samedi 10 juillet 2021

Conduite, dyspraxie et autres nouvelles

Source – Nubia Navarro

Depuis l'article où je vous parlais de mon appréhension à conduire et de mes problèmes de conduite, j'ai fini par réaliser que j'étais sans doute simplement incapable de conduire. Ça me demande vraiment beaucoup d'énergie rien que pour changer les vitesses (que je ne visualise toujours pas, donc je dois sans cesse jeter un œil sur le levier pour savoir en combien je suis ou ce que je fais). J'ai appris qu'il y avait des tests psychotechniques pour savoir si on avait le droit de conduire ou pas. Mais dans les articles que j'ai lus, ils parlaient toujours d'une demande faite par un préfet, donc j'ai demandé à Line Mourey, de La Parenthèse Psy, si elle savait si un particulier pouvait en faire la demande. Elle n'a pas du me répondre, mais elle m'a dit que tous mes problèmes lui faisaient penser à de la dyspraxie et que je pouvais voir avec un neuropsy pour un diagnostic.

Du coup, je me suis renseignée et effectivement, le fait que je doive penser au geste pendant que je le fais et que ça me coûte de l'énergie, ma lenteur que ma mère et ma sœur relèvent tout le temps (même si moi je ne me sens pas plus lente que les autres), ma nullité en sport, le fait que j'ai du mal à me repérer dans l'espace (et pour ce qui est de là voiture, à savoir si la voiture "passe" et comment elle bouge quand elle recule), que faire plusieurs choses à fois est difficile (par exemple, en conduite, je me fixe devant, je regarde rarement dans le rétroviseur du milieu, je n'y pense pas, pour moi c'est comme s'il n'y avait personne derrière, en fait), le fait que je sois une mauvaise lectrice, et nulle en math, etc. ; tout ça tend plutôt à me faire me dire que je suis effectivement sans doute dyspraxique (et si je ne le suis pas, eh bien retour à la case départ : je ne pourrais que me qualifier de boulet).

Donc, j'ai sauté le pas. Ce matin, j'ai appelé un neuropsy pour savoir s'il faisait ce genre de diagnostic. Je suis tombée sur la messagerie, ce qui ne me rassure pas trop parce que j'ai tendance à ruminer et j'aurais voulu pouvoir faire avancer les choses vite.

Apparemment, un test coûte deux cents euros, et c'est ce qui m'a fait regimber, puis ensuite je me suis dit que je devrais quand même, mais quand même il ne me reste pas beaucoup d'économies de mon dernier stage… Je crois que j'étais tellement dans tous mes états après mon heure de conduite d'hier que mon insécurité financière a joué un duel contre mon insécurité intérieure.

Entre-temps de tout ça, je suis passée sur boîte automatique après qu'un tour avec la voiture de mon père m'ait beaucoup trop stressée. C'est mieux. J'ai l'impression d'avoir de la place de cerveau disponible maintenant que je ne dois pas gérer les vitesses. Mais du coup, tout ce que je ne faisais pas avant (comme bien regarder autour de moi) je n'arrive pas à le faire parce que je n'en ai pas l'habitude.

Hier, j'ai fait une heure de conduite mais je dois me rendre à l'évidence : je n'y arrive pas. Je ne vois pas la moitié des choses que je suis censée voir. Je m'arrête pour analyser un endroit alors que je devrais juste ralentir ; je frêne sans regarder derrière moi avant et surtout quand de toute façon je suis prioritaire et que ralentir suffirait… Je ne suis juste pas faite pour conduire. Donc quel que soit le résultat du test pour la dyspraxie, j'essaierai d'avoir un rendez-vous pour un test psychotechnique (et je pense qu'il reviendra négatif et que je serais réformée de la conduite haha xP).

Si d'ici-là des entreprises me contactent pour l'alternance (on y croit pas trop, mais bon), je serais transparente sur les tests en cours, pour pas qu'ils me proposent un contrat alors que si ça se trouve je pourrais pas travailler puisque j'aurais pas le droit de conduire (l'écrasante majorité des postes de journalistes sont des postes pour lesquels il faut le permis pour partir en reportage). Et même si je ne suis pas dyspraxique et que je ne suis pas interdite officiellement de conduire, soyons sérieux trente secondes : je suis un danger public et je n'arrive à rien. Ça m'empêche de dormir tellement je rumine. (Déjà que mon sommeil n'est pas des plus paisibles…) Donc j'arrêterai.

Et je ne serai pas journaliste (à moins de trouver un poste avec seulement du studio : interviews, journaux et flashs), et ce ne sera pas grave. Il y a suffisamment de choses qui m'intéressent pour je puisse faire une croix là-dessus.

Mardi, je dirai à ma monitrice que c'est ma dernière heure "au moins jusqu'aux résultats des tests". Je n'annule pas le rendez-vous parce que je trouve ça plus respectueux de lui dire directement plutôt que par SMS. Et je veux quand même me laisser une dernière chance d'y arriver – et aussi ne pas prendre de décisions alors que je suis dans un état émotionnel super instable.

6 commentaires:

  1. Et bien, pas facile tout ça ! Tu expliques bien tes problèmes de conduite, je compatis, ça ne doit pas être facile de devoir autant réfléchir pour conduire.
    Mon fils a 21 ans et il n'est toujours pas décidé à s'inscrire pour passer le permis, il cherche une alternance aussi et du coup ça limite beaucoup !
    mais, bon, pourquoi faudrait-il que tout le monde ait le permis ? En plus c'est pas bon pour la planète, la voiture ! :lol:

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    1. Comme tu dis, pas facile haha ! :P
      Les recherches de travail sans permis, surtout dans certains domaines, c'est super compliqué sans la voiture ! J'espère que ton fils trouvera !
      Haha pas faux ! :D

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  2. eh bien, je le trouve bien négatif ton billet.... mais je ne critique pas, il y a des jours comme ça où on voit que le négatif et peut être même sans s'en rendre compte.
    Tu t'es mise une idée en tête et du coup tu focalises dessus.... et tu paniques. J'ai tendance à faire pareil... et en fait c'est pas bien.
    Tu lis pas mal de choses qui t'influences un peu aussi, tu as essayé de faire une pause dans tes lectures sur la psychologie? J'ai l'impression que ça fait encore plus mouliné ton cerveau... Après je ne veux en aucun cas te dire que tu fais bien ou mal les choses, c'est juste une petite réflexion que je partage avec toi, à toi de la prendre ou la jeter....

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    1. Oui n'est-ce pas ? x) Entre-temps j'ai passé ma dernière heure de conduite et au final ça s'est plutôt bien passé donc je pense qu'il y avait clairement un effet psychologique à me dire que c'était la dernière, donc peut-être que finalement je peux conduire... Mais j'en ai quand même pas repris derrière, je voudrais savoir si je suis dyspraxique, avant. Le neuropsy m'a pas répondu donc j'en ai contacté une autre qui m'a renvoyé vers les ergothérapeuthe. L'une m'a pas répondu et l'autre revient de congés la semaine prochaine... mais je pense que je ne prendrais peut-être pas rendez-vous pour un test psychotechnique : je voudrais reconduire en sachant que je le peux peut-être, pour voir.

      Je n'ai pas lu de psycho depuis un moment ! Actuellement, comme j'écris Roman 2, je ne lis plus du tout et je n'ai pas envie de lire, c'est normal chez moi en phase d'écriture que je baisse mon niveau de lecture.
      Dans tous les cas, c'est vrai que les lectures peuvent influencer, cet effet a un nom d'ailleurs, qui marche pour quand tu lis ton horoscope ou les caractéristiques de ton signe astrologique. Comme c'est censé être vrai, ton cerveau trouve des signes qui montrent que c'est vrai. Donc ta remarque est très juste !

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  3. Hello ! Alors là je compatis vu comment mes heures de conduite ont été un calvaire... J'ai raté deux fois le permis, j'ai chaque fois repris des heures entre les deux, je l'ai enfin eu le troisième coup mais ça a été une vraie épreuve et j'ai mis plusieurs années à me sentir plus à l'aise. Et dès que je cesse de conduire pendant plusieurs mois, il faut recommencer. Je pense effectivement que c'est bien plus dur pour un certain nombre de personnes, mais au final : je conduis, alors que c'était une catastrophe absolue pendant longtemps. Voilà pour une petite touche positive... Il faut davantage de temps et de pratique à certaines personnes (malheureusement ça finit par coûter assez cher). Le souci étant aussi que les moniteurs et monitrices ne savent pas forcément comment gérer cette diversité et n'ont pas toujours des comportements adaptés. Moi j'aurais eu besoin qu'on me refasse faire tranquillement le même geste plein de fois dans des zones tranquille, jusqu'à ce que mon cerveau associe la situation au geste par exemple

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    1. Salut ! :)
      Ben moi je trouve ça effectivement positif : ça veut dire que tu t'es battue et c'est cool ! Depuis la rédaction de cet article je me suis reprise, je suis passée en boîte auto ce qui va beaucoup mieux à force de faire des heures, même si j'ai encore beaucoup d'hésitations et de peur. Mais comme j'attends les résultats d'un entretien pour un CDI où... je vais devoir conduire pour aller bosser, il va falloir s'accrocher ! Je pense qu'il y avait ça aussi : je n'avais pas d'objectif dans le temps, de date à laquelle je devais être prête.
      C'est vrai que certains moniteurs (j'en ai fait 5 à force de changer de ville xD) ne savent pas trop comment s'y prendre parce qu'ils ne comprennent pas pourquoi on n'arrive pas à faire un truc pourtant "simple". Ma monitrice actuelle est super, par contre !

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