jeudi 2 avril 2020

Qui veut ne rien faire trouve une excuse : les rouages de la motivation

Source – Andrea Piacquadio
Le proverbe complet est : qui veut faire quelque chose trouve un moyen, qui veut ne rien faire trouve une excuse. C'est un proverbe arabe que j'aime beaucoup car j'aime la manière qu'il a de dire une chose très vraie. C'est à ce proverbe que j'ai pensé à la lecture de l'article de Pêche & Églantine sur la procrastination, lorsqu'elle parle des excuses faussement valables que l'on se donne pour ne pas commencer quelque chose. Son article a été le second à me décider à me lancer dans la rédaction d'une idée qui me trotte dans la tête depuis quelques jours. Le premier a été celui d'Ingrid du blog Grass for pillow, "se motiver pour écrire". Je trouvais que les conseils qu'elle donnait correspondaient finalement plus à la problématique "atteindre ses objectifs". Mon regard sur la motivation, depuis que j'ai suivi un cours de psychologie du sport, c'est que c'est à la fois une chose très simple et très complexe.

Qui veut ne rien faire trouve une excuse – être motivé pour agir


Tout ce que l'on fait, on le fait car on y est motivé. Même ce devoir à rendre, ce coup de fil à passer, ce ménage à faire, que vous n'avez pas du tout envie de faire, vous le faites parce que vous avez bien voulu le faire. Si-si ! juré !

Il existe deux types de motivation. La motivation intrinsèque, qui vient de l'intérieur, et la motivation extrinsèque, qui vous est externe. Chacune de ces motivations se divise en trois types. Dans la motivation intrinsèque on retrouve la motivation à l'accomplissement (avoir l'impression d'accomplir quelque chose), la motivation à la connaissance (apprendre quelque chose), et la motivation à la sensation (ressentir une sensation sympa quand on fait quelque chose). Dans la motivation extrinsèque on trouve tout ce qui à trait au fait de faire comme quelqu'un ou de faire avec quelqu'un ; tout ce qui va dans le fait de ressentir de la culpabilité si on ne fait pas une action ; et tout ce qui rentre dans la catégorie bâton vs. carotte, autrement dit le système de récompense et la peur de la punition.

Donc ce devoir, que vous n'aviez pas du toooouuut envie de rendre mais que vous rendez quand même, vous étiez sans doute motivé par le spectre de la sanction du 0 qui planait au-dessus de votre tête dans l'éventualité où votre professeur n'aurait pas reçu votre copie à l'heure dite sur son bureau. Vous aviez donc une motivation.

On s'accorde à dire que la motivation extrinsèque est moins bonne et peut même être néfaste à moyen et long-terme sur l'atteinte des objectifs et la performance, puisque les raisons d'agir ne sont pas suffisantes et n'apportent pas de plaisir à la personne. Par contre, une récompense ponctuelle, comme une prime, peut apporter un coup de fouet à une motivation intrinsèque et venir en renfort.

Chaque personne, sur un plan général, a davantage tendance à être sensible à de l'intrinsèque ou à de l'extrinsèque : ça dépend de son éducation, de sa manière de fonctionner, et peut-être même de son ADN puisque de récentes recherches tendent à démontrer qu'une partie de notre personnalité est influencée par notre ADN.

Qui veut faire quelque chose trouve un moyen – le plan d'action


Dans son article, Ingrid parle de gérer ses priorités, son temps, de mettre en place des routines... ce sont tous ces petits conseils qui m'ont plus fait penser au comment qu'au pourquoi. Or, la motivation répond je pense à la question pourquoi.

Je pense que, d'une manière générale, avec une motivation bénéfique, le comment (la routine, le dégagement de nouvelles plages horaires, etc.) découle tout seul de la volonté d'agir. Je vais prendre des exemples personnels parce qu'en principe je me connais bien et que ce sont des cas concrets.

Il y a quelques semaines, j'ai décidé que j'étais prête à reprendre sérieusement l'écriture et que je voulais commencer puis terminer le premier jet de mon premier vrai roman pour ensuite faire toutes les corrections nécessaires et tenter de le soumettre à des maisons d'édition (on y croit). Je pense que, outre la motivation à la sensation qui sous-tend tout ça – puisque j'aime écrire –, je suis surtout poussée par une motivation à l'accomplissement : quand j'aurais terminé mon roman je me sentirai sans nul doute ultra fière de mon travail et j'aurai l'impression d'avoir fait quelque chose de chouette, de bien, et j'aurai mené un projet de bout en bout.

Depuis ma décision de me lancer, le plan s'est plus ou moins déclenché tout seul dans ma tête. Commencer, oui, mais pas n'importe comment. D'abord, j'ai choisi une date de début de projet qui semblait opportune et qui avait du sens pour moi : un début de mois qui correspondait aussi à un emménagement à un nouvel endroit, ce qui est assez symbolique d'un point de vue "renouveau". Ensuite, je me suis dit que j'allais écrire en rentrant du boulot (ce qui n'a pas été sans difficultés dans les faits), qu'après le premier jet que j'espérais boucler en trois mois, je laisserais reposer d'autant pour reprendre les corrections à la rentrée de septembre – autre moment charnière dans une année. Ce plan, ce n'est pas lui qui me motive : il découle de ma motivation.

Je pense que si j'avais fait le chemin inverse, que j'avais décidé d'écrire tous les jours en rentrant du boulot pour avancer un truc dans lequel je croyais moyennement et pour lequel je ne me sentais pas prête, ça m'aurait vite gavée.

Tendance motivation externe


Quand j'ai commencé l'aïkido il y a deux ans, je ratais beaucoup de cours et j'ai commencé à beaucoup m'en vouloir de ne pas y aller car je savais que j'en avais besoin, et puis le prof et les gens étaient sympa, et je me sentais bien à la fin des cours. Je culpabilisais quand je sautais une semaine, et encore plus si je me promettais d'y aller la semaine suivante et qu'en fait, la semaine venue, j'étais vraiment crevée et décidais de ne pas y aller non plus. Je me disais que j'étais vraiment nulle. Aujourd'hui, ça va un peu mieux même si ce genre de pensées réapparaît trop souvent et que je dois régulièrement me botter le cul pour aller à l'aïkido.

Je pense que, d'une manière générale, je suis plutôt dans une tendance à fonctionner à la motivation externe. La difficulté que je ressens à aller à l'aïkido, je ne la ressens pas avec le volley parce qu'en plus d'apprécier le volley (comme j'apprécie l'aïkido) je suis contente de retrouver chaque semaine mes amis du volley et qu'on l'on pratique ensemble.

J'ai beau crier sur tous les toits que j'ai pris mon stage parce que ça m'intéressais (ce qui est vrai), je l'ai aussi pris si tôt dans l'année pour me débarrasser des formalités, parce que j'avais peur de ne pas trouver à temps un stage davantage dans mon projet professionnel.

Pourtant, je sais aussi que ma tendance à être appâtée par de la motivation externe peut se corriger. J'ai réussi à entamer un travail pour changer ma vision de l'aïkido en insistant dans mes pensées sur le fait que ça me fait du bien, que les gens sont gentils, que j'apprends des choses, etc. Je pense qu'un blocage vient du fait que le truc qui doit sortir ne sort pas et aussi que je n'aime toujours pas trop qu'on me touche, ce qui est problématique pour un art martial. Actuellement, le travail est suspendu jusqu'en septembre car j'ai changé de ville et ai décidé finalement de ne pas m'inscrire dans un nouveau club. Comme la philosophie de l'aïkido c'est que l'on travaille ensemble et pas en combattant, je pense que c'est là-dessus que je dois travailler pour ressentir la même chose que pour le volley, tout en l'associant aux bonnes sensations, sinon je resterais dans de la pure motivation externe.

Pour l'apprentissage puis le passage du code de la route, j'étais motivée de manière très négative. Je le passais par obligation et rien ne rentrait dans ma caboche. J'ai opéré un changement d'état d'esprit en me forçant à voir cela comme une manière d'apprendre de nouvelle choses (motivation à la connaissance) et d'atteindre des objectifs plus généraux comme changer de ville et trouver du travail (motivation à l'accomplissement). Presque tout de suite j'ai commencé à retenir beaucoup mieux les leçons, et j'ai réussi le code de la route du premier coup. Tout ça pour dire que si comme moi vous avez plutôt une tendance à la motivation extrinsèque, et que ça bloque pour certaines choses, il est possible de faire évoluer la direction de votre esprit.

21 commentaires:

  1. C'est hyper vrai, ce que tu écris ! Et des fois on se dit qu'il faudrait qu'on fasse quelque chose mais plus on se le dit et plus on repousse. Jusqu'à ce que quelque chose nous fasse agir, et alors on se demande pourquoi on a tant tergiversé.
    C'est marrant dans ta manière d'écrire on dirait que tu analyses pas mal, j'aime bien ! Et c'est très intéressant :)

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    1. Ooooh oui ! Ces fois où on repousse on repousse on repousse ! Mais je ne procrastine pas : je gère mon temps (hmm mais c'est bien sûr :P).
      C'est gentil :) J'essaye en tout cas, pour changer un peu des autres articles sur la motivation qu'on peut trouver, qui sont assez... pas vides mais enfin pas loin, souvent, et surtout qui ne parlent pas tant de comment fonctionne la motivation :)

      Ça n'a rien à voir mais j'ai pensé que lesblogueuses.fr pourrait t'intéresser si tu n'y es pas déjà, il y a pas mal de blogueurs et je pense que tu pourras aussi trouver ton public ! Je pense d'ailleurs que le blog de Marie Kléber pourrait de plaire (et le tien lui plaire :P) :)

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    2. Il y avait une mini série sur Youtube, "voyage en procrasti-nation", c'était assez amusant.
      Euh oui tu peux carrément le dire la plupart des articles sur le sujet sont creux et n'aident nullement (si il suffisait de se dire de faire qqch pour le faire ça se saurait). Du même acabit que "7 étapes pour être heureux" ou "arrêtez de stresser avec des conseils". Cela dit c'est impressionnant le genre d'article comme cela qu'on voit ! (On dira qu'il y a plusieurs types de blogging xD).
      Je viens d'aller voir, merci de m'en avoir parlé ! C'est vrai que maintenant il n'y a plus hellocoton, et comme je galère un peu à avoir un minimum de lecteurs ça pourrait m'aider haha.
      Et encore merci ! Son blog est hyper cool, surtout les articles poétiques :)
      Tu suis quels blogs, généralement ? Et est-ce que tu as, je ne sais pas, une page instagram ?
      Passe une bonne soirée !

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    3. Il y en a beaucoup c'est vrai et souvent ils reprennent un peu tous les mêmes idées (pour la motivation : une petite récompense, une routine, etc. ; pour être heureux : 3 kiffs par jour, lâcher-prise, etc.), je trouve ça dommage car les personnes qui les écrivent doivent avoir des choses tellement plus intéressantes à raconter !
      D'ailleurs je me rends compte que je ne suis jamais allée faire un tour sur ton blog de manière vraiment creusée, il va falloir que je corrige cette erreur stupide !
      Contente de pas être tombée à côté ! :)
      Non, je n'ai pas instagram, ce n'est pas trop mon truc... j'en ouvrirais par contre sans doute un quand je lancerai mes podcasts.
      Je suis pas mal de trucs, quelques blogs BD, deux blogs d'écriture, des blogs d'artistes, des blogs humeurs, des blogs culture mais finalement très peu. J'évite les blogs hyper engagés, je trouve que souvent les personnes sont paradoxalement terriblement fermées d'esprit, soit on est avec eux, soit on est contre eux, et ça me déprime.

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    4. Se sentir bien quand on va moins bien passe par un travail sur soi, parfois rien ne marche puis on a un déclic... On passe des accords avec nous-même, on dialogue intérieurement avant de trouver quelque chose qui nous convient.
      Fais-toi plaisir pour le visiter, je ne sais pas trop après si c'est le genre de blog que tu aimes.
      Des podcasts sur quel sujet ? Mais c'est peut-être top secret... ;). Moi j'utilise instagram pour... je ne sais pas trop pourquoi en fait mais publier quelques photos (tu pourrais publier les tiennes haha) ou suivre des photographes.
      En fait je me rends compte que beaucoup de blogs engagés transmettent de la colère (ce qu'ils revendiquent, pour ceux que j'ai lus en tt cas - plus à gauche gauche et écolos, féministes etc.) et de la négativité. Et je n'ai pas envie de ça, pas envie de faire partie des gens qui voient toujours le mal (même s'il existe), car on peut toujours trouver un problème quelque part et moi je ne veux pas m'enfermer dans une colère permanente. Enfin après c'est quelque chose à laquelle j'ai pas mal réfléchi (j'ai un peu côtoyé des gens constamment en colère, au lycée, et très engagés) xD
      Désolée pour ces romans que je t'écris (surtout que je ne sais même pas réellement qui tu es haha).

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    5. Je trouve que c'est très important ce que tu dis : trouver quelque chose qui nous convient. Je pense que ce n'est que comme ça que les choses peuvent fonctionner !
      Haha j'aime pas mal de genre de blogs différents, je pense ! Dans le fond ce n'est pas le type de blog qui compte, c'est ce que la personne dit. Ce serait comme dire "j'aime que les personnes noires" ou "j'aime que les filles avec des couettes" alors que c'est pas ça qui compte ! (Mon parallèle est un peu exagéré mais c'est l'idée !)
      Oui, je trouve aussi qu'il y a beaucoup de colère. Ce peut être un moyen d'action mais ce n'est pas un moyen d'action qui me convient. D'ailleurs, j'étais allée lire un article sur le sexisme en fantasy sur le blog Planète Diversité, article qui n'est pas du tout vindicatif. Je l'ai souligné dans mon commentaire en disant que c'était bien et que malheureusement ce n'était pas toujours le cas quand on parle de revendications féministes, et là la blogueuse me dit "dénigrer les autres types de féminisme n'est pas non plus du féminisme, dommage tu y étais presque" et je me suis dis wahou déjà j'ai pas dit qu'être violent c'était pas du féminisme puis j'ai rien dénigré du tout... je trouve vraiment dommage qu'on en arrive là.
      Comme toi, ce n'est pas du tout ce que je veux. Au lycée, j'avais dans mes relations FB une amie de collège, anti-raciste, féministe, etc. mais qui passait son temps à déverser de la colère, ça me pesait beaucoup d'avoir ça dans mon fil d'actu. Je lui ai fait la remarque. J'ai été rembarrée. J'ai dit adieu. Mais au-delà de la colère il y a aussi une fermeture à d'autres méthodes, à d'autres façons de voir. C'est "j'ai raison, j'ai fait des recherches, je suis plus évoluée que toi, ouvre les yeux" ce "ouvre les yeux" me tape sur le système, comme si moi j'étais dans l'ombre, l'ignorance, et toi dans le savoir et la lumière et que tout le monde, au terme d'une réflexion juste et sereine, devait arriver à TON point de vue... c'est terrible, ça me donne envie de fuir et ça ne me donne pas du tout envie d'entendre le fond du message.
      Haha ne t'inquiète pas, ça ne me dérange pas du tout ! Au contraire !

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    6. Totalement ! Et même accepter que ce qui nous convenait ne nous convient plus.
      Du coup je suis allée voir l'article en question. Le truc c'est que beaucoup tombent dans un "piège", je trouve, qui est de critiquer tout ce qui est "schéma classique", par exemple un homme et une femme, ou une princesse et un chevalier. Sauf qu'en voulant uniquement une femme qui aime une autre femme (un exemple parmi d'autres) ou une femme guerrière ou un homme tout sauf guerrier, on tombe dans les clichés inverses. Le monde est fait de genres et ce n'est pas parce qu'une fille est princesse que forcément c'est ultra sexiste. Justement ça pousse à refuser en bloc des "stéréotypes", ce qui fait qu'on devient soi-même un stéréotype. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire... Surtout qu'on peut dire tout et son contraire (exemple : je suis féministe, je ne m'épile pas car je fais ce que je veux de mon corps et mets des habits larges car on sexualise trop le corps féminin VS je suis féministe et j'assume d'être sexy car on ne devrait pas cacher mon corps). Et en fantasy il y a des codes, et je ne crois pas qu'il faille à tout prix n'avoir que des couples homos (quoique certains livres de fantasy comme ceux d'Estelle Faye sont comme ça, et ils sont GENIAUX, si jamais tu connais Les Seigneurs de Bohen...), ou des "contres-clichés". Le danger d'un certain type de féminisme (qui pour moi n'est pas réellement du féminisme mais bon il existe une multitude de définitions) c'est que du coup rien n'est politiquement correct, rien ne va et les autres doivent prendre des pincettes. Et du coup tu tombes automatiquement dans l'inverse. Bref pour tout il faut réfléchir, adapter à chaque situation, s'écouter et aussi je pense arrêter de voir le mal partout, parce que si on aime la fantasy c'est aussi pour ces clichés (enfin moi en tout cas. Qui n'a jamais eu envie d'être une reine elfe qui part avec le mystérieux cavalier xD ?). On parle de genre, alors même si oui parfois ça fait grincer des dents (dans Légende de Gemmell par exemple), et que bien sûr on peut en parler, je trouve ça légèrement ridicule de vouloir à tout prix éviter les stéréotype (ne devient-on pas alors stéréotype ?). Je suis partie sur un autre sujet xD !
      C'est très vrai ce que tu écris. Il y a aussi un coupable de désigné, souvent le même, et curieusement tout est simple. Surtout que quand on fait des recherches et qu'on a déjà une opinion, on va soit trouver des sources qui nous confortent, soit avoir tendance à utiliser des opinions adverses pour montrer qu'elles sont fausses et ainsi renforcer la force de nos idées. Ce que tu décris c'est un peu condescendant aussi. Et oui certains vont systématiquement te demander des chiffres, des sources, qu'eux n'ont pas forcément ou que très partiellement, alors qu'avec les chiffres on peut tout dire et son contraire et que les idées sont les plus importantes ! Je veux croire que notre état d'esprit détermine notre vie, et je me refuse à adopter un état d'esprit toujours contestataire, dans la "lutte".
      Cool alors. Vlan un autre pavé, j'espère qu'il ne t'a pas assommée :)

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    7. Et aussi, la tendance qui ressort dans l'article dont tu m'as parlé est de toujours critiquer les hommes. Il faut soutenir les femmes, etc., parce qu'elles sont femmes. Juste. Et je ne suis pas trop d'accord avec ça, pour moi il faut soutenir qqun parce que son travail ou la personne nous plait, pas pour son genre. Je veux dire, la personne qu'on est n'est pas résumée à notre genre. Perso je sais que je suis une fille (j'ai 16 ans on va pas dire femme) et que ça implique certaines choses, mais ce n'est pas pour cela que je pense toujours à ma féminité. Je suis humaine, voilà tout.
      Remarque : c'est différent en politique, j'ai dû bosser au concours de Sciences Po Paris cette année en anglais sur un article "Why you should vote for a woman because she's a woman" et effectivement, pour deux candidats de même idéologie, la femme est "mieux" car incite les candidats hommes à mettre plus de mesures sociales, d'aides etc. dans leurs programmes. J'ai trouvé ça hyper intéressant, mais ça c'est en politique.

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    8. Oui, je vois ce que tu veux dire et je suis d'accord, le risque est effectivement de tomber dans les clichés inverses, dans une autre norme. C'est très visible dans le commentaire de quelqu'un qui dit (je résume) "le prieuré de l'oranger n'est pas parfait parce que les histoires d'amour homosexuelles ne se terminent pas bien, c'est dommage qu'on en revienne toujours à calquer sur notre monde" euh... mais là typiquement pour elle un roman parfait ce serait que les couples représentatifs des minorités réussissent sauf que dans la vraie vie les couples (y compris les couples hétérosexuels, hein) échouent aussi ! Donc là on tombe dans le truc inverse où il faut absolument que l'histoire se finisse bien... c'est dommage de tomber dans l'extrême inverse, parce qu'il y a des choses dans l'article très intéressantes (notamment concernant les descriptions et leur différence en terme de quantité et de détails quand on parle des hommes ou des femmes). Mais effectivement il y a risque de tomber dans l'inverse, et puis des femmes qui ont dû s'imposer dans un monde d'homme en se montrant "bonhomme" il y en a (je crois même avoir vu passer une étude de sociologie qui montrait que les jeunes filles dans les quartiers faisaient leur "bonhomme" (de leur propre terme) pour se faire accepter des garçons).
      Oui, c'est un effet psychologique qui fait que l'on voit le monde au travers de ses valeurs, etc. C'est très dur d'en sortir (c'est pour ça que les fake news fonctionnent et que les démentis sont moins relayés que les erreurs qu'ils corrigent) et plus on vieillit plus on s'enferme dans ses croyances (racistes, etc.) et plus on est fermé à l'argumentation d'un avis contraire.

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    9. C'est vrai, il y a un peu de ça, confirmé par le fait que l'autrice du blog a retweeté un tweet où la fille disait (le contexte on s'en fiche) que en gros le féminisme était une affaire de femmes, point barre. En fait, c'est du féminisme dit "essentialiste" : les femmes sont à protéger parce que oui, il y a une différence de nature avec les hommes, et que pour protéger les femmes des violences dont elles sont toujours victimes en situation de mixité, il faut leur offrir des espaces non-mixtes. Il s'oppose au féminisme constructiviste (auquel j'appartiens même si chaque féministe a un féminisme différent) qui se résume par "on ne naît pas femme, on le devient". Les essentialistes y croient aussi, mais elles y rajoutent une différence de nature. C'est de là que vient cette idée de toujours vouloir séparer les femmes parce qu'elles sont femmes (discrimination positive qui pour moi n'arrange pas les choses mais chacun voit midi à sa porte comme on dit).
      Ah oui, je comprends le principe. Comme les femmes sont mises du côté du social, etc. les hommes doivent rattraper ce biais en en mettant beaucoup plus dans leur programme pour empêcher la femme de jouer dessus. C'est à peu près ça ? C'est super intéressant, en tout cas !

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    10. J'avais vu un film/reportage sur les banlieues et oui les filles disaient ça, que c'était un peu lourd à supporter. On parle aussi des femmes en politiques qui, pour s'imposer, ont dû adopter des comportements masculins (comme Angela Merkel ou Margaret Thatcher je crois).
      Tout est une histoire de définition xD. Je connais un garçon qui est "pour les droits des femmes" mais il disait qu'il ne pouvait pas se dire "féministe" car, étant un homme, il ne peut pas vivre les mêmes choses que les femmes. Après je pense que tous les débats sur "doit-on utiliser le mot féminisme" etc. sont un peu stériles, car au final on devrait vouloir la même chose : pas une révolution pour aboutir à une société matriarcales (franchement dans le discours de certaines féministes que je qualifierais de "radicales", on a l'impression que tous les hommes sont mauvais et que tout ce qu'elles n'ont pas réussi est à cause de la société patriarcales), mais vouloir les mêmes droits et leur application pour les hommes et les femmes (pour un même travail, salaire égal, répartition des tâches ménagères... et même un congé paternité plus long). Mais c'est hyper intéressant les termes que tu utilises (constructivisme (ou constructionnisme que je viens de lire dans un article...?), essentialisme), je n'en avais jamais entendu parler.
      Oui c'est ça ! Les femmes abordent plus de points concernant le social (plus que l'économie), les aides familiales et pour les femmes, l'égalité H/F, et donc les hommes sont forcés de suivre le mouvement sinon ils perdent un électorat. SI ça t'intéresse j'ai trouvé l'article ici : https://time.com/5658428/voting-for-women/
      Tu as fait/ ou fais/ des études de sociologie ? Tu analyses très pertinemment les choses :)

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    11. Alors moi j'ai une définition très simple du féminisme : le féminisme, c'est vouloir l'égalité des genres (ce qui se traduit et par du concret (les droits) et par du un peu moins palpable (les images de genre, les rôles assignés, etc.)). Un homme peut parfaitement être féminisme, même s'il ne vivra jamais le harcèlement de rue...
      Ce que tu dis l'air de rien est encore une fois hyper important : le congé paternité plus long ! En fait, pour moi, le féminisme c'est aussi lutter contre l'image des genres comme je disais et donc lutter contre l'idée qu'un garçon ne doit pas pleurer et faire de la dance classique !
      Ces termes ne sont pas de moi, des sociologues s'en sont chargés à ma place :)
      J'irai jeter un œil ! :)
      J'ai fait des études d'Histoire mais je lis un peu de sociologie quand je peux, pas encore assez je pense.

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    12. On est parties tellement loin qu'on parle plus de motivation x)

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    13. Mais égalité en tenant compte du fait qu'il y a des différences physiologiques, non ? Par exemple, globalement les hommes courent plus vite que les femmes, et ce n'est pas que dû au fait que, plus jeunes, on encourage les garçons à courir après les balles etc. Enfin il y a quand même des différences.
      Ah oui totalement d'accord ! L'idée de l'homme qui doit rester fort, ne jamais montrer ses sentiments etc. est idiote, surtout qu'il existe beaucoup de sensibilités différentes chez les hommes comme chez les femmes.
      Ah oui c'est vrai, tu avais mentionné quelque part que tu avais fait de l'histoire.
      Bon. Alors. Se motiver, c'est... ? xD (compliqué - ou pas).

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    14. Oui oui, il y a des différences physiques, bien entendu. Mais même les différences en terme de pratique sportive peuvent s'interroger. Par exemple l'écart en saut à la perche entre les ados filles et garçons est de 70cm, mais entre les adultes c'est plus d'1m ! Je veux bien que les garçons développent plus de puissance que les filles, mais plus de 30cm en quelques années c'est énorme : quelle part on peut donner au fait que la perche féminine est moins développée que la perche masculine ?

      Est-ce que tu pourrais me dire si tu vois les bandes au fond de mon blog car de mon côté je ne les vois pas et je ne sais pas si c'est un bug ou pas ?

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    15. Oui c'est vrai que parfois ce sont des différences très importantes...
      Oui je les vois ! Beige pâle. J'aime bien le design de ton blog, aussi. Moi j'hésite à changer mon design mais après je galère avec les templates gratuits autre que ceux de Blogger (je ne veux pas payer xD) parce que comme c'est gratuit il n'y a aucune option et qu'il faut aller dans le code (je l'ai déjà fait pour un ancien blog mais je n'ai pas de connaissances donc ce n'est que du bidouillage...).
      Bonne soirée !

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    16. D'accord, merci de ton aide, parce que de mon côté elles disparaissent et je n'ai plus que les cristaux donc je voulais m'assurer que ce n'était qu'un bug de chez moi.
      C'est gentil ! :) Je trifouille un peu le code aussi mais très peu, je suis aussi sur une base gratuite :)

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  2. J'adore ta plume
    Et ta réflexion est tellement vrai :)
    https://www.mademoisellevi.com

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    1. C'est très gentil, merci beaucoup ! :)
      Hésites pas à lire d'autres articles, tu me diras si ma plume te plaît toujours, haha :P

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  3. Super article qui donne à réfléchir ! Motivation intrinsèque et motivation extrinsèque... je ne n'avais jamais vu les choses comme ça - il y avait seulement d'un côté "la motivation" de bon coeur, la détermination à accomplir quelque chose, et d'un autre les obligations (comme par exemple avec la peur du 0 qui plane si on ne rend pas le devoir).

    Ecrire est vraiment intéressant parce que pour le coup il n'y a pas de pression externe - tout dépend exclusivement de nous et de ce que nous souhaitons accomplir - le travail fourni et la motivation a faire ce travail dépend de nous. C'est vraiment chouette.

    Bon courage pour ce premier jet !

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    1. C'est gentil ! J'essaye en tout cas, surtout quand j'ai matière !
      En fait, ce sont des choses qu'on ne théorise pas forcément nous-mêmes mais que l'on ressent si on fait un peu attention (comme le jour où j'ai fait une attraction que pour faire plaisir à mes amies alors que je savais que ça n'allait pas me plaire !). Parfois, connaître la version théorisée n'avance pas à grand-chose, mais parfois ça permet de mieux observer nos comportements !

      Oui, c'est vrai, et je pense que globalement (en tout cas j'espère !) que c'est le cas avec les autres créations (dessin, danse, etc.) même si on sait que parfois les parents sont derrière (ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose en tout cas au début, mais si ensuite l'enfant ne trouve pas sa propre motivation, il risque d'arrêter).

      C'est gentil ! Merci !

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