mardi 29 juin 2021

Journal d'écriture, Roman 2, n°0

Source – Vlada Karpovich

La dernière fois j'avais dit que c'était le dernier journal d'écriture sur Roman 1 mais que j'en ferais sans doute un sur Roman 2. Ben voilà :P En fait, je pense que je serais absolument incapable de ne pas en faire : ça m'aide beaucoup à prendre du recul et déstresser, donc même si jamais vous vous en fichez, je les écrirais quand même haha :P

Ce matin, j'ai envoyé mon manuscrit à Mnémos bien que je n'ai pas encore eu les ultimes retour sur les extraits corrigés de ma bêta-lectrice. En fait, je m'y suis retrouvée obligée pour être tranquille psychologiquement car j'ai prévu de commencer la rédaction de Roman 2 le 1er juillet et j'avais absolument besoin d'avoir fait le premier vrai envoi avant. Surtout que je me sens un peu tendue pour cette rédaction donc je vais éviter de me rajouter des motifs d'anxiété !

En fait, ça me fait carrément peur. Je vous avais déjà parlé de mon appréhension à reprendre une rédaction sérieuse après des mois passés en simples corrections ou à écrire des choses un peu nulles sur mes projets explorations/exutoires ; et cette appréhension n'est pas passée. J'ai repris mon vieux brouillon de 2017 pour voir les différences, ce que je gardais ou pas. Je ne peux pas le reprendre et le corriger, parce que le style est beaucoup trop bancal et que plein de points centraux pour l'intrigue se sont modifiés avec les années passées dans ma tête, donc il vaut mieux carrément tout réécrire. Mais en même temps j'ai peur de ne pas en être capable. Je me dis souvent que si je perdais Roman 1 et que je devais tout réécrire, je ne saurais pas le faire. Là, c'est un peu pareil avec ce début. Alors que la scène d'ouverture est un type de scène que j'ai écrit déjà plusieurs fois, donc je sais que je sais le faire.

Je pensais que commencer Roman 2 serait plus facile parce que je sais où je mets les pieds, puisque je l'ai déjà fait, mais en fait c'est au moins aussi difficile que de me lancer dans Roman 1 ! Pour le coup, l'expression "se jeter à l'eau", trouve parfaite illustration ! Parfois, j'ai envie de repousser le lancement, et tout de suite après je me dis que si je repousse je ne l'écrirais jamais parce que ça sera jamais le bon moment ; et en parallèle je sens bien que j'ai besoin d'écrire cette histoire, qu'elle pousse derrière mon front, et que c'est maintenant ou jamais. Je pense que le problème vient aussi de là : j'ai besoin d'écrire cette histoire. Je vais y mettre beaucoup plus de moi que dans le premier roman.

Quand on écrit, on met forcément un peu de soi, des sentiments, des valeurs, des croyances, des sensations, etc. Mais là, ça va un peu plus loin : mon personnage a mon âge, est à cheval sur les questions d'honneur et a des problèmes de confiance en les autres, d'ailleurs le roman tourne autour de ça. Notre ressemblance s'arrête ici ; mon héroïne est beaucoup plus radicale que moi sur l'honneur et la loyauté, par exemple, ce n'est pas une colérique et elle prend tout avec beaucoup de calme, c'est une guerrière sûre de sa force. Mais, même si elle n'est pas mon double, je l'ai créé avec des points communs suffisamment forts pour que ça me handicape dans mon appréhension de l'histoire. Et c'est normal : à l'origine, cette histoire avait été commencée comme un projet exploratoire/exutoire, et pas comme un roman. Dans mes projets exploratoires, je mets toujours beaucoup de moi, même si je n'en ai pas forcément conscience (d'ailleurs, en 2017 je vous aurais dit que cette histoire tournait autour de la relation à l'argent, et pas de la confiance en les autres). Ce trait-là n'a pas disparu avec les années de maturation. Et je me retrouve un peu embêtée. Parce que si je n'y prends pas garde, je vais me retrouver à partir dans tous les sens sans mesure, pour mon bien à moi et pas celui de mon histoire.

Mon autre problème c'est que j'ai prévu une histoire d'amour. Sauf que comme je ne suis jamais tombée amoureuse, je ne sais pas ce que ça fait. Mes seuls modèles sont dans la littérature, les films, les manga… du coup j'ai un peu peur d'être dans une sorte de caricature et de mal doser mon affaire. Ce qui est un problème vue que l'intrigue sentimentale croise l'intrigue principale et n'est pas juste là pour faire joli. Je pense aussi que ce qui me fait un peu peur là-dedans c'est que ce sera un peu le même genre de roman que Ayesha, d'Ange, et j'ai peur de copier.

J'ai aussi peur d'avoir "perdu mon style" à force de corriger le premier roman et d'écrire des bêtises sur des projets exutoires, mais aussi d'avoir trop lu la même autrice d'un coup. À peu près au milieu du mois je me suis lancée dans le grand Cycle des Anciens de Robin Hobb avec la première époque de L'Assassin royal. Le problème, quand on lit beaucoup un seul auteur, c'est qu'on peut se retrouver avec l'effet éponge, et écrire vaguement "dans le style de". D'ailleurs, quand j'ai eu fini les quatre livres des Mille et Une Nuits, je commençais à penser dans ma tête avec des expressions des contes, et j'avais enchaîné sur des manga pour me "reparamétrer".

Là, c'est ce que j'ai fait : après ma lecture, je n'ai rien lu pendant un jour, puis j'ai lu une petite nouvelle de fantasy et un manga, pour ouvrir mon cerveau à d'autres styles. J'ai choisi le manga pour me reparamétrer parce qu'il n'y a pas de narration à proprement parler, juste les dialogues, donc c'est pas mal quand on a une "musicalité d'écriture" dans la tête, pour la faire partir. Au début, j'ai cru que cinq jours ne serait pas suffisant, mais finalement, ça va. Il me reste encore demain. Je pense que j'aurais réussi à me sortir Robin Hobb de la tête. Mais je me suis filée une sacrée frayeur xP Sans compter que je me suis beaucoup retrouvée dans Fitz (le fait qu'il se sente seul, qu'il ne fasse vraiment confiance à personne, qu'il n'ait pas de souvenirs de sa petite enfance, etc.), je me suis accrochée à lui à tel point qu'il a bien dû remplir une fonction psychologique, et du coup me décoller après ma lecture était un peu plus dur que si ça avait juste été une question de style.

Quand je commence à penser à écrire Roman 2, ou que je travaille dessus (vérifier la carte, chercher la musique avec laquelle je vais écrire, etc.) je suis vraiment trop enthousiaste, c'est aussi comme ça que je sais que c'est le moment. Quand je me dis "demain j'écris" et que mon cerveau complète tout seul "Roman 2" alors que c'est pas encore tout à fait le moment et que ce que j'ai prévu d'écrire c'est un projet exutoire, c'est que je suis prête xP D'ailleurs, ce projet exutoire je l'ai presque fini, j'aimerais bien mettre le point final avant de commencer Roman 2, ça serait quand même vachement cool.

Pour Roman 1, mon objectif était juste de finir, donc je n'avais pas d'objectifs chiffrés de nombres de mots, sauf à la toute fin quand j'en ai eu marre d'avoir l'impression de ne pas avancer. Là, j'aimerais bien finir mon premier jet en trois mois. En partant du principe que je vais écrire la même quantité que la première fois (150 000 mots à la louche) il me faut 50 000 mots par mois, donc 1 600 mots et des brouettes par jour. Je sais que j'écris à peu près 800 mots par heure sur les projets sérieux, donc que j'en ai pour deux heures à deux heures et demi par jour. (C'est là qu'on voit que c'est important de bien se connaître.) C'est faisable. Pour les deux prochains mois, c'est même plus que réalisable. Si je travaille en septembre, ça sera sans doute un peu plus compliqué, mais pour moi l'écriture est une priorité (quand j'ai vu que dans l'une des villes où j'ai candidaté à un travail tout était au centre-ville et que ça réduisait les temps de trajet je me suis dis "chouette ! du temps gagné pour écrire !") donc je devrais pouvoir m'en sortir sans trop de peine, je pense.

Bizarrement, me mettre ce genre d'objectifs et défi ne me stresse pas du tout. Peut-être parce que je raisonne moins en termes d'objectifs que de pronostiques. Si jamais je n'arrive vraiment pas à écrire 1 600 mots par jour de manière satisfaisante (parce qu'à un moment donné on peut écrire très vite des choses pas très qualitatives, mais ensuite c'est beaucoup plus compliqué de corriger parce que ça prend plus la forme d'une réécriture que d'une correction donc ça ne vaut pas le coup), je m'arrêterais, et j'irais à mon rythme.

J'essaye aussi d'apaiser mes petites anxiétés en me disant que, quand je lancerais la musique pour me concentrer, ça partira tout seul ! J'espère, en tout cas. Une habitude se prend en vingt-et-un jours, donc les vingt-et-un premiers jours de juillet seront les plus tendus. J'ai toujours un petit trou dans ma frise chronologique, mais même ça, face à ma peur de "perdre mon style", ça ne fait pas le poids x) J'ai déjà quelques idées pour combler, donc on verra bien !

Et vous ? Comment avancent vos projets ?

2 commentaires:

  1. 1600 mots par jour pendant trois mois, c'est un sacré défi ! J'avais tenté le NaNoWriMo, et j'ai échoué ahah. Je sais que la période qui arrive peut potentiellement être plus propice à l'écriture car je devrais avoir moins de travail (mes clients partent en vacances, et je fais toujours attention à être décalé avec eux pour avoir des semaines où je souffle complètement^^). Sauf que je sais aussi qu'avec les beaux jours, j'ai envie/besoin d'être dehors et m'éloigner des écrans.
    D'ailleurs, question pour toi qui publie régulièrement sur ce blog : comment arrives-tu à gérer blog et livre en même temps ?

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    1. J'ai jamais tenté le NaNo, je pensais peut-être cette année avec un projet Jeunesse pas prise de tête, juste pour le fun, du coup ça me ferait passer mon mois de repos du manuscrit en écrivant x)

      C'est super important de s'éloigner des écrans, en plus la nature c'est bon pour la santé, ça déstresse, etc. donc l'écriture n'est que meilleure ensuite ! Et puis rien ne t'empêche de sortir te balader l'après-midi et d'écrire le matin, ou d'écrire seulement 15min par jour, etc. Y a plein de petits moyens de s'organiser !

      Haha bah c'est simple : je suis au chômage x)
      Roman 1 je l'ai écris en gros l'été dernier, j'étais censée être en stage mais j'étais en télétravail et on me donnait quasiment rien à faire, donc j'avais le temps pour le blog dans la journée, et le matin avant le petit-déj j'écrivais. Sans le coronavirus (merci Covid) j'aurais fait Paris-Rambouillet tous les soirs, je serais arrivée hyper tard et hyper crevée, donc j'aurais sans doute pas fini mon premier jet en 6 mois. Ensuite, comme j'ai été un an au chômage, j'avais le temps de me faire des séances de relecture de 4h d'affilée.
      Travailler et écrire, ça ne me fait pas peur ; en me levant un peu plus tôt je peux caser deux heures d'écriture, je peux aussi scinder mes deux heures et deux et écrire une heure le matin et une heure le soir, ou me prévoir de me rattraper un peu sur le week-end par exemple. Ce qui me fait le plus peur, ce sont les corrections. En première relecture je tourne sur du 5 pages par heure, et je commence à fatiguer au bout de 20 pages, à peu près. Donc je me fais facilement des séances de 4h. Ça, en travaillant 35h, c'est déjà plus compliqué !
      Ensuite, gérer le blog, c'est pas dur : j'ai presque pas de commentaires auxquels répondre, je n'ai que Twitter et quasi pas d'abonnés (je vais quitter Twitter pour Instagram, d'ailleurs parce que Twitter n'est pas bon pour ma santé mentale) du coup c'est facile : je publie et je m'en occupe pas x) Et mes articles prennent pas tant que ça de temps à écrire, généralement. S'il y a des recherches, comme celui sur les règles, ça peut me prendre plus longtemps (une demi-journée de recherche et une demi-journée d'écriture), mais la plupart du temps, comme j'écris au fil comme ça vient, je n'ai pas de problème. Je n'ai jamais d'articles dans mes brouillons à part mes 5 derniers livres lus parce que j'écris les chroniques au fur et à mesure.
      J'ai prévu de contraindre à une connexion à Instagram par semaine, pour regarder mon fil et publier et de ne pas l'avoir sur mon téléphone.

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