samedi 24 août 2019

Détresse affective

Source – A_Peach
Plus ça va et plus je découvre que mes "nœuds" psychologiques (pour ne pas dire problèmes) sont tout enchevêtrés (ce qui ne devrait pas me surprendre). Par exemple, il y a quelques temps je vous disais que je m'imaginais de temps en temps ce que ça ferait d'avoir un petit ami, parce que finalement c'est la seule relation que je n'ai pas expérimentée et que donc il n'y a que la figure du "petit-ami" qui n'ait pas encore trahi ma confiance. Mais sans doute est-ce aussi parce que je suis en situation de détresse affective.

J'ai entendu une fois que les personnes distraites pouvaient être en détresse affective. Et il est peu dire que je suis distraite. Je me rends dans une pièce pour faire quelque chose, je suis interpellée par autre chose et je retourne dans la première pièce sans avoir fait la chose pour laquelle je l'avais quittée. Je décide de faire de la pâtisserie, je dois sortir la farine et les œufs, je sors la farine, je relis ce que je dois sortir, je sors le sucre, et finalement il s'en sera fallu de peu pour que la pâte ait été achevée sans les œufs. Je manque de ranger dans le frigo des choses qui n'ont rien à y faire. Etc., etc., etc. Bizarrement, quand j'ai entendu que les personnes distraites pouvaient être en détresse affective, ça m'a refait penser à un article que j'avais lu sur ce que nos positions de dormir peuvent dire de nous. Donc je suis allée jeter un œil de nouveau.

Tous les articles ne disent pas la même chose, du coup c'est difficile de savoir quel crédit leur donner, mais ils s'accordent pourtant sur quelques éléments. Les positions que l'on adopte pour dormir traduisent notre état d'esprit émotionnel (Olga Ciesco). Par exemple, le fait de mettre ses mains sous l'oreiller, c'est pour se rassurer ou parce que l'on a besoin d'affection. Ou la position fœtale pour la protection.

Source – Mrs Airwolfhound
Bien sûr, si j'y prête de l'attention, c'est aussi parce que je sens en moi que je ne suis pas satisfaite de ma vie affective, et que ces choses-là ne font que corroborer une intuition. Dans le fond ce n'est pas très étonnant que je souffre de détresse affective, dans la mesure où je n'ai confiance en personne et où je me suis coupée de mes émotions.

Une fois, j'avais invité une psychothérapeute à une émission radio, et, à la fin, je lui avais demandé les raisons pour lesquelles on pouvait ne pas avoir beaucoup de souvenirs de son enfance. Elle m'a dit que ça pouvait être dû à un traumatisme (ce qui n'est pas mon cas), ou qu'on pouvait avoir vécu une enfance sans grand intérêt, ennuyeuse, qui ne permettait pas forcément le souvenir (ce qui n'est pas vraiment mon cas non plus dans la mesure où mes parents nous ont quasiment toujours amenés en vacances et qu'on faisait quand même pas mal de choses). Elle m'a donnée une troisième raison que j'ai oubliée, puis on s'est saluées et elle est partie. Et, un peu plus tard, elle m'a recontactée pour me dire qu'elle avait oublié quelque chose : on peut ne pas avoir beaucoup de souvenirs de son enfance quand on s'est coupé de ses émotions.

Alors, quand on est coupée de ses émotions, qu'on a peu de souvenirs de son enfance, qu'on ne fait pas confiance aux autres, que personne ne nous manque et que l'on s'inquiète peu pour les autres, ce n'est pas vraiment étonnant que la détresse affective suive, je pense. Pour avoir une relation avec quelqu'un, amoureuse ou amicale, il faut s'ouvrir à l'autre (personne ne s'ouvre à quelqu'un qui se s'ouvre pas à son tour ; on ne se montre pas vulnérable à quelqu'un qui ne fait pas part de ses faiblesses). Comme je ne m'ouvre à personne, personne ne s'ouvre à moi, ce qui signifie zéro relation forte avec qui que ce soit, ce qui amène (nécessairement ?) à la détresse affective...

Tout ça est un sac de nœuds...

10 commentaires:

  1. Et quelle serait la solution selon toi ?

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    1. Hmmm... je pense que ça sera à voir avec la psy que j'ai repéré (je pense qu'elle s'en rendra compte toute seule comme une grande). Mais en attendant je peux peut-être me forcer à m'ouvrir à des personnes pour voir ce qu'il se passe (si elles répètent ou pas) et essayer de démontrer à mon inconscient que tout le monde ne trahira pas ma confiance. Mais si je choisis la mauvaise personne ça va empirer les choses donc... compliqué... Déjà le fait de dire des trucs comme ça un peu perso sur le blog c'est une chose dont je n'ai pas du tout l'habitude donc c'est déjà un pas pour moi.

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    2. Je sais pas... seulement si je constate une amélioration ! Peut-être aussi que le fait d'écrire sur le blog m'empêchera de parler dans la vraie vie parce que je vais pouvoir m'exprimer et me "vider" de ce que je dois exprimer mais du coup j'aurais plus aucune envie de parler dans la "vraie vie".

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  2. Ecrire est toujours une bonne thérapie :)

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    1. Oui, je le crois aussi ! Mais je crois aussi que écrire ce n'est pas tout-à-fait comme dire et que j'aurai franchi une étape quand j'aurai parlé à quelqu'un (en l'occurrence un psy !).

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  3. Se poser ce type de questions souligne déjà une prise de conscience, ce qui est un (grand) premier pas !
    Maintenant, tu peux te demander ce qui te bloque réellement dans le fait de t'ouvrir aux autres ; des mauvaises expériences passées ou bien est-ce plus profond ? Mais aussi, quel genre de personnes fuis-tu ? Quelles qualités sont pour toi nécessaires chez quelqu'un pour pouvoir lui accorder ta confiance ? Selon tes réponses(et tes rencontres), tu pourras peut-être sortir davantage de ta carapace..

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    1. J'espère que t'as raison !
      Mauvaises expériences passées, plusieurs à plusieurs moments de ma vie comme je le racontais dans un article cité dans celui-là. De vraies, des trucs que des gens ont dit qu'ils n'étaient pas censé dire, et des fausses dans le sens où c'est juste mon regard dessus qui était problématique mais comme l'effet final est le même ça ne change pas grand-chose. Et d'autres encore que je n'ai pas citées. Comme cette fois où, pour "jouer", deux presque-ami m'ont piqué mon téléphone a un moment où j'étais attendue ailleurs donc je n'avais pas du tout le temps. C'étaient des amis qu'on avait vus par hasard dans le parc et qu'on avait rejoint. L'amie qui était avec moi, au lieu de m'aider, s'est mise contre moi. Je l'ai très mal vécu (j'étais au collège, dans les deux dernières années, je dirais, mais je suis pas sûre).
      Le problème c'est que, comme j'ai été trahie à différents niveaux par beaucoup de personnes différentes je fuis tout le monde. Je pars du principe que personne n'est digne de confiance.

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  4. Je pense que tu n'es pas totalement coupée de tes émotions. Mais que, malheureusement, tu ressens surtout les émotions négatives comme l'anxiété ou la tristesse. Peut-être faut-il que tu tentes de te concentrer sur les positives. Comme cette fois ou la nature t'a fait du bien. Et tu trouveras déjà un petit équilibre.. Mais je sais bien que c'est compliqué

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    1. Je pense effectivement que je ne suis pas totalement coupée de mes émotions, dans la mesure déjà où même si j'ai peu de souvenirs j'en ai quand même quelques uns, ce qui veut dire que le lien s'est fait, et dans la mesure aussi où je peux être contente, triste, touchée, bouleversée, etc.
      Peut-être que ce n'est pas que je ressens surtout les émotions négatives mais peut-être plutôt que c'est sur elles que je porte le plus d'attention, effectivement. Faut dire aussi que je suis plutôt une pessimiste de nature ! Là où je me sens vraiment bien, c'est quand je reviens du sport ! Même si je suis dramatiquement nulle ! x)

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