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Source – Romuald Le Peru |
Le 29 février dernier je vous faisais part du défi que je me lançais pour écrire tous les jours et avancer sur mon roman ou plutôt tout simplement le commencer (puis le finir). Je me suis dit que ça pouvait être bien de faire un point au premier mois pour voir où j'en suis.
Les débuts ont été un peu compliqués pour moi car le lendemain de la publication de l'article j'ai été malade pendant plusieurs jours (ce qui n'avait rien à voir avec le coronavirus) et donc incapable d'écrire. Heureusement que j'avais insisté sur l'importance des vingt-et-uns premiers jours du projet (ahem) ! Ensuite, la réalité m'a frappée de plein fouet : avec les temps de trajet que j'avais le soir, j'arrivais tard, j'étais fatiguée, et après manger je voulais juste dormir. Ça a donc duré comme ça pendant plusieurs jours.
Puis je me suis rendue compte qu'en partant à l'heure du boulot, ou en tout cas pas avec vingt minutes supplémentaires dans les locaux, je pouvais prendre le train d'avant et gagner une demie heure. Fantastique demie-heure gagnée pour l'écriture. Je n'ai pas pu tester ce modèle très longtemps car j'ai été mise en télétravail pour cause de sécurité sanitaire, et qu'ensuite le confinement a été déclenché. Depuis le début du confinement, j'écris donc tous les jours, sans exception.
Je me suis trouvée une heure qui me convient bien, le soir après manger, quand il fait un peu sombre, que la maison est calme, et que je sais que j'ai environ zéro pourcent que l'on vienne m'emmerder. Je m'installe dans mon lit, je mets en route un mantra que nous a partagé l'autrice du blog Alice & Shiva dans sa dernière newletter, et je me lance.
Très sincèrement, je pensais que ce serait vraiment difficile de me mettre devant ma page Word tous les soirs pour me forcer à sortir des choses auxquelles je n'avais pas pris le temps de réfléchir, à écrire des scènes que je n'avais pas visualisées, etc. Au final, après seulement quelques jours, je me suis surprise à interrompre ce que je faisais en me disant "c'est l'heure d'écrire, on y va", et ce sans forcer, avec envie de m'y mettre.
Le premier problème que j'ai rencontré c'est de devoir écrire des scènes que je connaissais déjà dans le sens où une première version existe dans un autre document. D'ailleurs je ne suis pas encore parvenue là où je m'étais arrêtée la dernière fois. Devant la difficulté de réécrire des choses que j'avais déjà écrites très bien (ou en tout cas dont j'étais satisfaite), j'ai copié-collé certains morceaux que j'ai réarrangés ou placés à des endroits différents. Mais j'appréhende beaucoup le moment où je dépasserais le stade où je me suis arrêtée il y a deux ans et demi car je ne suis pas en confinement dans mon logement habituel et, évidemment, quand je suis partie, je n'ai pas pris mon plan ma frise chronologique. Du coup, je vais devoir faire à l'instinct. Ça devrait me réjouir car j'ai toujours fonctionné comme ça, mais comme je suis aussi une maniaque du contrôle et que cet imprévu ne correspond pas du tout à mes plans, je suis très embêtée. Je pense donc qu'au fur et à mesure de l'écriture je vais créer une frise chronologique qui colle à ce que j'ai écrit, afin de pouvoir comparer à terme les deux documents et corriger les choses qui doivent l'être.
Je suis aussi partie sans prendre mon carnet d'écriture – ce qu'il ne faut bien entendu jamais faire – et donc certaines de mes notes (et la possibilité d'en prendre d'autres, ce qui me handicape beaucoup). On pourrait dire qu'on s'en fout et que je peux écrire ce dont j'ai besoin n'importe où, mais ça a de l'importance pour moi que tout soit bien regroupé, donc je réfléchis encore un peu à la façon dont je vais m'y prendre !
J'ai décidé de ne pas me relire. Je ne relis d'une fois sur l'autre que les dernières lignes, pour me souvenir d'où j'en suis. Je ne le fais pas pour respecter les règles de défi d'écriture comme le National Novel Writing Month (NaNoWriMo) – d'ailleurs, je ne me suis pas donnée d'objectif chiffré en terme de chapitres, signes, mot, etc., la performance consistant déjà à écrire tous les jours, ce qui est totalement nouveau pour moi – mais pour ne pas avoir envie de tout effacer.
En fait, j'ai très peur que la nouvelle version soit moins bonne que l'ancienne, d'autant plus depuis que j'ai relu l'ancienne et que très peu de choses m'ont parues être à ne pas reproduire. Du coup, j'ai décidé de ne pas me relire tout de suite, pour ne pas souffrir de la comparaison et avoir un peu plus de recul au moment où je jugerais de mon travail. C'est aussi très nouveau pour moi et très perturbant car d'habitude je relis à chaque séance l'ensemble de ce que j'ai fait à la séance d'avant. Du coup, j'ai peur de persévérer dans un truc mauvais bien que pour le moment j'ai l'échafaudage de la première version pour m'aider (il faudrait plutôt appeler ça béquille, vue le nombre de fois où j'ouvre le document pour vérifier quelque chose). Au début, ça m'embêtait, car j'étais partie dans l'idée de ne pas regarder du tout après l'avoir relu une fois. Mais finalement j'ai décidé de ne pas me couper de ce qui fonctionnait.
Pour le moment, il y a très peu de soirs où je n'ai pas beaucoup écrit ou pas écrit du tout. Je dois dire que je suis assez fière de moi car ce n'était pas vraiment gagné à l'avance. Me mettre une petite routine a aidé, je pense. Mais il faudra surtout voir comment je réagirai quand je serai laissée dans la nature sans l'échafaudage pour appui...
Et vous ? avancez-vous dans vos projets ?