vendredi 5 juin 2020

Comment je suis devenue écolo

Source – John Cancalosi / National Geographic
C'est une idée d'article qui me trotte dans la tête depuis un moment et cette Journée mondiale de l'Environnement me paraît toute trouvée pour me lancer ! ;)

J'ai toujours aimé les animaux, d'ailleurs je pense que le plus grand manque dans ma vie d'enfant a été de ne pas avoir d'animal de compagnie. Petite, je me gavais de documentaires animaliers, et je continue à regarder avec passion ce que diffuse Arte, France TV, ou Netflix. Ado, j'ai tenu quelques temps un blog sur la maltraitance animale. Je voyais des photos atroces, et je me rappelle avoir vu un documentaire horrifiant que j'ai dû regarder en plusieurs fois pour tenir le choc. La nature m'a toujours intéressée. Je me suis même rêvée garde forestier ou comportementaliste animalier ! Pour moi, prendre soin de la planète serait quelque chose de normal. Cependant, pendant longtemps je n'ai pas vraiment œuvré en ce sens. Déjà parce que j'étais dépendante de mes parents, et ensuite parce que je gardais dans l'idée qu'être écolo était quelque chose de compliqué.

La prise de conscience


Dans le même temps, je suis devenue une lectrice de plus en plus régulière de National Geographic Magazine. Mes premiers numéros doivent dater de 2013, mais je n'étais pas très assidue et j'en ai perdu beaucoup. Puis, peu à peu, je les lisais vraiment et avec un grand intérêt. En juin 2018, ils publiaient un ensemble d'articles sur le plastique. Des chiffres effroyables. Des photos aux scènes dramatiques. Dont celle de la couverture : une cigogne dans une décharge en Espagne, piégée dans un sac plastique – le photographe l'a bien entendu libérée.

C'est ce numéro qui m'a fait réaliser que trop, c'était trop. Trop de gaspillage, trop de trucs aberrant ; trop de plastique. Et tout à coup, j'ai vu autour de moi tout ce plastique non-indispensable (parce que, on ne va pas se mentir, une voiture est indispensable dans notre monde d'aujourd'hui et une voiture sans plastique je ne sais même pas si ce serait possible). Tous ces contenants de produits, brosses à cheveux, emballages... Je ne vais pas vous assommer avec des chiffres parce que je ne les ai pas en tête et que ce n'est pas le but de l'article. Ils sont facilement trouvables sur l'Internet mondial. Et ils sont glaçant.

À partir de là, j'ai décidé de ne plus utiliser de plastique si je pouvais faire autrement. Je zappe dans les grandes-surfaces ces rayons que j'appelle "rayons du plastique". Ceux des gâteaux, biscuits, fromages... les yaourts je les achète dans des pots en verre (ce qui vaut mieux niveau santé, par ailleurs).

Changer les choses à petite échelle


Des fois, on me dit que je ne vais pas changer le monde à moi toute seule, que je ne vais pas sauver la planète. J'en ai parfaitement conscience. Le but, ce n'est pas de changer la planète. Le truc c'est que je pense qu'on n'arrivera jamais à la sauver. Parce que les entreprises ne voudront pas "perdre de l'argent". Parce que la fonte des glaces aux pôles va donner accès à de nouvelles routes maritimes et à des puits de pétroles et autres denrées chères. Très chères. Les pays limitrophes se battent déjà pour savoir qui pourra mettre sa papatte avide sur les centaines de milliers de barils. En fait, sauver la planète, ça n'arrange personne. On préfère imaginer que l'on va trouver une autre planète très très loin pour y vivre avant que tout n'explose, ou que la technologie pourra nous sauver la vie. S'adapter plutôt que sauver.

Ce n'est pas pour sauver la planète, que je le fais. C'est par égoïsme, pour me dire que j'ai fait ma petite part, et que ça fait toujours une brosse à dent de moins qui finit dans la mer.

Dans ma croisade contre le plastique, j'ai commencé par le plus facile : la salle de bain ! La salle de bain, c'est là où il y a le plus de bouteilles, flacons, emballages... et là où on peut le plus facilement trouver des alternatives. Début facile, et donc encourageant !

J'ai donc abandonné les shampoings liquides dans des bouteilles en plastique (adieu mon shampoing préféré de Lush !) pour des savons, shampoings, et dentifrices solides. J'ai testé plusieurs marques. Chez Bélice, j'ai bien aimé le dentifrice, et adoré le déodorant ! Je trouve même qu'il fonctionne mieux que certains déodorants du commerce. Je suis plus mitigée sur le savon et le shampoing. Actuellement, je teste le shampoing Druydes que pour le moment j'apprécie (je pense que ça va durer).

Je n'ai pas été convaincue par les brosses à dents en bambou qui me sont passées entre les mains. Déjà, les poils sont bien souvent en nylon (argh) et ensuite, celle que j'avais s'est usée très vite. Cependant, j'ai mis la main sur une brosse à dent entièrement en bambou ! La marque s'appelle Croll & Denecke. Je n'ai pas encore pu la tester, étant donné que celle que j'ai actuellement n'est pas encore usée. Mais j'ai bon espoir.

Imperfection


Il ne s'agit pas d'être parfait. Je découvre régulièrement de nouveaux produits alternatifs au plastique – comment ça ?! une brosse à vaisselle en bois à tête interchangeable, ça existe ?! – et, même si je vais au marcher et que je n'achète pas de fruits et légumes sous plastique, il y a des choses que je ne fais pas. Par exemple, je n'achète pas en vrac. La seule fois où j'ai essayé, je me suis retrouvée avec une invasion d'insectes. Donc ça sera sans moi.

Depuis que je suis revenue chez mes parents, c'est aussi beaucoup plus compliqué. Eux s'en fichent complètement. Et voilà les salades dans une poche plastique, la viande en barquettes, le fromage dans du plastique, les pots de yaourts en plastique... Moi qui ai réduit ma consommation de viande à... ben rien, en fait (sans gros efforts puisque je n'aime pas particulièrement ça), je me retrouve à en manger. Alors oui, on pourrait me dire qu'il ne tient qu'à moi de refuser, et je le fais dès que possible, mais ce n'est pas toujours aussi facile. Et, encore une fois, il ne s'agit pas d'être parfait. D'ailleurs, être parfait est impossible.

J'achète mes pantalons chez Fantazia. Ils font travailler des artisans, et reversent une partie de l'argent touché pour des constructions d'écoles et ce genre de choses. C'est génial ! Problème : les produits sont faits en Inde ou au Népal, à l'autre bout du monde. L'empreinte carbone est nécessairement élevée. Dans le même genre, j'ai acheté une paire de chaussure chez Perús, qui finance des jours d'école. Mais dans ces chaussures, se trouve du plastique. On ne peut pas tout avoir.

Il y a aussi des choses que je n'ai pas l'occasion de faire actuellement mais que j'aimerais pouvoir faire à terme. Par exemple, avoir un compost, pour réduire mes déchets. Pouvoir acheter plusieurs de mes produits sur un seul site, pour réduire le transport (ce que j'ai fait via Naturitas pour ma dernière commande, mais par exemple ils ne sont pas revendeurs de Bélice (qui par ailleurs a des boutiques mais pas autour de chez moi)). J'aimerais aussi pouvoir faire ma propre lessive et mon liquide vaisselle maison.

De plus en plus, je m'interroge aussi sur mon utilisation d'internet, et j'en viens parfois à culpabiliser d'avoir un blog ou de consommer des vidéos sur internet, parce que ça utilise des serveurs et que ça pollue... quand le moral n'est pas au top, j'ai cette idée que je voudrais aller me perdre au milieu de nulle part.

Je pense qu'il est facile de culpabiliser en se disant que les autres font mieux que nous et que l'on ne fait pas assez. C'est aussi pour ça que je vous parle de mes imperfections dans ma recherche du rejet du plastique, juste pour montrer que l'on peut mettre des choses en place petit à petit, en fonction de ce qui est possible. Le premier pas, c'est d'ouvrir ses mirettes et de se rendre compte qu'on est entouré de plastique qui ne sert à rien du tout et dont on pourrait se passer.

Comment ça se passe de votre côté ? Un petit geste pour la planète ?

10 commentaires:

  1. Réponses
    1. Une si petite note dans la marrée d'inconscience...

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    2. Parce que les gens comme moi il n'y en a pas beaucoup !

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    3. Tu ne crois pas, qu'au contraire vous êtes de plus en plus nombreux

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    4. Je ne sais pas. Je pense qu'il faut se méfier de l'effet de mode et de l'effet d'entre-soi. Par exemples, si j'écoute mon fil d'actu Twitter, la majorité des gens sont des écolo féministes anti-racistes un peu extrémistes sur les bords (mais ces extrémistes je les garde pour avoir une idée de la manière de penser des autres). Or, c'est pas du tout représentatif de la réalité. Ça s'applique aussi dans la "vraie vie". Un instit' qui est en REP va avoir tendance à se dire qu'il y a peut-être 30% de musulmans en France, parce que c'est la population qu'il voit. Alors qu'en vrai ils sont 5 à 7%. Du coup, je ne sais pas si on est vraiment plus nombreux... il y a sans doute plus d'articles sur les blogs, les réseaux sociaux, etc. Mais est-ce un effet de mode ou de vraies personnes qui agissent vraiment ? Est-ce des personnes qui ont radicalement changer leur manière de voir les choses, ou plus des personnes comme moi qui ont "déclenché" quelque chose qui prenait déjà racine depuis longtemps ? C'est difficile de le savoir. Et puis, je serais aussi tentée de dire que si nous étions vraiment de plus en plus nombreux, il n'y aurait pas tous ces masques jetés dans la rue et dans la mer !

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  2. "Il ne s'agit pas d'être parfait" --> Je suis tout à fait d'accord avec toi !

    Je fais aussi pas mal de choses à mon niveau, j'achète certaines choses en vrac (pas tout, mais une partie) ou au marché, j'utilise des brosses à dents en bambou, du savon et shampoing solide (fait par une femme de ma région, et je l'adore, mes cheveux sont parfaits avec ça), j'achète la plupart de mes vêtements de seconde mains (je n'ai jamais été une grande fan de mode de toute façon), et de manière générale, j'essaie de ne pas acheter trop de trucs et de bidules inutiles.

    Mais je suis loin d'être parfaite ! Notre poubelle se remplit quand même assez rapidement (des emballages de biscuits, chocolat par exemple...), et mes enfants on des tonnes de jouets, dont des bidules en plastique qui se cassent très rapidement...

    Je pense quand même que le mouvement vers moins de plastique et moins de pollution est en marche, en tout cas en Europe. Ça prend du temps, beaucoup plus de temps qu'il faudrait, probablement, mais je pense que c'est en marche. Enfin, je l'espère...

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    1. Ça prend du temps parce qu'il faut changer les mentalités, et que le plastique a été une révolution dans la vie des gens, plus léger, moins cher, tellement pratique !...

      Peut-être qu'un changement est en marche, mais quand tu vois que Gretha Thunberg en fait, à vouloir se rendre à X sommet mondial sans polluer a en fait, quand on regarde ce qu'a fait son équipe pour la suivre, une empreinte carbone plus importante que si elle avait juste pris l'avion, tu te dis quand même qu'on marche sur la tête... c'est ça qui m'agace en fait, les gens qui veulent se montrer parfait mais en fait font des choses pires... parce que la perfection n'existe pas !

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  3. Plusieurs petits gestes au quotidien font toujours plus que de ne rien faire du tout :)

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