai fait au travail pendant que j'étais en direct à la radio et que de la musique passait. Je ne pensais vraiment pas non plus que ça faisait si longtemps que je n'avais pas écrit sur ce blog ! J'espère pouvoir lire les vôtres – enfin ! – ce week-end. J'en ai vraiment envie ! C'est une respiration qui me manque, en fait.
Warbreaker – Brandon Sanderson
Voici l'histoire de deux sœurs : Siri, une jeune fille rebelle envoyée par son père pour épouser le tyrannique Dieu-Roi, et Vivenna, qui va tenter de la sauver de son sort. C’est aussi l’histoire de Chanteflamme, un autre dieu qui n'aime pas son travail, celle de Vasher, un immortel qui essaie de réparer les erreurs qu'il a commises autrefois, et de Saignenuit, sa mystérieuse épée. Dans leur monde, celui qui meurt auréolé de gloire devient un dieu et vit dans le panthéon du royaume d'Hallandren. C’est un monde transformé par la magie biochromatique, la magie du Souffle. Un Souffle qu'on ne récupère définitivement que sur un individu à la fois… Brandon Sanderson prouve une fois encore qu’il excelle dans la création d’un imaginaire avec ses mythes et sa magie propres.
Je suis tombée dessus par hasard, mais maintenant je veux les autres romans indépendants de Sanderson ! (Je n'ai pas envie de me lancer dans une longue saga alors que je n'ai pas encore fini le Cycle des Anciens.) J'ai plongé dessus parce que j'avais un très bon souvenir de Elantris et de L'Âme de l'empereur.
Les personnages sont parfaits, je les ai ai beaucoup aimés.
J'ai beaucoup aimé aussi le pas de côté sur le motif de la jeune femme livrée comme épouse à un dragon/entité/méchant immortel. C'est traité avec de la douceur, j'ai trouvé, et ça m'a plu. Je ne sais pas pourquoi, dès le début j'ai voulu une histoire d'amour pour Siri, donc je suis contente que ce soit arrivé. C'est, encore une fois, l'histoire des prémices d'une guerre, mais traitée d'un point de vue très humain et très intime avec les protagonistes. Il y a, comme dans Elantris, un petit passage macabre.
J'étais presque arrivée au bout de ma lecture sans incohérences – ce qui relève du miracle – quand tout à coup la fille dans les visions de Chanteflamme devient blonde alors qu'il la décrit lui-même avec les cheveux "d'un brun séduisant" au début du roman. Oui, c'est une incohérence minime, mais c'est une incohérence quand même, et j'aimerais bien trouver moins de livres avec des incohérences de ce genre ou plus importantes, parce que ça m'agace prodigieusement.
J'ai aimé la fin, qui faisait pour moi moins précipitée que celle du roman précédent. Elle ne m'a pourtant pas comblée comme m'avait comblée tout le reste de la lecture, mais elle me convient. Ne serait-ce que parce que j'aime les fins qui finissent bien !
La Voix de la vengeance – Sacha Morage
Vaelle a tout perdu.
Son frère d’abord, égorgé sous ses yeux. Son futur ensuite, puisqu’elle est désormais traquée par le puissant Bureau pour usage illégal de sa Voix.
Il ne lui reste qu’une chose : la vengeance. Elle se le promet : elle tuera Yervain, le membre du Bureau responsable du meurtre de son frère. Quel qu’en soit le prix. Peu importe les conséquences.
Son obsession pour Yervain l’entraîne de plus en plus loin, dans des sacrifices de plus en plus sanglants, et des ténèbres de plus en plus obscures. Jusqu’au point de non-retour.
L'autrice a géré la communication de telle sorte que je m'attendais à une héroïne qui fonce dans le tas, une sorte de grande méchante de série pour ado, et en fait pas du tout. Certes, elle ne regrette nullement ses actions, mais elle culpabilise, se demande plusieurs fois si elle peut reculer, etc., ce qui la rend beaucoup plus humaine et beaucoup moins sombre que ce à quoi je m'étais attendu. J'ai aimé. C'est une enfant perdue, qui m'a plusieurs fois fait l'impression d'un chihuahua aboyant sur un étalon alors qu'il ne peut pas gagner. D'autres fois, elle fait un peu mal au cœur, quand même, cette fille brisée et blessée qui se recroqueville dans la vengeance d'abord pour tenir, ne pas sombrer, je pense, puis ensuite face aux nouvelles injustices qu'elle subit. Plus, d'ailleurs, qu'une révolte contre les injustices, c'est plutôt qu'elle veut être vue, reconnue, considérée à sa juste valeur, alors que tout le monde semble la prendre de haut. Et quand, finalement, quelqu'un la voit enfin… c'est la mauvaise personne, la personne qui empire encore les choses.
La fin est parfaite. Vaelle, encore, fonce tête baissée, fonde des plans sur des informations parcellaires, et finit par se piéger elle-même. Elle est émotive, impulsive. Yervain est calme, maîtrisé. En ça ils sont complètement différents, et à la fois complètement identiques (je m'en suis rendue compte avant que 209 en fasse la remarque à Vaelle). J'ai aimé la fin, tous les reproches et les insultes dont elle noie Yervain, alors que finalement c'est peut-être plus d'elle qu'elle parle. Toute leur relation est, du coup, un immense gâchis. Yervain est adorable (mon p'tit chou <3). Letrez est très sympa aussi, dans un autre genre. Et Vaelle ne voit pas les bonnes choses qui arrivent, toute concentrée sur l'objectif qu'elle s'est auto-persuadée de devoir atteindre coûte que coûte, alors que tout n'est peut-être pas tout noir ou tout blanc dans ce monde – même si l'administration déshumanisée en prend pour son grade.
J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Je pense que c'est un roman que même les lecteurs non-habitués à la fantasy peuvent lire. C'est un roman qui marque. J'ai apprécié ma lecture alors que je déteste habituellement la première personne. Là, c'est juste parfait.
Mes bémols portent juste sur une scène de la fin avec Ennazarelle que j'avais du mal à imaginer dans l'espace, quelques coquilles (corrigées entre le premier et le second tirage) et incohérences (dans les étages vers la fin, notamment).
À part ça, les personnages sont tous très bien menés. Vaelle s'enfonce, et s'enfonce, et se dépatouille d'un problème en s'en créant un autre, ce qui va finir par se refermer sur elle, parce qu'elle est trop impatiente, trop impulsive pour que ça marche. J'ai un peu tiqué à la toute fin, quand Vaelle admet ses véritables désirs, j'ai trouvé ça peut-être un peu brusque, mais en même temps assez logique donc ça n'a pas été un véritable problème. La plume est maîtrisée, aussi, l'univers est intéressant, lourd et capiteux.
C'est un bon roman !
Pax Elfica : le lanternier – Pierre Grimbert
Voici sept ans, les elfes sont sortis de leurs forêts du nord pour libérer la cité humaine de Brenhaven. Ils étaient les seuls à pouvoir le faire, les seuls capables de vaincre le Nécromant et son armée de morts-vivants. Malheureusement, après leur victoire, les héros ne sont jamais partis. Ils sont devenus les nouveaux tyrans, imposant une « paix elfique » qui opprime la population sur bien des aspects. Certains citoyens résistent, dans l’ombre, en attendant un soulèvement populaire. Mais la plupart veulent seulement éviter les ennuis. C’est le cas du nain Tolan Dunkar, lanternier de profession, qui aurait préféré ne pas voir cet adolescent humain tomber à ses pieds depuis un arbre interdit…
Au début, en lisant la quatrième de couverture, j'ai eu un peu peur ; je me suis dit : "mais mince, qu'est-ce que Pierre Grimbert fout dans ce genre de roman ?!" et en fait la dernière phrase du résumé m'a rassurée, je me suis dit que ce serait quand même du Pierre Grimbert, un côté intimiste et de super personnages. Et c'est vrai, les personnages sont super, l'histoire sympa… et pourtant, je ne sais pas, je suis mitigée sur ce roman. Ce n'est pas son meilleur, peut-être parce que c'est un roman de commande ? Il manque quelque chose, une étincelle, un truc. Puis, surtout, les incohérences m'ont chaque fois sortie de ma lecture. Untel qui tombe dans l'eau et dont on ne précise jamais s'il se change ou s'il sèche à l'air libre, dont les vêtements mouillés n'ont pas l'air de le gêner ; un gardien de cimetière censé empêcher tout le monde d'entrer, mais un gamin arrive quand même à se faufiler… c'est dommage, vraiment dommage. La fin a été un peu rapide pour moi, aussi, le retournement, la solution autour du jeune héros. Finalement, ce n'est pas un roman qui va me laisser un souvenir indélébile, surtout qu'en plus des incohérences il y a des coquilles, mots pour un autre, etc. Et là c'est l'éditeur que je vise. Est-ce que ce serait possible de soigner la correction ?? C'était une lecture agréable, sympa à livre, avec comme d'habitude de très chouettes personnages pour porter ce roman, ça se lit très bien (c'est Pierre Grimbert, quand même), mais, je ne sais pas, il manque un truc.
Le Chœur des dragons, tome 2 : Le Nom de toutes choses – Jenn Lyons
Kihrin D’Mon est recherché dans tout l’Empire.
Il croise dans sa fuite le chemin de Janel Theranon, une mystérieuse Jorate qui affirme le connaître.
S’il choisit de la suivre, il devra affronter toutes sortes de dangers : une rébellion secrète, un dragon capable de dévaster une cité en une nuit… et l’ennemi mortel de Kihrin, le magicien Relos Var. Car celui-ci possède l’un des artefacts les plus puissants du monde : la Pierre Angulaire qu’on appelle le Nom de Toutes Choses. Si Janel dit vrai, rien ni personne n’empêchera Var de mettre la main sur ce qu’il recherche.
Et ce qu’il recherche… est Kihrin D’Mon.
Seulement une paire de fautes et une seule incohérence sur 900 pages, c'est un miracle. Je suis un peu froide, mais c'est tellement fatiguant de voir ce genre de problèmes partout...
Il y a... oula, longtemps, j'avais lu le tome 1 de cette saga qui m'avait laissée plus que mitigée, et je ne pensais pas lire le tome 2 tout de suite. Effectivement, il m'a fallu du temps avant de me décider, puis sur un coup de tête je me suis dit que j'avais envie. Je me suis donc lancée. Alors autant vous dire que s'il y a des incohérences inter-tomes ce n'est pas à moi qu'il faut demander parce qu'à part les noms des personnages qui me disaient vaguement quelque chose et quelques souvenir de scènes qui m'avaient marquée, je n'avais aucun souvenir de l'histoire. Du tout. Du coup, j'ai apprécié le rappel en début de tome.
J'ai apprécié ma lecture, j'ai apprécié retrouver Kihrin, découvrir les autres personnages. J'ai eu un peu peur au début parce qu'il y a beaucoup de mentions des problématiques de genre etc. et j'ai eu peur que ça tourne en livre militant où il ne serait finalement plus question que de ça, avec de gros sabots pas fins. Les gros sabots pas fins sont là, mais j'en garde un souvenir moins lourdingue que dans le premier tome. Finalement, l'histoire prend le pas et je garde un meilleur souvenir de ce tome que du précédent. J'ai apprécié les personnages et découvrir le déroulement des événements. Les notes de bas de pages écrites par Senera (en fait, nous lisons le rapport qu'elle écrit à Relos Var, et elle met donc des notes de bas de pages – j'ai aimé cette manière de raconter, avec un mélange de présent et de passé) ne sont pas envahissantes, donc c'est parfait. Elles sont parfois drôles, et apportent souvent du relief. Par contre, c'est dedans que j'ai trouvée l'incohérence. Elle dit avoir demandé une info à la pierre magique et avoir donc la réponse, et un peu plus tard, sur le même sujet, elle dit que la théorie des personnages est intéressante à creuser… alors qu'elle est censée savoir qu'elle est fausse.
J'ai peur par contre de la suite du triangle amoureux qui semble se dessiner entre Kihrin, Janel et Teraeth. Si l'autrice pouvait éviter de nous tourner ça avec de grosses ficelles comme dans une série pour ados ce serait vraiment parfait, car si je n'aime pas la manière dont elle tourne ça, il y a des chances que je n'aille pas au bout de la série, bien que tous les enjeux autour de la lutte entre ceux qui veulent réaliser les prophéties et ceux qui ne le veulent pas, les complots et les manipulations sont intéressants. En tout cas pour l'heure j'ai acheté le tome 3, mais je ne me suis pas aventurée à acquérir déjà les 4 et 5.
Je brûlerai ton armure – Lotte Sardane
République galactique de l’Holos, 12° millénaire.
Que faire quand on se retrouve accusée de meurtre, coincée sur un vaisseau alien avec une créature très dangereuse, qui a toutes les armées de la galaxie à ses trousses ?
Moi, Rika Srsen, apprentie mécano sur un navire de commerce, je n’aurais jamais imaginé vivre une telle épreuve. Ni que l'ennemi n°1 de l’humanité soit aussi séduisant sous son armure de guerrier...
Mais quel genre de relation est possible entre un être de légende, muni de griffes et de crocs, et une faible humaine ?
Pas sûr que je vive assez longtemps pour le découvrir.
J'ai adoré ! Pourtant, l'autrice partait de loin, parce que je ne lis pas de SF, pas de romance, et très peu de première personne vu que je déteste la narration à la première personne. Et pourtant, j'ai adoré. Un moment, même les coquilles, le mauvais choix de mots, les micro-incohérences, me sortaient à peine de ma lecture : je notais mais je ne passais pas mon temps à râler toute seule dans mon coin. Ce qui est quand même un exploit (même si, franchement, si Rival pouvait faire un effort de ce côté-là, ce ne serait pas du luxe, ainsi que pour l'impression, car la couverture est très jolie, mais la qualité d'impression n'est vraiment pas ouf).
Les personnages sont vraiment sympa, l'obstacle représenté par Mana semble être évacué assez vite et en même temps laisse sa trace durablement sur Rika. C'est bien écrit. Aucune familiarité dans les quelques scènes sexuelles (nan parce que moi les "chattes", "grotte" et "bite" toutes les trois lignes, ce n'est pas possible), et la romance prend doucement sa place, la place qu'il faut, le temps qu'il faut, dans un univers dans lequel j'ai parfois eu du mal à m'imaginer les lieux, surtout les villes, ce qui était un peu perturbant pour moi qui aime les détails. En revanche, l'univers est vraiment fouillé, il y a vraiment une histoire dans ce roman, tout ce qu'il y a autour de la romance n'a rien d'un simple prétexte, et je trouve que cette balance est absolument parfaite ! Ce n'est pas un décor en carton-pâte : c'est un vrai univers !
Vu les descriptions qui en sont faites, je me demande bien comment le panache de Ren ne peut mesurer qu'un mètre dix (c'est la mesure faite par les scientifiques qui l'ont eu inconscient à un moment, donc ils ont eu le temps de mesurer). Parlons-en, de Ren, tiens : il est super ! Je l'ai beaucoup aimé ! J'ai aussi beaucoup aimé Rika ! Ils apprennent tous les deux à réviser leur jugement sur l'autre, et à se comprendre, aussi : pas facile quand à la base on ne parle pas la même langue et qu'on vient de cultures si différentes ! (Et qu'on a du mal à exprimer clairement ses émotions – n'est-ce pas, Ren ?).
Il n'y a aucun temps mort dans ce roman : il se passe toujours quelque chose, l'arc narratif d'après, les péripéties d'après, et en même temps ça coule tout seul, je n'ai jamais eu l'impression que l'autrice me matraquait d'informations ou d'actions un peu creuses pour masquer quelque chose.
Il y a une suite, et j'espère que l'autrice pourra la faire publier !
vendredi 10 mai 2024
Rater sa vie professionnelle
Source – Yannick B |
dimanche 28 avril 2024
L'apprentissage du choix
SourceSource – James Wheeler |
Mes 5 derniers livres lus (n°14)
Ça fait vraiment longtemps que je n'avais pas publié mes avis lecture. En même temps, après l'écriture du roman, j'ai eu du mal à me remettre dans la lecture parce que j'étais souvent fatiguée le soir. Mais là, je reprends, des journées entières, et l'article suivant devrait arriver dans peu de temps, enfin je pense.
Contes des marins – Paul Sébillot
Lorsqu’au XIXe siècle, les marins de Saint-Cast (Côtes-d’Armor) embarquaient pour la longue pêche de Terre-Neuve, ils tuaient le temps en se racontant des histoires. « Parfois ils entraient tellement dans leur sujet qu’ils croyaient aux aventures qu’ils décrivaient », précise Paul Sébillot.
Rapportés avec toute la verve dont faisaient preuve nos navigateurs bretons, ces Contes des marins constituent le dernier des trois volumes des « Contes populaires de la Haute-Bretagne », publiés entre 1880 et 1882 et jamais réédités depuis. Témoignages inestimables d’une culture désormais disparue et véritables monuments de littérature orale, ces textes sont une référence indispensable aux amateurs de traditions populaires et, pour tous, une source de plaisir.
J'adore les contes ; je les ai redécouvert dans mon adolescence et j'adore les comparer, les rapprocher… j'avais tenté une formation de conteuse, un jour, mais j'étais malade le deuxième jour, et le premier avait été tellement éprouvant moralement, de devoir me retrouver à parler devant tout le monde… Enfin bref. J'ai bien aimé ces contes, même si je m'étais attendue à ce que davantage d'entre eux se passent en mer. J'avais aussi acheté le recueil dans l'espoir de trouver un truc pour le roman. Pas trouvé, par contre j'ai pêché quelques termes de marins, c'est toujours bon à prendre !
Certains motifs reviennent d'un conte à l'autre, un très long conte enchaîne plein de motifs connus, c'est intéressant de voir comment le pauvre héros semble ne jamais devoir finir son aventure, un peu comme si le conteur n'avait pas su choisir ses passages préférés et les avait tous rassemblés. Quatre mois après ma lecture, plus ou moins, j'en garde un bon souvenir !
Maîtresse des maîtresses – Eric Rücker Eddison
Après la mort du roi Mézence, monarque qui maintenait d'une poigne de fer les Trois Royaumes – Rerek, la Meszrie et le Fingiswold –, de nombreux nobles tentent de s'accaparer le pouvoir. Complots et trahisons mènent la danse dans ce qui s'avère un ensemble d'intrigues politiques complexes qui présagent l'éclatement prochain de la Zimiamvie tout entière. Mais Lessingham, homme au tempérament et à l'intelligence hors du commun, entend maintenir la paix entre les différents camps, quoi qu'il en coûte, et compte bien s'armer de ruse pour déjouer les conspirations des plus rebelles.
Comme j'avais beaucoup aimé Le Serpent Ouroboros, je me suis jetée sur ce livre sans vraiment lire la quatrième de couverture ni même ce qu'il y avait de dans (d'habitude, je lis les premières lignes pour me faire une idée), et c'est ainsi que j'ai découvert en l'ayant dans les mains qu'il s'agit en fait du premier tome d'une série. Je veux la suite !
C'est indéniablement une lecture exigeante, tant par le vocabulaire que les tournures, les idées, les concepts, et la manière dont les temporalités se mélangent et parfois je ne savais pas si c'était vrai ou un rêve ou quand est-ce que j'avais basculé dans le rêve. Et pourtant j'ai adoré ! Les personnages, d'abord, dont Lessingham, qui par certains aspects a un petit côté héros de Jules Verne, beau, grand gaillard, honnête, remarquable en tous points… C'est un roman très dense, et pourtant l'histoire avance toujours, jusqu'aux prémices d'une guerre extérieure une fois les braises de la guerre civile éteintes. Pour la suite, il faudra attendre le tombe d'après !
Murtagh – Christopher Paolini
En Alagaësia, des mois se sont écoulés depuis la chute du tyran Galbatorix. Murtagh le Dragonnier et son dragon Thorn sont toujours considérés comme des traîtres et des meurtriers, car le royaume ignore l’aide qu’ils ont apportée à Eragon et Nasuada. Ils vivent en parias, à l’abri des regards. Mais la rumeur d’étranges évènements, aux confins de l’Alagaësia, ravivent de douloureux souvenirs pour Murtagh et Thorn. Et nul ne peut se soustraire à son destin. Commence alors pour nos héros un voyage épique à travers des terres à la fois familières et inexplorées. Confrontés à des ennemis aussi terrifiants qu’imprévisibles, ils auront besoin de courage et d’espérance. Car une mystérieuse puissance œuvre dans l’ombre…
J'ai eu beau avoir adoré Maîtresse des maîtresses, il reste exigeant et j'avais besoin d'enchaîner sur quelque chose de plus simple. L'écart a été tellement brusque que j'ai eu du mal à m'adapter sur toutes les premières pages, et puis finalement je suis entrée dans l'histoire, dans les pas de Murtagh et Thorn et, indéniablement, ce sont eux deux qui sauvent ce roman.
Murtagh, c'est la suite de L'Héritage commencé avec Eragon il y a... très longtemps. J'étais ado. Autant dire que je ne me souvenais de rien, même si les noms propres m'évoquaient quelque chose, un souvenir lointain, une musique sur la langue que j'avais déjà entendue, je serais quand même bien incapable de vous faire un résumé de l'histoire là où elle s'était arrêtée. Heureusement, ce nouveau tome, qui commence environ un an (enfin, je pense ?) après la fin des événements précédents, rappelle ce qui est nécessaire, donc je n'ai pas été perdue.
Le roman suit donc Murtagh, dragonnier détesté car connu de tous pour sa traîtrise, et son dragon Thorn, tous deux traumatisés des événements des années précédentes, de leur enfermement, des abus, etc., jetés dans une enquête sur les traces des vilains, et dans une quête vers un peu plus de paix intérieure. Et si je dis que ce sont eux qui sauvent le roman, c'est parce que je les ai trouvés vraiment très attachants, tous les deux, et que leur histoire traite des sujets vraiment très importants, qui peuvent parler à plein de gens, qui m'ont parlée, en tout cas. Pour eux, je lirai la suite avec plaisir.
Pour le reste… bon. Entre les quelques incohérences (du type : elle est censée porter une armure d'homme mais en fait c'est une jupe mais en fait c'est un pantalon ; ils sont en armure noire, puis en pagne mais en fait bien en armure noire), les comparaisons qui tombent un peu à côté ("l'eau [de la rivière] était comme de la glace liquide" : euh, oui, c'est un peu le principe, la fonte des glaciers l'été, tout ça, était solide, état liquide, état gazeux donc euh bah oui en fait hein l'eau de la rivière est de la glace liquide), les séquences dont on sent bien qu'elles sont là pour impulser quelque chose mais qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe (la caisse noire), ça peut devenir assez pénible à lire. Surtout si on ajoute à ces problèmes de l'auteur la bonne vingtaine de fautes, coquilles, mots manquant… c'est simple, en huit cents pages il doit y en avoir une vingtaine. "Sourdre" conjugué au passé simple alors que c'est normalement impossible, deux phrases avec des "que" et "qui" qui manquent, rendant la compréhension difficiles, des erreurs dans les accords… franchement, de la part d'une grosse maison d'édition comme Bayard, je trouve ça très peu sérieux et très peu professionnel. J'espère que la traduction de la suite – car Christopher Paolini évoque lui-même une suite – sera un peu mieux réalisée de la part de Bayard.
Le Château Solitaire dans le Miroir – Mizuki Tsujimura
Un beau jour, le miroir dans la chambre de Kokoro se met à scintiller. À peine la jeune fille l’a-t-elle effleuré qu’elle se retrouve dans un formidable château digne d’un conte de fées. Là, une mystérieuse fillette affublée d’un masque de loup lui expose la raison de sa présence : elle dispose d’une année pour accomplir une quête fantastique qui lui permettra de réaliser un seul et unique souhait. Seulement Kokoro n’est pas seule : six autres adolescents ont le même objectif qu’elle.
Je l'ai pris sur un coup de tête, parce que je passais devant le rayon, que j'en avais entendu parler, que je payais avec mes chèques cadeau Culture, qu'il me tentait et je me suis dit allez zou, j'embarque. J'ai bien fait ! J'ai beaucoup aimé (même si je me suis malencontreusement divulgâché une partie de la résolution en jetant un œil à la mauvaise paaaaage ToT Ne faites pas ça, vraiment, parce qu'il y a un retournement, une astuce, bref : ne faites pas ça). Pourtant, ça partait un peu mal parce que moi, le récit à la première personne, j'ai vraiment du mal. Mais l'histoire est vraiment intéressante, alors je suis entrée dedans.
Le roman aborde le harcèlement scolaire et surtout ses conséquences. Mais pas que. Certains des jeunes de l'histoire ne sont pas des victimes, c'est plutôt qu'ils ont du mal à s'exprimer auprès des autres, alors ce qu'ils pensent peuvent être mal interprété, ou pas interprété du tout s'ils se taisent. Un moment, il y a une métaphore sur le suicide, le désir de ne pas retourner affronter le vrai monde, trop dur et trop moche. Plein de choses m'ont parlé, plein de choses sont profondes. Quelques répétitions m'ont toutefois gênée parfois.
C'est un super roman, une super histoire, et si on creuse un peu la fin, les implications, ça devient tout de suite assez abyssal (oui parce que, bien sûr, on finit par savoir ce qu'est ce château, si c'est un rêve, la réalité, une autre dimension, un délire psychotique, un film…, mais je ne peux rien dire !)
Les Prodiges de l'empire, tome I : Darien – C.-F. Iggulden
La cité de Darien arrive au terme de son âge d’or. Douze familles y maintiennent l’ordre grâce à leurs soldats, leurs artefacts, leurs espions et leurs souvenirs, se cramponnant à une paix qui menace de s’effondrer. La population subit ce qu’elle ne peut changer.
Parmi ces vieilles querelles, un complot est ourdi pour éliminer un roi. Des étrangers à la ville seront contraints de s’y rendre : Elias Post, un chasseur ; Tellius, un vieux bretteur banni de chez lui ; Arthur, un garçon qui ne peut parler ; Daw Threefold, joueur et arnaqueur ; Vic Deeds, qui n’éprouve jamais la moindre culpabilité ; et Nancy, une jeune femme dont le pouvoir pourrait les perdre tous.
Au coucher du soleil, leur entrée dans la ville va provoquer une succession d’événements explosifs. Avant le lever du jour, six destinées auront été bâties – ou détruites – à Darien.
J'étais tombée dessus à la librairie il y a plusieurs mois alors que je cherchais parfaitement autre chose, et j'ai embarqué parce que ça me plaisait. Et comme, souvent, je ne rate pas trop mon coup dans mes choix, j'ai aimé !
D'abord, j'ai aimé tous les personnages ! J'ai eu peur au début que Vic Deeds soit un peu caricatural, ou que Daw et Vic se ressemblent trop, mais en fait pas du tout, tout est parfait ! Dans les qualités comme les défauts, j'ai trouvé ces personnages parfaits ! J'ai beaucoup aimé la plume aussi, la manière dont les choses sont menées. La fin se fait à un rythme bon aussi, alors que souvent j'ai l'impression dans ce type d'histoires où la fin explose, que l'auteur est allé à fond la caisse parce qu'il n'avait plus de pages pour prendre son temps. Là, non, c'est bien géré ! Et j'ai aimé la fin centrée sur Vic et Elias (oui, bon, j'aime Vic Deeds, j'avoue !).
En revanche, je trouve que le résumé n'est pas tout à fait juste, car une partie des personnages se trouve déjà à Darien. L'autre chose c'est que tous ne survivent pas (je ne divulgâche rien, c'est dans le résumé) et j'ai trouvé ça teeeeeeellement dommage parce que bon déjà je les aime tous donc forcément je suis triste mais surtout j'ai eu l'impression que l'auteur tuait un peu… disons "bon, je n'ai plus besoin de toi, donc tu sors" et peut-être qu'il y avait quelque chose d'autre à faire, je ne sais pas. J'étais triste, et jusqu'à la fin je me suis demandée si un pouvoir n'allait pas se révéler pour provoquer un retour de la mort et… non. Mort vraiment mort. En même temps, mort cohérente, mais quand même je garde cette impression de : "je n'ai plus besoin de toi" et ça me gêne un peu.
L'autre chose qui m'a dérangée, c'est que l'auteur fait référence à César, ou à la Bible, sans que le lien avec notre monde réel soit clair ou même établi autrement que par ces mentions, ce qui laisse une impression un peu étrange. C'est sans doute voulu, mais ça m'a un peu perturbée, tandis que, chez E.-R. Eddison, aucune de ce genre de mention du monde réel n'est dérangeante parce que dès le début il est établi qu'un lien existe, même si non explicité, et du coup les incursions de références du réel paraissent plus justes, plus à leur place.
Ce qui n'empêche que j'ai passé un bon moment, avec un auteur qui fait comme moi : qui saute les points de vue à l'intérieur d'une scène, et ça passe crème, c'est donc que la solution existe pour que ça marche (donc ça me fait plaisir, parce que je veux bien apprendre à mieux gérer les points de vue, mais j'aime bien aussi pouvoir en changer et ça me fait plaisir de savoir que mon naturel n'est pas forcément une erreur et peut marcher, bref).
J'ai aimé aussi le traitement des sentiments amoureux, avec beaucoup de subtilité, et en fait à la fin du roman je me suis dit que ça m'avait fait du bien de lire des amoureux que l'on devine sans que ce soit dit avec les gros sabots et qu'on en fasse tout un plat.
J'ai aimé ! La suite sort en juin, le troisième tome sans doute dans un an (en poche, en tout cas, car tout existe déjà chez Bragelonne), et j'ai bien hâte de savoir comment tout cela va se finir !
vendredi 29 mars 2024
Bloquée
Source – Tom Fisk |