vendredi 29 mai 2020

Journal d'écriture, mois 3

Source – Alina Vilchenko
J'avais prévu de ne faire mon prochain journal d'écriture que le mois prochain. Mais, comme vous avez pu le lire dans mon article sur la manière dont je construis mes personnages, j'ai récupéré mes notes plus tôt que ce qui était prévu. Ça fait maintenant environ deux semaines que je les ai et même si ça n'a pas changé grand-chose du point de vue de l'histoire elle-même, je suis très soulagée et je sens vraiment une différence par rapport à avant sur le plan psychologique.

En réalité, en quinze jours, je n'ai toujours pas dépassé le point critique, la dernière borne de scénario dont je me souvenais. De ce point de vue-là avoir mes notes ne m'a donc pas débloquée. Par contre, j'avais effectivement fait quelques erreurs dans l'histoire, et j'avais notamment oublié un point-clef. Ce qui fait que, en plus des corrections "lambda" (je me suis trompée sur les attributions d'un dieu, quand même... alors que c'est moi qui ai créé ce dieu... xP) j'ai dû insérer un nouveau chapitre en plein milieu de ce que j'avais déjà écrit ! Ça a été assez perturbant pour moi car je n'ai pas l'habitude d'oublier des choses en cours d'écriture, en tout cas pas de cette manière – ça se joue plutôt à la marge, sur une réplique que je n'ai pas mise, par exemple. Cependant toutes ces corrections ne m'ont pas prises beaucoup plus d'une heure, donc elles étaient assez minimes en fin de compte, et le chapitre a ajouter a plus rôle de clef pour faire tourner l'histoire que pour la faire avancer, il tient sur deux pages et n'a donc pas été très long à écrire.

Pour le reste, avancer est beaucoup plus facile, parce que je peux consulter ma frise chronologique et toujours vérifier la borne que je dois atteindre ensuite. Je me rends compte aussi que ma peur initiale de me "bloquer" en m'imposant un déroulé de l'histoire et en bloquant mon imagination était infondée. À la lecture de certaines bornes, au lieu de me dire "OK, et ensuite ?", je me dis plutôt : "mais comment Diable vais-je arriver là ?!". Sans compter les passages à ajouter pour donner les bonnes informations aux bons personnages... Ce qui me fait le plus peur du point de vue du scénario c'est que j'ai l'impression qu'un passage, qui était censé être une immense révélation, change l'ambiance de l'histoire, ce dont je ne veux absolument pas ! Je dois donc doser avec prudence.

La première moitié de mon mois de mai a été similaire à ce que je disais dans mon dernier journal d'écriture : je galérais à écrire, à avancer, et ne faisais des séances que de quinze minutes. Pas top. Aujourd'hui je suis revenue à des séances beaucoup plus longues (une heure trente hier). Comme j'ai changé de routine, je ne sais pas si ça vient de la confiance que j'ai retrouvée en même temps que mon carnet qui contient tout ce dont j'ai besoin, ou si c'est parce que ma nouvelle routine me convient mieux. Je pense que c'est un mélange des deux, d'autant que ladite routine n'est pas encore véritablement installée.

Si vous me suivez depuis le début vous vous souvenez peut-être que j'écrivais le soir, après manger. Mais un jour, je me suis réveillée tôt un matin, il y avait du soleil, j'ai regardé par la fenêtre et je me suis dit que j'avais furieusement envie d'écrire. C'est ce qui m'a motivé à me lever un peu plus tôt le matin pour écrire avant le petit-déjeuner. C'est un succès améliorable ! Un succès parce que je suis du matin, donc ça ne me demande pas véritablement d'efforts. Un succès aussi parce que je trouve qu'il est plus facile de couper de tout ce que j'ai à faire le matin avant le petit-déjeuner que le soir. Pour moi, le petit-déjeuner lance la journée, donc écrire avant c'est comme "voler" un moment privilégié. D'ailleurs c'est assez drôle parce que, quand j'écris le matin, souvent le soir je ne me souviens plus que j'ai écrit, ou je me demande si je l'ai fait, comme si ça n'avait pas existé.

Succès améliorable parce que j'ai pris de mauvaises habitudes de sommeil ces dernières semaines, et que rétablir de bonnes choses en accord avec mon rythme naturel n'est pas toujours hyper simple, ce qui fait que je me retrouve le matin avec un temps limité pour écrire ("pour être prête, il faut que j'aille manger à telle heure, donc il me reste une heure dix"), ce qui me stresse. Hier, j'ai commencé à écrire vers six heure, ce qui me laissait environ deux heures. Comme mon maximum rarement atteint est deux heures trente, et que quand ça va bien je tourne plutôt autour d'une heure ou une heure et demie, avoir une grande plage avec du rabe me permet de me sentir beaucoup plus libre et sans pression. Je vais donc travailler à rester sur ce rythme.

J'ai aussi remarqué que j'avais beaucoup plus de recul sur la qualité de ce que j'écris en phase même d'écriture. Je suis capable de dire que ce que je suis en train d'écrire est "vraiment mauvais", ne correspond pas à ce que je veux faire, et que je devrais corriger, voire supprimer. Ça m'a d'ailleurs poussée à supprimer, à la louche, trois milles des quatre milles derniers mots que j'avais écrit, pour faire quelque chose d'un peu plus... cohérent vis à vis de l'ambiance que je veux dans l'histoire, dans la ville où elle se déroule, et pour les personnages. Sans aller jusque-là, je sais parfois qu'un passage de quelques lignes ne correspond pas tout à fait à ce que je veux faire.

Je ne sais pas si c'est le fait d'écrire tous les jours et donc d'être beaucoup plongée dans mon scénario que je ne l'étais que j'écrivais une fois par semaine, voire une fois toutes les deux ou trois semaines ; ou si ça vient du temps que je passe à lire les questions de méthode et de style des uns et des autres sur un forum d'écrivains que je fréquente ; ou si c'est simplement qu'avec le temps on est tous capable de savoir si ce qu'on écrit est mauvais ou pas. Ou si je me fourvoie complètement et que tous ces passages (que je n'ai marqué par rien du tout, d'ailleurs), ne me sauteront pas aux yeux au moment de la relecture.

Côté statistiques, même si je n'ai pas d'objectifs chiffrés, parce qu'écrire tous les jours est déjà en soi un objectif, je suis quand même assez fière de mon avancée. J'ai atteint la page cent de mon document, et dépassé la barre des soixante milles mots. En calculant (pas de tête, haha :P) ça me fait en moyenne du six-cent-soixante-dix mots par séances. Soit un peu plus d'une page Word. Au final, c'est assez peu, mais ma période "quinze minutes par jour" fait beaucoup descendre cette moyenne. Quoi qu'il en soit, je suis contente de voir que j'avance !

Et vous ? Où en êtes-vous dans vos projets ?

4 commentaires:

  1. bonjour, comment vas tu? c'est difficile d'écrire et de concilier cette passion avec la vie quotidienne. je n'écris plus vraiment comme avant, même si je blogue, je rédige pour le boulot ou je fais des fanfics par exemple. les journées sont trop courtes pour moi! passe un bon vendredi et à bientôt!

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    1. Bonjour :) Bien, et toi ?
      Je peux écrire une heure par jour ou plus seulement parce que je suis en télétravail. C'est grâce au coronavirus, paradoxalement ! Car avant, en stage sur Paris, je me levais à 6h, rentrais à 19h15-20, avait fini de manger, mettons, vers 20h, et il ne me serait pas resté beaucoup de temps pour écrire avant de devoir aller me coucher ! D'autant que j'ai besoin de mes huit à dix heures de sommeil pour être en forme (à 7 je tire déjà la langue, et à 6 je dors debout !). Donc je comprends très bien que ça soit difficile de concilier temps d'écriture et vie quotidienne !
      Après, je pense aussi que c'est une question de choix. Je regarde moins de séries, par exemple. Comme je veux vraiment arriver au bout de ce projet, je me donne les moyens de le faire !

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  2. En ce moment, j'essaie d'aller me coucher plus tôt pour me lever plus tôt et avoir un peu de temps le matin - c'est dur pour moi, parce que je ne suis pas vraiment du matin... Mais pendant les périodes ou j'arrive à décaler un peu mon sommeil dans ce sens, c'est génial, j'ai l'impression que les journées sont plus longues, et plus prolifiques.

    J'aime toujours lire tes journaux d'écriture ;)

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    1. Le principal c'est de toujours respecter son rythme de sommeil. Si tu n'es pas du matin, te lever à 6h ou 5h30 sera vraiment dur et va avoir plus de répercutions négatives. Donc il faut toujours se "lever tôt pour soi". Comme je suis du matin, "un peu tôt" c'est 5h30-6h et tard pour moi le soir c'est 21h (je suis claquée !).
      Mais c'est clair que quand on se lève un peu tôt, les journées paraissent beaucoup plus longues !

      C'est gentil merci beaucoup ! :)

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