samedi 30 mai 2020

Non, je ne veux pas d'enfant

Source – Brett Sayles
Affirmation qui peut être ardue à justifier dans un monde où d'une part notre condition animale nous pousse à vouloir nous reproduire pour perpétrer l'espèce et où, d'autre part, les normes de genre ont rapidement réduit les femmes à leur place de mère. Non seulement je ne veux pas d'enfant, mais en plus, je l'assume.

Plutôt que de dire que je ne veux pas être mère, il serait d'ailleurs plus juste de dire que je veux ne pas être mère. Subtile nuance. Mais dans laquelle tout se joue.

"Tu changeras d'avis !"


La réaction que j'affronte le plus est dite avec une insolente assurance. Tu vas changer d'avis. Tu vas changer d'avis quand tu auras un mec. Tu vas changer d'avis quand tu vas grandir. "Tu changeras d'avis", que l'on me glisse avec un petit sourire narquois et des yeux rieurs, comme si la boule de cristal de mon interlocuteur avait scellé à jamais ce destin. D'ailleurs, d'après les recherches de la sociologue Charlotte Debest, c'est la phrase que l'on dit plus aux femmes qui ne veulent pas d'enfants quand elles ont autour de vingt-cinq ans.

C'est la réaction qui m'agace le plus. Elle nie ma possibilité à prendre une décision par moi-même. Elle sous-entend que, parce que je vais me mettre en couple et que les années vont passer, l'horloge biologique va se réveiller et sonner l'heure pour moi de me plier à mon devoir de femme : enfanter. Incapables de comprendre ce qui se joue en moi, mes interlocuteurs me disent que je changerai d'avis, comme si mon refus d'avoir des enfants relevait de l'immaturité adolescente. Comme si je ne voulais pas d'enfant simplement parce que je n'ai pas rencontré l'amour et que je ne suis pas installée.

Je déteste que l'on me dise que je vais changer d'avis. Parce que je ressens au plus profond de moi que ça ne sera pas le cas, et que cette phrase entre en profond conflit avec ma vision du monde, de ce qu'est un individu. Je n'ai moi-même pas encore identifié tous les fils que tire cette unique phrase, mais je sais qu'elle est l'antithèse de ce que je suis, et cela pas seulement sur le plan de la parentalité mais sur tous les autres plans de la vie. "Tu changeras d'avis" revient à me nier la prise de décision.

Or, pour moi, le refus de faire un enfant va plus loin qu'une décision réfléchie, posée et raisonnée. Comme beaucoup de personnes, je le ressens au plus profond de moi.

Refus viscéral


Quand j'ai besoin de le justifier, je dis que vu l'état de la planète, ce n'est franchement pas raisonnable. Je dis que des enfants sans parents, sur la Terre, il y en a des tas, alors ce n'est pas la peine d'en fabriquer un. Pour fuir, quand la situation m'y oblige, je lâche un : "de toute façon, je n'ai pas de mec". Fin de la discussion en forme de non-recevoir. Va voir ailleurs si j'y suis. Oui, parce que, pour faire un enfant tout bien dans les normes, il faut être deux : un homme et une femme ; et il faut avoir une situation économique stable. Je n'ai ni l'un ni l'autre, alors la discussion des enfants ne devrait même pas avoir lieu.

Mais la réalité vraie, c'est que c'est un sentiment qui est en moi depuis plusieurs années. Petite, je ne jouais pas aux poupons, ou du moins je ne m'en souviens pas, ce qui dans le fond ne change pas grand-chose. Je ne me suis jamais imaginée mère. Et pourtant mon esprit m'a plongée dans bien des lieux et des situations différents !... De la vie de couple à comment je réagirais en cas d'attentat, en passant par me projeter dans des emplois divers et des villes variées. Mais jamais avec des enfants. Jamais. Quand j'essaye de m'imaginer enceinte, un être grandissant dans mon corps, je ne parviens qu'à provoquer un sentiment d'aversion et de malaise. Presque, ça me dégoûte. Dans le même genre de réaction viscérales, physiologiques, les pleurs des bébés me cognent sur le système. J'ai envie de les attraper par les pieds et de les fracasser contre un mur. Je ne sais pas si c'est lié à mon rapport compliqué avec mon corps, ou si ça entre en résonance avec d'autres mécanismes de mon esprit. Toujours est-il que je ne veux pas d'enfants. D'ailleurs l'éventualité même que je puisse vouloir des enfants un jour m'effraie. Hors de question que je ponde des gosses.

Quand je m'imagine avec des enfants, ce ne sont pas des enfants. Ce sont des ados. Je ne suis pas leur mère : je suis famille d'accueil pour la Protection Judiciaire ou la Protection de l'Enfance. Je n'assouvie pas mon besoin d'être mère : je viens en aide à des gamins paumés. C'est une œuvre humanitaire.

Pour le moment, la question est simple, car je suis et ai toujours été célibataire. Mais quand je serai en couple (c'est pas gagné...) ce sera peut-être une autre paire de manches. Dans un article, Émilie Gilmer, explique que les couples qui restent ensemble lorsque l'un veut un enfant et l'autre pas, sont ceux où le partenaire qui ne veut pas d'enfant accepte et reconnaît chez l'autre le deuil de l'enfant qui ne sera jamais là, et que le couple fait de la qualité de sa relation une sorte d'enfant symbolique.

Je ne me vois pas être en couple avec un homme qui veut des enfants. Je pense que j'aurais toujours peur qu'il finisse par me le reprocher, que quelque part dans son esprit subsistera cette idée que je lui vole quelque chose. C'est peut-être une projection de mon propre sentiment par rapport à ça. Ce que je veux dire c'est que, au-delà de cette peur, je m'en voudrais d'être l'obstacle à son choix de vie. Peut-être que ça changera lorsque j'aurais une relation effective, mais pour le moment je me dis que si je tombe sur un homme qui veut des enfants je le "libérerais". De la même manière que je ne peux pas accepter l'idée qu'on m'en impose, je ne peux pas accepter celle d'imposer mon choix à quelqu'un d'autre.

Les stéréotypes ont la vie dure


Une remarque qu'une amie m'a faite il y a peu, sans méchanceté ni malveillance, était tournée sous forme de question : "tu n'as pas peur de ressentir un vide ?".

Je ne savais pas que l'on faisait des enfants pour remplir un vide. Je serai, je l'espère, une femme occupée, je n'ai pas que ça à faire que de m'occuper d'enfants. J'ignorais que l'on faisait des enfants pour ne pas s'ennuyer. Et puis, en faisant des recherches sur le sujet des sans-enfant volontaires, j'ai fait le lien avec une autre notion.

Ce n'est sans doute pas une question de remplir sa vie avec des activités. Ou pas que. Peut-être que ce qui sous-tend cette question se rapproche aussi un peu des normes de genre. Peut-être que ce qui se joue ici c'est la transgression de cette idée qu'une femme n'est pas femme accomplie, épanouie et entière si elle n'est pas mère. Or, la notion d'entièreté suppose qu'il y a le fait de n'être pas entier. Qu'il manque donc quelque chose ; qu'il faut remplir. Avec un enfant.

D'ailleurs, ce qui ressort de ce que j'ai lu, c'est que, quand l'entourage accepte l'idée que la femme ne veut pas d'enfant et n'en aura pas, il y a un attendu sur sa carrière, qui doit être remarquable. Je n'y échappe pas trop car j'ai répondu à mon amie que j'avais plein de projets, de création de contenus, et un métier qui m'occupera, et une activité sportive, et que donc je n'aurais pas le temps.

Les femmes font les enfants. Et, comme le rappelle Catherine Vacher-Vitasse citant Michelle Perrot et Françoise Héritier, pendant longtemps, les enfants ont fait la femme – puisque pour être une vraie femme il fallait être mère.

Le mariage grec et le mariage chrétien n'avaient que pour but la procréation. Chez les Romains, l'épouse devait fournir trois enfants vivants. Ensuite, elle devenait une "matrone" et pouvait se soustraire aux rapports sexuels si elle le souhaitait.

Mais tout ça, c'est aussi une question de construction sociale. Un jour je discutais avec des amies et l'une d'elle, étudiante en médecine, nous expliquait que si les petits garçons jouaient avec des poupons plus fréquemment, ils développeraient leur attention du bébé et ils voudraient davantage s'occuper d'eux une fois adultes avec un vrai bébé dans les mains. Ça permettrait sans doute aussi de faire disparaître cette idée selon laquelle un bébé est un projet de couple, et que ce n'est pas l'homme qui fait ce choix.

Avec les amis


Je n'en veux pas à mon entourage de me faire sans cesse des remarques. D'autant moins maintenant que je sais que nous sommes seulement environ 5% dans la population française à rejeter la parentalité. Ce qui signifie que je suis entourée de 95% de personnes qui seront nécessairement surprises, heurtées, choquées, ou atterrée de m'entendre dire que je ne veux pas d'enfant. D'ailleurs, ça se ressent dans mon entourage. Je ne connais que deux personnes qui ne veulent pas d'enfants : une amie qui ne les apprécie pas et veut qu'on laisse son utérus en paix ; et une autre qui adoptera car elle a des problèmes de santé qu'elle ne veut pas transmettre à ses enfants. Toutes les autres personnes à qui j'ai parlé de mon non-désir d'enfant m'ont fait des yeux ronds. C'est reposant de parler avec ces amies. Parce que je ne sens pas de déséquilibre dans la discussion (la fille qui a tors vs. celle qui sait qu'elle changera d'avis et se lèche les babines d'avance à l'idée de pouvoir lancer "je te l'avais bien dit !").

D'après les recherches sociologiques, autour de trente ans, les groupes sociaux et amicaux de recomposent. Les amies qui ont des enfants demeurent amies, et celles qui ne veulent pas d'enfant s'en séparent et, peu à peu, ne sont plus entourées que de personnes qui n'ont, elles non plus, pas d'enfants.

J'espère que ça ne m'arrivera pas, car j'aime mes amies et que je voudrais bien les garder. Ce qui aide, c'est que j'aime les enfants. Je n'ai aucune dent contre les enfants. Mais à petite dose. En garder une paire un week-end pour soulager les femmes de mon entourage, oui. Travailler auprès d'enfants, leur apprendre des choses, d'accord. En avoir à moi qui braillent et m'empêchent de faire ce que je veux : non.

Pour conclure, je dirais qu'avoir ou pas des enfants devrait toujours être un choix personnel et circonscrit au couple. Les parents, les amis, les proches, n'ont pas à mettre leur nez là-dedans. Ça regarde chaque homme et chaque femme d'un point de vue individuel. C'est un désir ou un non-désir qui ne devrait pas attirer le jugement. Il n'y a aucun bon choix, ni aucun mauvais choix.

Biblio

♣ Catherine Vacher-Vitasse. « Chapitre V. Des désirs et des techniques », Énigmes du corps féminin et désir d’enfant. sous la direction de Vacher-Vitasse Catherine. Champ social, 2018, pp. 91-112.
♣ Émilie Gilmer. « Un choix qui dérange », L'école des parents, vol. 618, no. 1, 2016, pp. 44-47.
♣ Charlotte Debest. « Carrières déviantes. Stratégies et conséquences du choix d’une vie sans enfant », Mouvements, vol. 82, no. 2, 2015, pp. 116-122.
♣Charlotte Debest. « Quand les « sans-enfant volontaires » questionnent les rôles parentaux contemporains », Annales de démographie historique, vol. 125, no. 1, 2013, pp. 119-139.
♣ Charlotte Debest. « Chapitre 5. Le refus de maternité : entre émancipation des assignations patriarcales et idéalisation du rôle de mère », Yvonne Knibiehler éd., La maternité à l'épreuve du genre. Métamorphoses et permanences de la maternité dans l'aire méditerranéenne. Presses de l’EHESP, 2012, pp. 43-50.
♣ Charlotte Debest. Le choix d'une vie sans enfant. Nouvelle édition. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2014.

12 commentaires:

  1. Je me suis toujours imaginée mère et, je le disais encore il y a quelques jours, j'ai du mal à comprendre les femmes qui n'ont pas le même désir.
    En te lisant, je comprends (intellectuellement, mais j'ai toujours du mal viscéralement. Je ne suis qu'un animal). Et je comprends ton agacement lorsqu'on met en doute ton choix.
    Je trouve vraiment intéressant de lire ton point de vue. Ca fait évoluer le mien.
    Bonne continuation.

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    1. Que tu comprennes intellectuellement mais pas viscéralement est tout à fait normal ! En fait, nous avons deux types d'empathie. Une empathie "intellectuelle" et une empathie "émotionnelle" et de la même manière que tu ne comprends pas viscéralement mon non-désir, j'ai du mal à comprendre viscéralement le désir d'enfant !
      Je suis très contente si cet article t'as paru utile, en tout cas ! :) Merci de ton passage par ici ! :)

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  2. Oui c'est un choix très personnel et en fait je ne comprends pas (parmi toutes les choses que je ne comprends pas!!) que les gens se permettent de remettre cela en question.
    C'est sûrement lié à une peur chez eux. Et qui se manifeste par ce genre de phrases. Nous sommes encore très conditionnés par un modèle de vie.

    Je te rejoins complètement sur le couple, si l'un veut des enfants et l'autre pas, c'est pas évident et je le vois régulièrement autour de moi. Le symbole du deuil est beau mais dans la réalité de l'humanité actuelle je ne suis pas certaine que ce soit si évident.

    Je ne te rassure pas (!) mais j'ai le droit au même discours quand je dis que je ne veux pas d'autre enfant!

    Merci pour cet article.

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    1. Oui, nous sommes très conditionnés par un modèle de vie, et puis nous sommes aussi des animaux, or quelque part en nous subsiste cet instinct qu'il faut perpétuer l'espèce. En fait, les "tu changeras d'avis" c'est parce qu'un point de vue sociétal on a peur que le choix soit définitif (si tout le monde fait pareil, la race humaine s'éteint !). Et puis effectivement il y a ce modèle de vie "le couple, la maison, le gosse et le chien".

      Ça ne m'étonne pas qu'on te fasse des remarques quand tu dis que tu n'en veux pas d'autres ! Une mère est censée être tellement émerveillée par son premier enfant, subjuguer, qu'il faut lui faire un petit frère ou une petite sœur, pour "pas qu'il s'ennuie" (pareil : je savais pas qu'on faisait un deuxième enfant pour occuper le premier !). Et puis c'est aussi la question de la démographie : un couple ne fait qu'un seul enfant, donc il ne se "remplace" qu'à la moitié. Si tous les couples ne font qu'un seul enfant, ce qui attend l'humanité c'est la baisse de sa population !

      Merci à toi d'être passée par ici ! :)

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  3. J'ai beaucoup aimé lire ton article, c'est très intéressant de voir ton point de vue. Je suis aussi comme Mimamanmimoi : pour moi, ça a toujours été clair que je voulais des enfants, et j'en ai eu deux (qui m'ont pas mal pourri la vie, il faut bien l'avouer, mais qui m'ont aussi apporté beaucoup).

    Mais je peux aussi comprendre que tout le monde ne veuille pas en avoir, d'ailleurs je connais deux personnes qui n'en veulent pas, une amie et ma petite sœur. Je ne sais pas si elles n'en veulent pas "pour le moment" ou "pas du tout", mais peu importe. De manière générale, j'essaie d'éviter de poser des questions agaçantes, du genre, à un couple : Alooooors, c'est pour quand le bébé ? Ou a un couple qui a déjà un enfant : Alooooors, c'est pour quand le deuxième ?, même si parfois la curiosité l'emporte. Et en tout cas, je ne pose pas de jugement : un enfant, deux, trois ou zéro, c'est un choix personnel, ce qui convient aux uns est impensable pour les autres... alors que chacun fasse comme bon lui semble.

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    1. Merci :)

      Je pense qu'on "sent" quand on peut poser la question et quand on peut pas la poser. Ça dépend du contexte, des personnes avec qui on est, etc. D'une manière générale, c'est moi qui met le sujet sur la table, comme ça je sais qu'on l'aborde à un moment où je suis disponible pour me prendre toutes les remarques x) Donc c'est moi qui lâche "de toute façon, ça ne concerne pas, je veux pas d'enfants" et après je me prépare au retour de flamme x)

      Le vrai problème, c'est quand la situation n'est pas un choix. Une meuf qui fait un enfant à son mec pour le garder, une femme qui ne connaît pas trop comment ça fonctionne et en pond 7 sans le vouloir...

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  4. Chouette article, et je compatis totalement. :)

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  5. Je suis passée par le "tu changeras d'avis" moi aussi x'D On me le dit moins maintenant parce que j'ai été plutôt claire avec mon entourage sur le sujet. Ils ont perdu tout espoir lol. Mais bien avant mes 18 ans je disais déjà ça (je ne me ouviens plus à partir de quel âge) et mes parents me répètaient que j'étais jeune et que je changerais d'avis d'ici là. Que je changerais d'avis quand je serais en couple. Les schémas classiques quoi.
    Pire en plus, je ne travaille pas ! Je suis tout ce qu'il ne faut pas faire. On m'a demandé un jour si "je ne m'ennuyais pas" du coup. Ca m'a fait rire et ça m'a choqué en même temps. Je pense que les gens sont tous trop conditionnés par la société et ne sont même plus capables de penser par eux-mêmes. C'est mon point de vue. Comme une pensée un peu bridée, une libertée contrôlée.
    Mais seulement 5% je suis sur le cul, je pensais qu'on était un peu plus nombreux que ça à ne pas vouloir d'enfants quand même. Je serais montée à 10% O.O
    Après pour ce qui est de se mettre en couple je ne me voyais absolument pas - comme toi - fréquenter quelqu'un qui souhaitait des enfants. Ca me semble plutôt être du bon sens. Si on veut faire fonctionner une relation dans la durée il vaut mieux être sur la même longueur d'ondes sur des sujets aussi importants. C'et le risque de frustrer son partenaire un jour. Du coup c'est une des premières chose dont j'ai parlé à Monsieur Krevette quand on a commencé à sortir ensembles et j'étais ravie de voir qu'on était d'accord là dessus ^^ Personne ne sera jamais frustré comme ça.
    PS: moi je déteste les enfants :DD

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    1. On a aussi souvent cette idée que les personnes qui n'ont pas d'enfants (et c'est encore plus vrai si elles ne travaillent pas) n'ont "rien à faire" ou "le temps de s'ennuyer". Mais si on n'a pas d'enfants c'est aussi parce que ça nous permet d'avoir le temps de faire pleeeeeeeiiiiiiiiin de trucs !!!
      Je ne sais pas si c'est un problème de capacité à penser par soi-même. Je dirais que les schémas sont tellement ancrés qu'on a du mal à en sortir et à voir qu'autre chose est possible. Et puis on est toujours l'étalon pour mesurer les choses autour de nous. "Tiens, t'as pas les pieds comme moi, ils sont bizarres les tiens !" alors que c'est la personne qui te dit ça qui, du point de vue objectif d'un podologue, n'a pas les pieds normaux. C'est comme ça pour tout ; on voit d'abord le monde à travers nous-mêmes.

      Oui, je trouve que c'est super important qu'il n'y en ai pas un qui soit frustré ! D'ailleurs, j'ai rencontré l'amie d'une amie qui l'est parce que, quand elle s'est mariée, ils étaient d'accord pour avoir 3 enfants. Après le mariage s'est retombé à 2. Ils ont une fille de 5 ans, mais monsieur ne veut pas d'autres enfants alors que madame oui. Et du coup, elle est frustrée parce qu'elle en voudrait bien un autre et que, si elle avait su, elle aurait vécu sa grossesse autrement. Bon, là pour le coup c'est des changements d'avis qui font que... mais ça me donne encore moins envie de tenter le coup avec quelqu'un qui veut des enfants !

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    2. Mais grave! Moi j'ai pas envie de me sentir "prisonnière" d'un enfant. J'ai toujours vu ça comme un boulet au pied. Et si j'ai envie de ne rien faire de ma journée c'est moi que ça regarde xD

      C'est un peu ce que je disais, les gens ne se rendent pas compte qu'ils pensent comme ça parce qu'on leur a appris en quelque sorte. C'est difficile de sortir la tête de sa boîte mais pas impossible. Pour moi les gens n'ont juste pas envie de voir les choses autrement. Se ranger derrière la masse c'est rassurant.

      Arf oui c'est pas cool pour elle. Mais effectivement, on évolue tous au fil des années et parfois dans un coupe on peut prendre des directions différentes. C'est le plus gros des challenges.

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    3. J'avoue, avec un gosse tu peux pas regarder des séries toute la journée si t'en as envie... et partir en vacances c'est relou...

      Y a le côté rassurant mais c'est aussi qu'on voit toujours le monde avec nos valeurs, etc. Du coup, c'est très difficile de faire changer les gens d'avis. Parce que même si tu leurs donnes des preuves et qu'ils te disent "aaaah ouiiii d'accord !" ben un mois plus tard, sans s'en rendre compte, ils seront revenus sur leurs pensées précédentes. Et aussi, plus on vieilli et plus on se retranche dans nos convictions (donc une personne avec des tendances racistes à 30 ans, sera encore plus raciste à 60).

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