samedi 22 février 2020

Pessimisme

Source – alainalele
Je pense que l'une des choses que l'on remarque le plus vite quand on m'entend un peu parler, c'est mon pessimisme. "Dis dont, t'es super positive, comme fille !" qu'on me fait sur le ton d'une gentille plaisanterie, même quand je n'ai pas l'impression d'avoir dit quelque chose de particulièrement négatif. À croire que c'est tellement ancré que je ne me rends même plus compte de ma vision fataliste des choses. Ce qui m'y a fait penser ce soir, c'est une vidéo de formation sur la PNL dispensée sur Skilleos. Le préparateur mental qui dispense cette formation expliquait que, pour le cerveau, ce qui est imaginé a le même impact qu'un fait réel. Autrement dit, si on veut monter sa boîte mais qu'on ne pense qu'à toutes les mauvaises choses qui peuvent arriver, ça va invoquer de mauvaises émotions que le cerveau va pomper comme une éponge et nous renvoyer en pleine tronche sans autre forme de pourparlers. Ça tombe bien ! C'est tout moi !

Je sais qu'il faut utiliser l'imagerie mentale pour imaginer de bonnes choses, des moments où on avait confiance en nous, où on se sentait forts, invincibles, même, et je le fais. J'imagine une leçon de conduite où ça se passe bien. Un tournage, un partiel, un rendez-vous où ça se passe bien. Mais toujours, au bout de quelques minutes (secondes ?) mon cerveau déraille. Tout à coup, le scénario change de lui-même, sans aucune provocation de ma part, et les images du pire se déroulent dans ma tête. Quand je ne saurai pas répondre à une question, gérer mon stress, ou que je vais me faire percuter par une voiture et ne jamais arriver à destination. Oui-oui, vous avez bien lu : je vous dis : mon cerveau déraille, il part en vrille, les scenarii parfois ahurissants s'entremêlent, et, quand j'essaye de le ramener à la raison, il finit toujours par quitter la voie sur laquelle j'essaye de le mettre. Autant dire que je ne suis quand même pas aidée ! ;')

C'est dingue, parce que je ne me souviens pas de quand j'ai commencé à être aussi pessimiste et à laisser mon cerveau échafauder des histoires dramatiques, à base d'espoirs inassouvis et de frustrations latentes. Pourtant, dans le fond, je sais que je ne suis pas malheureuse, ou en tout cas que j'ai de la chance – relativement – quand j'en ai besoin. Mais c'est plus fort que moi, les premières pensées qui me traversent sont forcément négatives, bouffies d'abattement. Le pire, c'est que c'est tellement habituel pour moi que je n'ai même pas d'exemple précis à vous donner. C'est une routine. Ah si, par exemple, l'autre jour, mon moniteur d'auto-école était en retard. Je me suis dit : "si ça se trouve, il m'a oubliée". Non. Il était juste plus en retard que d'habitude. Permis toujours : imaginez qu'il m'oublie le jour de l'examen de conduite ! C'est dans plus d'un mois et une pensée-catastrophe s'est déjà frayée joyeusement un chemin jusqu'à ma conscience. Si ce n'est pas ridicule...

Penser de manière positive, ça me demande des efforts, de l'énergie. Comment font tous ces gens pour qui c'est tellement facile ! Ils laissent glisser. Ils prennent le positif parce qu'ils prennent le présent, je pense, et ne sont pas bloqués dans des images déformées et branlantes d'un futur qui n'existe pas puisque, par définition, il n'est pas encore là. Il y a des gens bloqués dans le passé, moi je dirais que je suis bloquée dans le futur, dans l'un des futurs possibles, ou plutôt dans la multitude de futurs imaginables. Et mon petit vélo interne tourne, tourne, tourne, tourne parfois au point que je ne trouve pas le sommeil avant un moment. Parce que je suis pessimiste. Et les mises en garde contre les risques de la pensée positive à tout prix (la culpabilité, pour faire vite) n'ont fait que me persuader un peu plus que se forcer à penser de manière positive, c'est dur.

2 commentaires:

  1. Je me retrouve beaucoup quand tu dis que tu es bloquée dans un futur possible, car je suis pareille. je me projette tout le temps, dans 5 min, dans une heure, dans 5h, demain, la semaine prochaine, dans un mois, à Noël, dans 1 ans, dans 10 ans... Je ne sais pas profiter de l'instant T car je suis toujours dans "et après ?" c'est très compliqué du coup au quotidien (car j'ai un mari à l'opposé en plus)

    J'essaie depuis quelques temps la méditation pour avoir un moment de focus sur l'instant T dans ma journée. J'essaie hein. J'apprends. Cela permet juste un ancrage et de se dire "ok je suis là maintenant tout de suite et là ça va" en estompant l'arrière plan de dans 5 min je dois étendre le linge.

    Bien sur les projections sont negatives, rarement positives. Je me focalise sur ce qui peut arriver de pire à chaque fois. Eternelle angoissée j'ai même eu une période sous medicaments pour arretter d'imaginer tout et n'importe quoi à chaque instant tellement ma vie etait devenue invivable.

    Plein de bisous

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    1. Oui, c'est assez compliqué...
      J'essaye aussi la méditation mais mes pensées ont tendance à se barrer dans tous les coins et pendant la méditation j'en suis encore à me dire "bon, après, il faut que..." ou "je fais ça...".
      C'est très usant et surtout c'est un cercle vicieux parce que l'inconscient prend en compte ce qui est important, or ce qui est important c'est ce à quoi tu penses souvent, peu importe que ça soit positif ou pas, et du coup il va se concentrer encore plus dessus !

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