mercredi 9 juin 2021

Surmonter la peur de conduire

Source – Kelly Lacy
Sur YouTube je suis quelques personnes qui proposent des méditations et des hypnoses. Un jour, l'une d'elle à fait une hypnose sur l'amaxophobie, la peur de conduire, et je me suis dit que de toute évidence j'étais un peu concernée. J'ai écouté l'hypnose, et à un moment je me suis retrouvée au bord des larmes. (Oui, je suis un être sensible, c'est de pire en pire, va vraiment falloir faire quelque chose de toute urgence avant que je me transforme en chouineuse.) Quand je pense à la conduite, je ne fais de crise de panique, ce n'est pas aussi violent que ça, mais je me sens… je ne sais pas trop, "vaseuse" ne serait pas vraiment le bon terme, mais disons un peu stressée, pas sûre de moi, parce que je ne comprends rien.

Je ne comprends rien à la mécanique, je ne comprend rien à l'espace autour de moi (si ça passe ou pas, si les roues arrière vont suivre, si je suis bien placée ou si je vais me prendre les voitures de la file d'à côté…). J'ai aussi quelques problèmes de coordination, donc parfois je frêne en même temps que j'appuie sur l'embrayage, mais je ne m'en rends pas compte. Comme je suis stressée, et qu'il y a beaucoup trop d'informations à regarder pour mon petit cerveau et de trucs à faire (déjà, gérer le passage des vitesses, la coordination avec les pédales, ça a pris trois plombes, mais en plus s'il faut regarder dans les rétroviseurs, surveiller les autres véhicules…!), je me précipite, je panique, je ne sais pas où regarder, donc je panique encore plus. J'ai aussi énormément de mal à me concentrer.

Des fois, je me prends à conduire un peu en "automatique", détachée, comme si le pare-brise était un écran projetant un jeu vidéo. En fait, je crois que j'en avais déjà parlé sur le blog, mais j'ai une petite roue de hamster dans la tête, qui tourne tout le temps, tout le temps, tout le temps. Ce qui me fait mes problèmes de sommeil. Ce qui me fait aussi que parfois, quand je conduis, j'ai la sensation que mon cerveau réfléchis à des tas d'autres trucs en arrière-plan, mais pas à la conduite. Quand c'est pas encore trop marqué, et que j'ai le temps, j'essayais de me répéter un petit mantra (que j'ai à moitié oublié, maintenant) trouvé dans le Traité des Cinq roues de Musashi, et de me recentrer sur mes cinq sens. Mais quand je suis trop paniquée, je ne pense même pas à faire ça (c'est con, c'est au moment où j'en ai le plus besoin).

Il y a quelques temps, j'ai eu mon permis. Donc j'ai commencé à conduire avec ma sœur à côté, sauf qu'elle est très stressante. Donc, j'ai commencé à conduire avec mon père. C'est un peu mieux, mais comme il a pas les pédales, ça me stresse, ses remarques me stressent (même s'il est patient et tout), et comme j'ai déjà du mal à me concentrer, c'est encore pire. Du coup, la dernière fois que j'ai conduis avec lui, j'ai fait n'importe quoi, et en me garant entre deux voitures je m'en suis pris une. Le pire c'est que, en regardant toutes les places vides au fond du parking avant de commencer la manœuvre, dans mon préconscient une petite voix m'a soufflé que me garer là-bas serait mieux. Puis après je me suis dit "nan, c'est bon, ça va le faire". Moralité : quand je n'écoute pas mon instinct tout tourne toujours mal. Je le sais depuis des années et j'arrive quand même encore à me faire avoir. Grande championne. Bref. 

C'est à ce moment-là que j'ai commencé à reprendre des heures de perfectionnement. La dame est très gentille, elle me donne des repères mieux que mes anciens moniteurs pour que je puisse bien me garer, bien savoir si ça passe, et tout. Sauf que, quand je panique, je panique : donc je ne sais plus où regarder, et je fais tout vite comme si une partie de moi voulait prouver que je sais conduire (alors que je ne sais pas conduire, donc je devrais m'arrêter régulièrement, dans une manœuvre par exemple, pour bien tout vérifier de partout). Ça s'est encore vérifié à mon heure de conduite ce matin. Faut dire aussi qu'avec seulement trois heures de sommeil, c'est un peu plus compliqué que d'habitude de ne pas faire n'importe quoi. Je pense que j'ai un peu énervé la monitrice, la pauvre.

En fait, je suis désemparée.
Complètement perdue.

Le jour du permis, à la fin, quand je suis sortie de la voiture, j'étais certaine que je ne l'avais pas, parce que l'examinatrice m'avait fait des remarques, et aussi qu'au début elle voulait avancer l'examen, puis quand elle a vu que j'avais pas confiance elle l'a remis à l'heure normale. Si un examinateur sent que tu n'as pas confiance, je crois qu'il peut ne pas te donner le permis. Donc moi, j'étais sûre que je ne l'avais pas. Quand j'ai eu les résultats, et que je l'ai eu, ça avait un côté un peu irréel, comme s'ils s'étaient trompés de personne. Je crois que, malgré mon petit papier rose, je n'ai toujours pas intégré que j'ai le permis, ou alors je considère que je ne le mérite pas, que je l'ai eu dans un paquet de Miel Pops, et du coup ça ne m'aide pas vraiment à avoir confiance.

J'ai essayé de trouver des petites hypnoses ou des méditations. Ça m'aide sur le coup, mais c'est plus dur dans la longueur, surtout les jours où le moral est moins là (comme aujourd'hui…) parce que toutes mes peurs et mes insuffisances se mélangent. J'ai dormi 3h cette nuit, je suis claquée, mais je dois avoir cumulé seulement 1h de sieste sur mes deux tentatives. Sachant qu'un humain normal a besoin de de 7h, et que moi j'ai besoin de neuf. Et que je dois me lever demain pour aller à un entretien d'embauche (enfin, me lever… vu que je dors mal en ce moment, de toute façon…).

C'est à deux heures trente de ma ville. Je voulais prendre le train ; mon père a proposé de m'emmener. Du coup, c'est moi qui conduit sur une partie du retour. Génial. Ça me stresse encore plus. Va falloir que je négocie de conduire moins d'une heure. Surtout si j'ai pas rattrapé mon sommeil. J'ai déjà failli me prendre un muret de séparation des voies, une fois, juste parce qu'en regardant ailleurs j'avais tourné le volant sans m'en rendre compte. Donc si la fatigue se mêle à la partie, on va bien s'amuser.

Je ne sais plus trop par quel bout prendre le truc, en fait. Ma monitrice de perfectionnement est vraiment sympa, elle m'explique tout bien et elle me dit que c'est pas si pire que ce à quoi elle s'était attendue quand on lui avait présenté la situation ; mais en même temps des fois elle me reprend sur des trucs pour lesquels elle ne devrait pas avoir à le faire pour quelqu'un qui a déjà son permis. Moi, c'est ça que je regarde, pas les encouragements un peu creux qu'on me donne. Les hypnoses et méditations, je sens bien que ça me donne un coup de fouet, mais quand le moral est pas là…

Et puis, si je trouve une alternance, comme je serais journaliste, je devrais partir en reportage. Conduire. Toute seule. Rien que cette idée me stresse. Dans un monde de brute de gens qui s'impatientent et qui te klaxonnent. Et comme j'ai une manie à vouloir être trop honnête (on a les défauts de ses qualités), j'ai dit à une recruteuse que je prenais des heures de perfectionnements (alors qu'en plus c'était même pas le sujet : elle me demandait juste quand j'étais dispo). Et c'est en disant ce genre de choses que je pense pouvoir obtenir le poste. Tout va bien. En même temps, vu le score que j'ai fait à un test de psychologie sur l'estime de soi…

Je suis perdue complet.
Faut dire aussi que conduire ne m'a jamais intéressée. Pour passer le code j'avais déjà dû agir sur ma façon de voir les choses (appraisal, "évaluation") en utilisant mes cours de psychologie du sport, pour monter ma motivation. Je n'aime pas conduire, ça me stresse, ça me fait peur. C'est simple, j'ai peur de tout : les routes à double-sens, les ronds-points, les camions, les bus, les gens, de rouler à plus de cinquante, de me prendre les voitures garées le long de la route… Je ne maîtrise pas la voiture, je ne comprends pas, c'est trop complexe, on dirait un cockpit de vaisseau spatial (Thomas Pesquet, si tu passes par-là, ne te moque pas trop, s'il te plaît xP).

Donc, j'en suis là. À me dire que je ne suis pas faite pour conduire et que je n'y arriverais jamais.

Et vous ? Aimez-vous conduire ?

4 commentaires:

  1. Alors pour répondre à la dernière question de ton article: non, définitivement non x'). Pourtant, quand je serais prof, je serai sûrement bien embêtée aussi avec ça. Pour ma part, le problème n'est pas tant la mécanique, mais les autres: ces imbéciles qui font n'importe quoi sur la route et parfois la personne sur le siège passager qui te fais des remarques dès la moindre connerie. En plus, j'ai eu mon permis à 18 ans et je ne m'en suis pas vraiment servie par la suite, parce que mon mode de vie actuel me permet de tout faire en transport en commun. Mais aujourd'hui, je commence à penser à mon indépendance, à la manière dont j'aimerais vivre une fois que je travaillerai, et je me rend compte que, sans la voiture, cela va sûrement être compliqué. Alors, depuis peu de temps, je commence à penser sérieusement à reprendre la voiture, à m'entraîner le plus possible pour surmonter cette petite phobie de la circulation. J'espère en tout cas que tu parviendras à surmonter ta propre peur !

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    1. Je te comprends pour les transports en commun ! Moi aussi, je peux tout faire à pieds ou en transports, c'est aussi pour ça que j'ai pas passé mon permis à 18 ans : j'avais pas besoin donc je m'en fichais !
      Pour les imbéciles sur la route, ce qui me fait vraiment peur, c'est de ne pas savoir réagir, d'avoir un temps de réaction trop lent.
      C'est gentil ! :) Moi aussi j'espère que tu vas pouvoir prendre la voiture sans problème ! :D

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  2. oulalala.... gros sujet! moi comme ça d'emblée j'ai envie de te dire qu'il y a pas de remède, plus tu vas conduire plus tu vas prendre de l'assurance... je pense aussi que tu devrais conduire seule! Alors facile à dire je sais!
    J'ai eu mon permis en 2004 si je me souviens bien. J'ai été étonnée de l'avoir du premier coup car je suis du genre à ne jamais avoir confiance en moi.... j'étais méga stressée aussi de conduire, j'avais peur... encore plus quand il n'y avait plus le moniteur à côté avec les pédales...
    je conduisais peu, je me laissais plutôt conduire par mon compagnon. Je t'explique même pas le jour où j'ai du prendre la voiture avec mon bébé dedans! Et puis la vie a fait que j'ai du prendre sur moi et conduire dans des endroits où tu ne m'aurais jamais fait aller avant, un exemple tout bête, l'autoroute! Mais j'avais pas le choix je ne pouvais que compter sur moi même à ce moment là... j'en ai perdu des litres d'eau d'en avoir suer de peur! et tu sais quoi... maintenant je préfère conduire plutôt que laisser mon mari le faire. D'ailleurs chose que je n'aurais jamais cru possible je conduis une grosse voiture familiale et je la gare mieux que mon mari!
    Donc tu as peur maintenant, mais ne lâche pas, le permis c'est une liberté franchement bien sympa! Il faut juste te forcer au début et après avec l’expérience ça ira mieux même si tu gardes encore un peu de peur, tu seras mieux gérer! Moi je t'encourage, je sais que c'est pas facile quand on a peur, alors je t'encourage bien fort!!!!

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    1. Mais tu sais, je me dis de plus en plus que je devrais vraiment conduire vraiment seule, sans personne à côté. Je pense que quand je conduis avec mon père, même s'il a pas les pédales, je me dis "il y a quelqu'un" donc peut-être que je suis un peu moins sérieuse aussi. Ça me l'a fait un peu quand je prenais des heures pour le permis, à un moment j'ai compris grâce à mon moniteur que je me reposais trop sur lui, sa vigilance, et le fait qu'il avait les pédales.
      Mais personne me laissera sa voiture si je suis toute seule dedans x)

      Merci de tes encouragements, ça me remonte le moral à mort, t'imagine même pas !

      Au final, en revenant de l'entretien d'embauche, j'ai pas conduis alors que je m'étais mise dans le bon état d'esprit... ma monitrice va pas être contente quand je vais lui dire demain que j'ai pas fait mes devoirs x)

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