samedi 19 décembre 2020

Vivre de son écriture

Source – Karolina Grabowska

Je n'avais pas vraiment prévu d'écrire cet article (un peu comme tout mes articles, d'ailleurs :P), mais c'est une question qui me taraude depuis quelques jours. En fait, je me rends surtout compte que j'ai beaucoup évolué sur ce sujet. J'ai presque carrément fait un revirement à 180°, d'ailleurs !

Il y a encore quelques années, quand j'étais au lycée je pense, pour moi ce n'était pas envisageable de vivre de mon écriture parce que je ne voulais pas avoir à faire que ça de mes journées, je ne m'imaginais pas que ce serait possible et j'avais un peu peur que ça ne me plaise pas, aussi, ou de ne pas avoir le temps de faire autre chose. Le message d'une autrice (je crois me souvenir que c'était Samantha Bailly mais je ne pourrais pas le jurer) me disant qu'elle s'était lancée dans des études pour le plaisir, etc. m'avait à peine convaincue. 

En fait, pour moi, écrire est un besoin et je ne me voyais pas être payée pour réaliser un besoin. Ce qui est très con parce qu'à côté de ça je veux aussi publier mes histoires même sans en faire mon métier et donc gagner de l'argent dessus, et donc gagner de l'argent sur un besoin. On n'est plus à une contradiction près...

L'autre jour j'ai reçu ma première newletter de Pierre Grimbert (qui pour une raison tout aussi inexplicable qu'irrationnelle m'a carrément mis la patate !) qui disait qu'il pouvait désormais consacrer plus de temps à l'écriture et écrire plusieurs heures d'affilées chaque jour. Et je me suis prise à me dire à moi-même "qu'est-ce que j'aimerais bien n'avoir que ça à faire de mes journées !". Vous imaginez ? Tous les matins je n'aurais qu'à me pencher sur mon ordi et écrire, écrire, écrire, écrire ; voir mes personnages se sortir des situations compliquées dans lesquelles ils se sont mises (ou plutôt dans lesquelles je les ai mises, les pauvres loupiots !). Je pourrais écrire des heures et des heures et c'est bien tout ce que l'on me demanderait : rester dans mes mondes imaginaires et leur faire prendre une certaine réalité. Le rêve !

Je ne sais pas d'où me vient soudain cette idée. Peut-être que c'est la newletter de Pierre Grimbert que j'ai trouvée inspirante quelque part au fond de moi. Peut-être que c'est le fait que j'écris beaucoup en ce moment. Je dois restreindre ma boulimie livresque parce que si je plonge dans un livre (le dernier intégral du Cycle de Ji de Pierre Grimbert, justement) je sens que je ne vais pas le lâcher, or c'est embêtant parce que j'ai quand même quelques petits trucs à faire. Alors je me restreins, jusqu'au moment où je me bloquerais trois jours pour lire en ne m'arrêtant que pour aller aux toilettes, manger, et dormir. Et pour compenser, j'écris. C'est aussi que je suis dans la correction de mon roman (je vous en reparle bientôt dans un journal d'écriture et un article spécial sur ma méthode de correction ;P) et du coup j'y accorde plusieurs heures par jour et ensuite le soir je trouve encore le moyen de penser au roman suivant de plus en plus sérieusement tout en écrivant une histoire juste comme ça pour le plaisir, au moment où je craignais de n'être plus capable d'avoir de nouvelles idées dignes de ce nom. Et en fait... j'adore ça ! En tout, je dois bien accorder six heures par jour à l'écriture (pas aujourd'hui, j'ai fait le ménage, j'ai même pas encore commencé à corriger mon roman !). Je profite de ne pas trouver de boulot pour y passer des heures. Je trouve ça hyper grisant ! Peut-être que c'est le fait de voir ce que ça fait de ne pouvoir passer ses journées qu'à ça qui m'a débloquée et me permet de dire que finalement non : je ne m'ennuierais jamais si je n'avais que ça à faire !

Sur le forum dont je suis membre, une membre a demandé combien d'heures par jour on passe à l'écriture. Je lui ai donc raconté mon parcours des dix derniers mois. Et j'ai réalisé que peut-être le fait de m'être lancé comme défi d'écrire tous les jours pour commencer et finir mon roman a déclenché chez moi tout ça. A tout débloqué. Parce qu'après l'écriture, j'ai lu et lu et lu durant des jours où je ne faisais que ça. Et maintenant j'écris. Ou je pense écriture. Ou je parle écriture sur mon blog alors que ce n'est même pas un blog auteur ! Même le fait de n'être jamais tombée amoureuse je tourne ça en question d'écriture : comment je peux écrire bien une romance si je ne sais même pas de quoi je parle ?

Pourtant, je pense qu'il n'est toujours pas raisonnable de penser vivre de mon écriture. Si ça arrive, tant mieux, j'en serais ravie. Mais c'est déjà tellement difficile d'être publiée, que d'en vivre !... C'est à peu près aussi réaliste que de d'envisager tout plaquer pour élever des ânes de rando en Dordogne ! Mais ça me fait plaisir de me prendre à rêver que ce soit possible. En fait, je ne connais qu'une seule autre chose que je pourrais faire à longueur de journée sans m'ennuyer : la radio !

4 commentaires:

  1. C'est génial de vouloir sortir un livre ! J'ai toujours aimé écrire, quand j'étais petite j'écrivais déjà des histoires courtes à l'ordinateur ou dans mon carnet, et j'aimerais beaucoup écrire un livre aujourd'hui aussi, mais je n'arrive pas à prendre le temps pour ça, car je sais déjà que ça me prendra des heures et des heures et en ce moment je préfère me consacrer à d'autres activités :)
    Mais bon courage à toi !! :)

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    1. Ce que tu soulignes est essentiel : se donner le temps ! Ce genre de choses, c'est une question de priorités, donc ne force rien, c'est contre-productif ! Il arrivera forcément un moment où tu décideras que c'est le moment d'accorder ta priorité à l'écriture !
      Quel genre choses écris-tu ?

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    2. Oui c'est aussi ce que je me dis :)
      Oh, quand j'étais petite j'écrivais des histoires à hauteur d'enfant, un peu d'aventure, un peu du quotidien... mais sinon mon style préféré c'est l'aventure (genre partir à la recherche de quelque chose et rencontrer des problèmes en chemin), et en ce moment je me dis aussi pourquoi pas, le crime ! Pourtant j'ai horreur de ça, je suis vite peureuse, mais j'aimerais trop écrire un livre sur le crime parfait où personne ne s'y attend sur qui est l'assassin ! Et toi ?

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    3. Tu peux très bien mélanger les genres et faire de l'aventure avec un crime ! Drôle de mélange mais ça peut rendre un truc hyper sympa !

      Surtout de la fantasy. Pour le sous-genre, je serais incapable de dire !

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