dimanche 25 juillet 2021

Langue de vipère et bienveillance

Source photo – Lisa
C'est un article que j'ai essayé de publier hier mais finalement en relisant mon ton ne me convenait pas et j'ai eu peur d'avoir trop visé une personne en particulier alors que ce n'était pas le but. Je ne sais pas si c'était juste une affaire de perception ou pas, et je crains que ma nouvelle tentative soit semblable à la première, mais on verra bien ! :)

En fait, c'est une réflexion que je nourrie depuis un moment mais que des événements ces derniers jours ont particulièrement relancés.

Il y a sur le forum d'écriture que je fréquente une membre que je trouve dans une attitude passive-agressive perpétuelle, même à l'égard de membres qui ne sont pas méchants, tête de mule, mais juste stressés et en manque de confiance en soi. Elle utilise toujours l'ironie, le cynisme, la pique acide parfois même sans fond, une attaque gratuite. Du coup, elle en voit aussi dans les propos des autres là où il n'y en a pas (personnellement, si je veux dire quelque chose, je le dis…). Elle se qualifie elle-même de "vache" ou de "harpie" et semble s'en satisfaire (s'en glorifier ?). Même la question (redondante) d'une jeune fille de treize ans très stressée attire une pique. Et je dois admettre que je ne comprends pas ça. C'est comme si ses relations avec les autres – ou avec l'Autre – se résumaient à se sentir attaquée, en danger, et donc en situation de défense perpétuelle, pour arracher sa place. Elle m'a laissé entendre être impressionnée par ma patience avec certains autres membres, mais je crois que c'est moins proche de la patience innée que de la bienveillance cultivée.

Dans la vraie vie, je suis une langue de vipère. La petite phrase ironique, le petit sous-entendu un peu bas, vicieux, acide peut me venir aussi rapidement que la morsure d'un serpent en bord de chemin. Mais, comme certaines morsures de serpent, sans venin. Je ne suis pas méchante : j'ai l'esprit agile et acide. Je ne parle jamais pour blesser, et de manière à ce que les personnes visées ne puissent pas m'entendre (les personnes dans la télé ne m'entendent pas, je crois :P), et sitôt dite ma petite provocation pleine de malice, je reviens à ma recherche de compréhension des autres, de leurs raisons d'agir, et à ma bienveillance.

En disant ça, j'ai un peu l'impression d'être une sorte de gourou illuminée qui veut montrer la voie de la Sagesse à de pauvres ères égarés sur le chemin de la Conscience, mais pourtant je pense que la bienveillance, la recherche de la compréhension des autres et de ce qui est important pour eux devraient être à la base des relations entre les gens.

Un jour, j'ai eu un entretien d'embauche où le recruteur – d'à peu près mon âge, c'était pour une radio estudiantine – m'a demandé ce qui était selon moi le plus important dans la gestion de bénévoles. J'ai répondu : "la bienveillance", et à sa tête j'ai compris que le jeune homme ne s'attendait pas du tout à cette réponse. Et pourtant, il faut de la bienveillance pour gérer les bénévoles amateurs d'une radio associative, bénévoles qui n'ont pas forcément tout le temps du monde pour préparer leurs émissions, répondre rapidement aux mails, même urgents, etc. Il faut aussi de la bienveillance avec les gens, d'une manière générale, parce qu'avant de leur demander quelque chose, il faut comprendre pourquoi ils font autrement.

C'est sans doute bête, mais quand je vois des membres d'un forum d'écriture en agresser d'autres sans raisons, je me demande comment c'est possible. Écrire, se mettre dans la peau de personnages aux parcours et aux ambitions divers aurait dû les rendre plus empathiques à l'égard de l'humain. Surtout qu'un auteur lit en général beaucoup, et que la lecture favorise l'empathie. Ça doit être mon côté candide, j'imagine…

L'autre jour, je me baladais en ville, et j'ai surpris des gens en train de faire des reproches agressifs aux personnes qui les accompagnaient. Et je me suis dis : "mais comment les gens se parlent…" ; tout en songeant à la manière dont je parle moi-même aux gens. Parce qu'en plus d'être une méchante et vicieuse langue de vipère je suis une râleuse invétérée et incurable avec une tendance à me montrer agressive quand une remarque ne me plaît pas, me renvoie à mes peurs, mes insuffisances, mes craintes, mes doutes, la mauvaise image que je crois donner aux autres, etc. Alors, même si je comprends ce que ces remarques me font, et que je comprends la réaction des autres à mes propres réactions, je suis incapable de réfléchir avant de dresser ma barrière : je suis un animal blessé et je mords pour me défendre. Je crois qu'au fond, on ne sait pas se parler.

Très tôt, j'ai admiré les animaux, d'ailleurs. Les chats, les chiens, quand on les caresse à un endroit qu'ils n'aiment pas, nous préviennent, redressent les babines, secouent des oreilles, grimacent une fois, deux fois, trois fois avant de griffer ou mordre. Les humains ne font pas ça. Les humains croient être civilisés alors les humains gardent leurs reproches à l'intérieur d'eux-mêmes et ça gonfle, gonfle, gonfle comme une voile sous le vent jusqu'au moment où il y a trop de vent pour la voile et où ça craque, pète, explose sans que bien sûr la personne en face soit capable de comprendre, puisque jamais auparavant on ne lui a demandé d'arrêter de faire telle ou telle chose, de dire telle ou telle autre. On aurait beaucoup à apprendre des animaux, je crois.

J'admire aussi beaucoup Laurent Tillie, l'entraîneur de l'équipe de France masculine de volley-ball. Son équipe peut être en train de perdre deux sets à zéro avec six points d'écart à chaque fois un match éliminatoire d'une grande compétition, lui reste calme, serein. Je ne l'ai jamais vu élever la voix contre ses joueurs. Quand la caméra est sur lui pendant un set on peut le voir soucieux, embêté, mais il ne s'emporte jamais. Et pendant les temps-morts, il ne crie pas, il parle calmement, comme s'il n'y avait rien de grave et que tout allait bien se passer. Je ne sais pas comment il fait. Pour moi, c'est incroyable. Et c'est ce à quoi j'aspire, quand j'aurai résolu mes problèmes de gestion des émotions et donc de la colère. Pour le moment, je suis davantage comme Earvin Ngapeth qui tape dans un ballon pour évacuer sa frustration ! xP (P'tit poussin…)

Un jour, il y a quelques temps, ne même pas ressentir de colère à l'intérieur m'est arrivé. C'est une impression très étrange. J'avais reçu un reproche injuste, hors de propos, et pourtant tout à coup mon indignation s'est effacée, avec la soudaineté de la mer redevenue calme après la tempête. C'était comme un temple intérieur. Je n'ai pas fait exprès, et je n'ai jamais pu le refaire jusqu'à maintenant. Pourtant, c'est assez incroyable comme sensation. Tu es très calme tout en sachant que tu "devrais" être énervée et même cette pensée n'arrive pas à te sortir de ton calme. J'aimerais arriver à faire ça tout le temps.

La plupart du temps, les gens réagissent à la forme de ce que vous dites, pas au fond. Surtout si la forme est agressive, moralisatrice, colérique. C'est pour ça qu'il est inutile de se mettre en colère : le message ne passe pas, vous réussissez juste à braquer la personne en face, et vous vous desservez. (Mais ne le dites pas aux féministes radicales ; elles pensent que leur reprocher leur colère est sexiste, parce qu'elles se sont tues trop longtemps.) Donc garder son calme, c'est primordial. Celui qui garde son calme a un peu plus raison que celui qui s'énerve aux yeux des spectateurs. Du coup, j'ai commencé à m'intéresser un peu à la communication non violente : faire passer le message sans que la personne en face se sente agressée. C'est intéressant parce que c'est une autre manière de réfléchir la tournure de ses phrases, et ça demande une gymnastique, au début, tant on n'est pas habitués. Mais c'est assez valorisant quand on arrive à en tirer quelque chose !

C'est toujours dur pour moi de l'utiliser en direct, parce que je suis un volcan, que je m'énerve avant de réfléchir, et que c'est dur de dire à quelqu'un : "écoute, ça va m'énerver donc je te réponds demain, si ça te va". Par contre, c'est plus facile sur internet.

Sur internet, forum ou réseaux sociaux, il n'y a aucune obligation de répondre dans l'immédiateté, en dépit de ce que les plateformes tentent de vous faire croire en vous envoyant des notifications. On peut lire le message, fermer la page, réfléchir posément à sa réponse, et revenir plus tard, comme une fleur, comme si on découvrait tout juste la réponse d'Untel. C'est simple, efficace, net et sans bavure.

Si je peux comprendre que l'on utilise l'ironie mordante contre une personne, un membre de forum, tête de mule, obtus, fermé à la discussion, je ne comprends pas qu'on l'emploie à l'encontre d'une jeune fille de treize ans un peu perdue, en recherche de confiance en elle, au point de la faire se sentir obligée de dire qu'elle est autiste Asperger pour tenter de capter un peu de compréhension artificielle de la part de ses bien peu élégants interlocuteurs. La pique pour la pique, sans remarque de fond derrière, je ne comprends pas. Attaquer pour attaquer, je ne comprends pas. Je ne comprends même pas comment des membres d'un forum d'écriture, d'entraide, où aucun sujet n'est vraiment grave, peuvent se taper dessus. Si un lieu où les gens doivent s'aider est le théâtre d'agressions, d'algarades gratuites, alors comment espère-t-on apaiser le reste d'internet ?

Une amie me dit souvent : "Urgent ? Es-tu en train de te vider de ton sang sur le sol ? Donc, ce n'est pas urgent.". Je la paraphraserais en : "Si tu n'es pas en train de te vider de ton sang sur le sol, alors ce n'est pas grave.".

Je crois que l'on oublie que les idées ne tuent pas les gens. Les actes le font. Les idées peuvent donner lieu à des actes qui tuent des gens, mais à l'origine une idée ne tue pas les gens. Donc c'est inutile de s'écharper pour des idées. D'autant que les gens ont construit bien davantage leur avis sur l'expérience, donc ils ne changeront pas d'avis en vous écoutant parler. Un débat ne change jamais l'avis des débatteurs – il peut, éventuellement, permettre aux auditeurs de se positionner.

Par contre, il est vrai de dire que des vies sont en jeu : celles des personnes agressées. Une jeune fille de treize ans malmenée sur des forums va avoir du mal à fonder sa confiance en soi. Pouvez-vous imaginer ce que l'on ressent quand on se retrouve obligée d'avouer ce qui est largement considéré comme une faiblesse pour essayer de gratter un peu d'indulgence à défaut de bienveillance ? Moi oui, parce que je l'ai vu en vrai.

J'étais au tout début de ma première année de Licence quand un camarade de classe a fait répéter le prof plusieurs fois sur quelque chose. Il avait une façon de parler qui pouvait laisser croire à un demeuré. Le prof (très gentil et plutôt pédagogue par ailleurs) s'est un peu irrité. À la fin du cours, mon camarade, rangeant ses affaires tandis que tout le monde était presque sorti, a dit au prof qu'il était désolé, que parfois il avait un peu de mal à comprendre, parce qu'il est autiste Asperger. La manière dont il a dit ça m'a brisé le cœur. Il n'aurait jamais dû avoir à dire ça.

De même, ce collégien auquel j'ai parlé quand j'assurais un remplacement comme assistante d'éducation, et qui avait du mal à formuler ses idées, de sorte que sa phrase avait difficilement du sens, n'aurait jamais dû avoir à me dire : "je suis désolé, j'ai un peu de mal à m'exprimer, des fois". Et pourtant, je ne lui avais fait aucune remarque : j'avais juste gardé le silence le temps de remettre toutes les idées dans l'ordre. Je me sens très coupable de l'avoir fait se sentir mal, insuffisant, au point de le pousser à s'excuser. J'espère que ça ne m'arrivera plus jamais.

Je crois que, sur internet, beaucoup oublient que derrière l'écran il y a des humains. Et que sous la chair et les os il y a une conscience qui peut être blessée, avoir mal, souffrir.

Dans un de ces récents articles, Virevolte a rappelé les trois filtres de Socrate :
Es-tu absolument certain que ce que tu vas me dire est vrai ?
Ce que tu vas me dire, est-ce quelque chose de bien ?
Ce que tu vas me dire va-t-il me servir ?
Si ce que tu souhaites me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, pourquoi voudrais-je le savoir ?
Je pense que certains gagneraient à répondre à ces questions avant de partager leurs piques acides, méchantes, sans fond et donc sans intérêt autre que de mater, brimer, intimider d'autres personnes en tentant de les tourner en ridicule ou de les rabaisser (pour se remonter à leurs propres yeux).

Quand j'étais au collège, j'ai eu le déclic : on ne peut pas plaire à tout le monde (aujourd'hui j'aime aussi dire le contraire, qui est tout aussi vrai mais que l'on ne dit jamais : on ne peut pas déplaire à tout le monde). Ces dernières années, mon déclic s'est fait sur la bienveillance. Je ne sais pas comment s'est arrivé. Ça doit être à force de toujours chercher à comprendre les autres, ce qui est important pour eux, le contexte dans lequel ils agissent, leurs valeurs… En tout cas, ce que je sais, c'est que ce n'est pas inné, ce n'est pas mon caractère : c'est quelque chose que j'ai gagné. Malgré mes défauts, ma langue de vipère, le fait que je ne suis "pas une gentille" comme je me dis parfois à moi-même tant j'ai la mesquinerie facile, malgré ma nature de râleuse et mes problèmes de gestion de mes émotions. J'ai conquis cette bienveillance. Si moi j'y suis arrivée, tout le monde peut le faire.

Peut-être qu'un jour, je dirais à cette membre dont je parlais plus haut que je n'aime pas sa façon de s'adresser aux autres. Je tournerais bien ma phrase, et je m'armerais de ma carapace la plus dure en l'attente du contre-coup xP (Je suis incapable de lâcher-prise, et j'ai moyen envie de me retrouver à gamberger toute seule au milieu de la nuit.) En attendant, je vais m'évertuer à continuer d'apaiser les tensions, même si c'est plus dur quand c'est moi qui suis dedans (les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, comme on dit).

P.-S. : Soyez gentils dans ce monde de brutes. (Au cas où l'article n'était pas clair ;P)

14 commentaires:

  1. après t'avoir lu, je pense que je suis d'accord avec toi. J'aimerais bien aussi savoir faire retomber la colère avant de répondre ou parler parfois.... un exercice à travailler et ton billet m'a donc donné à réfléchir !

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    1. Je trouve ça super dur comme exercice, et pour le moment je n'y arrive pas en vrai et pas toujours sur internet, mais je trouve important d'essayer !
      Ravie que mon article serve à quelque chose en tout cas ! :D

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  2. C'est bien joli article que je viens de lire, et j'en suis bien contente. Je me retrouve souvent dans des situations absurdes au boulot et je me dis que les gens oublient qu'ils parlent à d'autres être humains, tout comme eux. Je leur dis souvent qu'un peu de politesse, mettre les formes, dire merci, ne coute pas grand chose et a plus d'impact qu'un ton directif, autoritaire. Cela me parait évident. Pour me baser sur ma propre expérience (même si tout le monde ne réagit pas comme moi bien sur), je déteste exécuter des ordres. Alors que si on me le tourne comme si je rendais un service, je le ferai et même avec application.
    De même pour les reproches : tu as le droit de dire à quelqu'un qu'il a mal fait quelque chose (si personne ne lui dit, comment pourrait-il s'améliorer ?), mais pour autant, rien ne te donne le droit de le faire sentir comme une grosse m**. Je trouve que les managers devraient tous passer par une formation à la communication non violente, le monde s'en porterait beaucoup mieux.

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    1. Oh c'est gentil ! :)
      Je ne sais pas comment je réagirais face à un ordre donné comme un ordre, jusque-là tous mes patrons m'ont demandé poliment les choses, et c'est vrai qu'on est content de les faire ! Je pense que ça vient du faire que la personne nous reconnaît comme une personne, et pas comme une sorte d'esclave-à-tout-faire, c'est plus valorisant.
      Surtout que la communication non violente c'est quand même pas bien compliqué. La base, c'est de ne pas dire "TU as mal fais ça" mais "JE constate que ceci n'est pas fait", ce qui change tout.
      Quand j'étais en Service Civique et que je relançais les gens qui répondaient pas aux mails, je mettais "n'ayant pas reçu de réponse, je me permets de blablabla" et une collègue m'a dit de ne pas faire ça, parce qu'il ne fallait jamais faire de reproche aux gens, et que je pouvais juste dire "je me permets de revenir vers vous concernant ce sujet" et BIM comme par magie j'ai eu les retours que j'attendais ! xP
      Je crois effectivement que les managers devraient apprendre à gérer ça. D'un autre côté, les managers ont eux-mêmes des pressions de leurs managers. Un prof de psychologie du sport nous avait expliqué que parfois dans certains clubs les pressions ne viennent pas de l'entraîneur en lui-même, mais du directeur du club qui met la pression sur Untel qui met la pression sur Untel qui met la pression sur l'entraîneur qui met la pression sur les joueurs qui performent mal et du coup, en tant que préparateur mental, tu te retrouves à parler au grand patron x)

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    2. Je suis complètement d'accord avec toi, que souvent, les managers subissent aussi beaucoup de pression. Mais justement, leur rôle est de faire tampon (et je sais que ça peut être compliqué) pour mettre leurs équipes dans les meilleures dispositions pour travailler. Le mauvais stress, le micro-management, etc, ça n'apporte rien de bon. Et au final, on n'arrive pas du tout au résultat attendu !
      Bref, c'est compliqué, il n'y a pas de solution toute faite, comme souvent, mais on devrait quand même tous garder en tête ces problématiques !

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    3. C'est compliqué pour les managers parce qu'ils n'ont pas tous les épaules ou la possibilité de faire tampon, justement, notamment si peur propre manager fait du micro-management et leur demande des comptes 6 fois par jour ! (Après, il y a aussi des managers qui ne savent pas manager mais c'est une autre question ^^)
      Il y a d'autant moins de solutions toutes faites que toutes les équipes ne sont pas composées des mêmes types de personnes et qu'il faut créer de l'harmonie entre tout ça !

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  3. Tout au long de la lecture de ton article je pensais justement aux trois filtres de Socrate ! :D Et voilà que je me retrouve dans ton article !!
    Je crois avoir toujours été bienveillante, j'étais gentille lorsque j'étais enfant et je ne supportais pas l'injustice. J'ai été marqué par ma maîtresse d'école de CE1 qui a frappé mon meilleur ami parce qu'il n'avait pas appris sa leçon. Elle l'a giflé et il a saigné du nez ! J'ai trouvé ça tellement méchant et injuste ! mais, je n'ai pas su comment réagir, je n'ai pas osé bouger, j'avais peur d'exprimer ce que j'avais ressenti, peur aussi parce que c'était l'adulte et qu'on ne m'avait pas appris à réagir contre la parole ou l'acte d'un adulte. Parfois je m'en suis voulue de ne pas réagir à certaines paroles, certains actes. Alors, la bienveillance oui, mais encore faut-il pouvoir avoir le cran de réagir contre certaines personnes qui elles, ne le sont pas du tout bienveillantes ! ;) Moi, j'aimerais avoir ce cran là pour pouvoir protéger les autres.
    En ce qui concerne la personne dont tu parles sur le forum, je crois que malheureusement si elle réagit comme ça, c'est que elle-même a dû subir ce genre de paroles ou alors elle a un problème d'estime de soi et pense qu'en rabaissant les autres comme tu dis elle n'en sera que valorisée? J'ai eu aussi une collègue qui ne savait pas vivre en dehors des conflits, c'était sa manière de vivre, comme si une vie tranquille entourée de personnes bienveillantes et aimables n'était pas intéressante. Il fallait du combat, des querelles, des mots, quitte à blesser tout le monde pour y parvenir. Ensuite, elle disparaissait et recommençait ailleurs avec d'autres personnes.

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    1. Mais tu sais que je ne les connaissais pas du tout avant de lire ton article ! :D
      Oui, je vois ce que tu veux dire ! Quand on est enfant c'est encore pire ! Je te comprends totalement parce que je manque beaucoup de spontanéité et parfois d'un peu de courage pour réagir... ou parfois je me dis que réagir sur le coup n'est pas forcément une bonne idée parce que ça va encore plus énerver l'agresseur, donc vaut mieux "encourager" ou "consoler" l'agressé en privé un peu plus tard... Des fois c'est difficile de savoir comment réagir !
      J'ai plusieurs théories sur elle, peut-être que certaines peuvent se mélanger. Pour moi, il y a un peu de question d'estime/affirmation de soi, effectivement. Peut-être une défense du fait d'avoir subi ça elle-même, comme tu le dis aussi. Elle peut aussi avoir juste zéro intelligence émotionnelle (une autre membre a cru que la gamine était têtue plutôt que stressée... --') et de bienveillance... Je pense aussi qu'elle se vit dans un monde hostile (elle est féministe radicale, ce qui dit déjà beaucoup de la position victimaire et du côté "lutter pour sa place"). Je n'ai pas assez parlé avec elle pour le dire pour l'instant... Mais le savoir ce serait éventuellement trouver un levier pour intervenir et la faire changer de façon de réagir.
      Oulah... Je n'aurais pas aimé connaître ta collègue, je pense. Pour moi ça ressemble à de l'auto-sabotage. Elle ne devait pas être très heureuse...

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    2. En effet mon ancienne collègue n'est pas heureuse, toujours en conflit, jamais satisfaite, ni de son mari, ni de ses enfants. Une vie que je ne voudrais pour rien au monde ! Et, je lui en veux d'avoir utilisé ce que je lui avais confié pour me faire mal ! J'aurais pu moi aussi lui faire mal et la mettre dans l'embarras si j'avais utilisé ses confidences, mais, je ne l'ai pas fait et ne le ferai jamais, je ne fonctionne pas comme ça.

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    3. Le pire c'est qu'elle ne doit même pas se rendre compte du mal qu'elle fait...
      Ça me fait penser à un ancien colocataire qui, si on l'écoutait, était entouré de cons : nous, ses coloc, on était cons (mais il ne nous le disait jamais : avec moi il critiquait l'autre, et avec l'autre il me critiquait moi) ; ses collègues étaient cons ; ses camarades de promo étaient cons ; sa famille était composée de cons... Et il ne se rendait pas compte que le con de l'histoire, c'était lui...

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    4. des gens faux et toxiques. Mon ancienne collègue avait réussi à nous monter toutes contre la directrice qui n'avait pourtant rien demandé ni même rien fait ! Heureusement qu'on a su se parler et rétablir la situation. C'est beaucoup utilisé ça, de diviser pour mieux régner !

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    5. Oui, c'est incroyable comme ce dicton fonctionne ! Avec mes coloc' on se parlait dès le début donc il nous a jamais divisés, en fait x)

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  4. Personnellement, je trouve que les gens sont de plus en plus malveillants sur les réseaux, et très bientôt, ça va finir par se ressentir dans la vraie vie. En plus,je ne suis pas certaine qu'ils le font parce qu'ils pensent que c'est nécessaire, mais parce que c'est facile de s'en prendre à des personnes que l'on ne connaît pas. Ce sont des lâches, c'est une certitude. Il est même certains qu'il le font par frustration, parce qu'il sont incapables de faire ce qu'il faut pour améliorer leur estime de soi. C'est tellement plus facile de détruire celle des autres plutôt que de s'améliorer soi-même. Je dirais d'ailleurs que c'est ça, la clé de la bienveillance.

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    1. De plus en plus malveillants ou bien les gens bienveillants de carapatent. Je pense qu'il y a deux effets : certaines personnes qui virent un peu malveillants/radicaux pour se protéger face à des malveillants/radicaux mais qui sont tout à fait fréquentables dans la vraie vie et parviennent à le rester (avec peut-être une petite proportion sur qui ça déteint parce qu'ils sont dégoûtés) ; et les gens qui se carapatent vite fait pour voir si l'herbe serait pas plus bienveillante ailleurs. Dans les deux cas, ça contribue à cette impression d'aller toujours vers le pire !

      Je pense comme toi, c'est facile de s'en prendre à quelqu'un qu'on ne connaît pas et qu'en plus on ne voit pas. Quand la petite gamine autiste de 13 ans tu l'as juste devant toi, c'est plus difficile de se montrer cruel (parce que lui servir de l'ironie alors qu'elle comprend pas, pour moi c'est cruel).

      Je n'avais pas du tout penser à ça sur la clef de la bienveillance !

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