mardi 9 août 2022

Mes 5 derniers livres lus (n°10)

Je n'ai pas publié un article littéraire depuis cinq mois tout pile ! :O Je dois dire que ça m'a manqué ! J'ai fini par rattraper mes quatorze numéros de National Geographic et j'ai pu m'attaquer de nouveau à ma pile à lire ! J'espère pouvoir publier le prochain article littéraire dans un mois :)


Contes d'Asie mineure
– Calliopi Moussaiou-Bouyoukou (collecteur)


Il y a longtemps, dans les villages grecs d’Asie Mineure, perdus dans le vaste territoire de l’Empire ottoman, naissaient des contes. Issus de légendes encore plus anciennes, nourris aux deux traditions orientale et occidentale, ils ont voyagé de bouche à oreille pendant des siècles avant d’être retranscrits pour la première fois, dans les années cinquante, par Calliopi Moussaiou-Bouyoukou, qui les a recueillis auprès des rares aèdes encore en vie. Dures et tendres, crues et merveilleuses, pures et païennes, ces histoires insolites mêlent féerie et cauchemar, surnaturel et quotidien.

Ce sont des contes hybrides, très étranges dans cette hybridité. On retrouve des motifs répandus dans les contes kabyles (avec les ogres, notamment), une logique parfois orientale, proche des Mille et Une Nuits ou des contes d'Égypte ; et à la fois des motifs de nos contes occidentaux (comme le jeune homme porté par un ou des oiseaux, qui doit leur donner des morceaux de viande pour qu'ils aient l'énergie nécessaire à arriver au bout et qui, à court de nourriture, donne finalement un morceau de son propre corps). Ça fait un résultat bizarre. J'ai eu l'impression d'être un peu le cul entre deux chaises tout du long ; les motifs se mélangent, se versent les uns dans les autres.

J'ai apprécié ma lecture et il y a un notamment un conte que j'ai particulièrement aimé. Mais ils ne détrôneront pas les Mille et Une Nuits !


L'Âme de l'Empereur
– Brandon Sanderson


La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.

Je cherchais un one-shot parce que c'est ce que je préfère lire actuellement. Dès les premières lignes j'ai su que j'allais aimer et, effectivement, j'ai aimé ! C'est très bien écrit, très bien rythmé. Le système de magie, ces tampons qui permettent de modifier l'histoire des objets (ou des âmes) est très pointu est très intéressant ! C'est un système de magie que j'aurais adoré inventer ! Même si on suit la plupart du temps le point de vue de Shai, on devine comme les autres personnages sont très bien construits. La toute fin de l'épilogue, avec Gaotona, est très intelligent, parce qu'il permet de montrer aussi l'évolution de ce personnage. J'ai aimé que la fin soit positive (c'est mon côté petit cœur fragile (surtout qu'en ce moment je dors pas et quand je dors pas je vois tout en noir alors une histoire triste m'aurait jetée par terre)).

J'ai beaucoup aimé cette petite histoire ! Ça se lit très vite et très bien. Le côté fantasy n'est pas trop présent. L'auteur mentionne des peuples que l'on ne connaît pas, dans un univers inspiré de l'Asie antique, mais, en dehors de l'aspect magique, ça pourrait être un roman historique. Tout ça pour dire que c'est un roman qui peut se lire même quand on n'apprécie pas la fantasy a priori parce qu'il n'y a pas de dragons, d'elfes, de boules de feu ni rien du tout ! Foncez !


Des animaux et des pharaons
– Hélène Guichard (dir.)


Les formes animales qui s’épanouissent dans l’art de l’Égypte ancienne sont le fruit d’une observation minutieuse de l’environnement. Cette connaissance a conduit les Égyptiens à faire de certains animaux des entités porteuses de sens, permettant de mieux appréhender l’incompréhensible, c’est-à-dire tout ce qui relève du divin ou de la métaphysique.

Me procurer ce livre n'a pas été une mince affaire ! C'est le catalogue d'une exposition qui s'est déroulée fin-2014 début-2015 et bien sûr il n'est plus édité aujourd'hui. Sur les différents site d'occasion il est côté à une centaine d'euros, autant dire que je ne suis pas passée par-là ! J'ai fait une veille sur Leboncoin par acquis de conscience et je l'ai eu à trente euros. Avec les frais de port, ça me revenait quasiment au prix de vente d'il y a sept ans, mais c'était mieux que l'autre particulier qui me dit : "je vous le laisse pour 70". Euh… non. Bref !

J'ai adoré ! Je m'intéresse à l'Égypte antique depuis que je suis gamine, alors forcément…

Le livre est organisé en plusieurs thématiques qui brossent les conceptions et les considérations des anciens Égyptiens pour les animaux. En quelques pages la thématique nous est présentée, puis ensuite divers objets (de culte, du quotidien, etc.) sont présentés à leur tour dans de courts textes. La plupart du temps, c'est très clair (parfois un jargon pas trop expliqué, c'est dommage) même si certains contributeurs sont plus pédagogues que d'autres. J'ai trouvé dommage par contre que dans les annexes les pages réservées à la restauration ne rentrent pas plus dans le détail de la restauration et que ça soit davantage une page de remerciements aux restaurateurs. C'était l'occasion de mettre ce sujet en avant !

J'ai regretté aussi qu'il n'y ait pas de frise chronologique pour remettre les époques dans l'ordre (Basse Époque, période intermédiaire, etc.) ; je trouve que ça aurait été bien pratique, et ils l'avaient d'ailleurs fait dans le catalogue de la dernière expo sur Toutankhamon.


Le Dragon de Lune
– Vladimir Bogoraz


Dans la nuit froide et muette, les Anaki affamés attendent l’arrivée des « Visages Gris », les rennes venus des montagnes. Mais aucun sabot ne foule le sentier qui se perd sous les étoiles. La tribu se meurt, et ses prières restent sans réponse. Le chaman Youn le Noir se décide alors à s’adresser au dernier des dieux, celui qui engloutit la Soleil avant de la vomir, le redoutable Dragon de Lune. Mais son appel ne sera pas sans conséquences… car bientôt il exigera des sacrifices. Qui oserait braver ce dieu de minuit, sinon un homme sans foi, qui ne croit qu’en sa lance et son bras ?

Bon, moi, vous me parlez d'un dragon, donc, forcément, je prends ! :D Au final, le dragon n'apparaît pas beaucoup et Youn n'est pas le personnage principal comme on peut s'y attendre – pas plus que Yarri, l'homme sans foi du résumé, d'ailleurs. Je crois que, finalement, le personnage principal, c'est la tribu tout entière.

Les choses se mettent en place tout doucement, la fin arrive vite mais n'est pas précipitée. Le Dragon attend tout de même presque un an avant de réclamer ses sacrifices en compensation de l'aide apportée aux Anaki. Mais tout s'enchaîne, très fluide.

Au tout début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, dans la plume, qui est poétique mais que je trouvais parfois un peu obscure. Et puis finalement j'ai pris le pli et ça a coulé tout seul !

L'histoire se déroule au Paléolithique, c'est ce qu'explique l'auteur à la fin. C'est très étrange parce qu'à la fois on le sent, avec les outils en silex, la mention du mammouth, leur mode de vie… et à la fois ce pourrait tout aussi bien être un monde tout à fait imaginaire, une espèce de songe. D'ailleurs, voilà, par certains aspects, ce roman mêle l'opacité du songe et la clarté du conte. Conte aussi par sa base même, car Vladimir Bogoraz reprend le motif du jeune homme qui souhaite sauver la jeune fille offerte au dragon. Il a laissé la fin ouverte exprès. C'est un peu frustrant mais en même temps il y a une prise pour ceux qui voudront voir – comme moi ! <3 – une fin heureuse.

J'ai bien aimé, j'ai par contre regretté qu'il n'y ait pas plus d'illustrations. Mais en même temps ça permet aussi de se faire les siennes ! J'ai aussi regretté que ne soit pas expliqué la raison pour laquelle l'un des personnages parle de "la" lune alors que tous les autres mettent la lune au masculin (qui, ça, est expliqué : c'est réellement comme ça dans certaines cultures de Sibérie).


Voyage au centre de la Terre
– Jules Verne


Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l’irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l’ordre des choses est soudain bouleversé.
Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme. Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du XVIème siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d’Islande, il a pénétré jusqu’au centre de la Terre !
Lidenbrock s’enflamme aussitôt et part avec Axel pour l’Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s’engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan…

Ce n'est pas mon préféré de Jules Verne, mais j'ai apprécié ma lecture, je crois ! En fait, j'ai eu du mal à m'accrocher à l'histoire parce que ma suspension de l'incrédulité (c'est-à-dire le mécanisme qui fait qu'un spectateur ou un lecteur accepte de croire) ne s'est pas bien faite. Je ne sais pas trop pourquoi. Pourtant, ce voyage au centre de la Terre n'est pas plus dingue que celui autour de la lune, mais je ne sais pas, quelque chose ne s'est pas débloqué dans mon esprit.

Je crois que ça ne tient pas tant aux grandes choses de la science qu'aux petites. Par exemple, ils percent une muraille de granit pour accéder à l'eau de l'autre côté : l'eau jaillit dans leur couloir, ils devraient barboter, peut-être, mais ils dorment là tranquillement (seul un petit ruisseau s'est formé dans le couloir). Ou bien Jules Verne nous présente une partie du "journal de bord", au moment de la traversée, comme s'il avait été écrit sur l'instant par le personnage (et c'est d'ailleurs au présent), ce qu'il n'a pas pu faire sous le déluge… Et ils auraient dû, en remontant dans le cratère du volcan, bien davantage souffrir de la chaleur ! Quant au radeau… n'aurait-il pas dû être détruit ? Ce sont toutes ces petites choses qui ont fait que, finalement, plus j'avançais et moins j'arrivais à me plonger dedans.

Ça reste quand même une lecture sympa, et j'ai bien aimé qu'Axel soit un personnage terrifié, tant on trouve plutôt chez Jules Verne des personnages sans peur prêts à tout affronter. Les personnages sont bien faits, comme d'habitude, et le professeur Lidenbrock est effrayant dans le réalisme de son sale caractère, buté comme pas deux.

Mon roman préféré de Jules Verne restera pour le moment Les Aventures du capitaine Hatteras, je crois !

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