samedi 14 août 2021

Apprendre l'optimisme

Source – Steve Johnson
Ces derniers temps, je me trouve plus optimiste. Déjà, je râle moins – enfin plutôt j'ai l'impression que je gueule moins mes jurons préférés (et vraiment trop vulgaires pour être réécrits ici, parce que c'est pas "scrogneugneu" (même si "scrogneugneu" est un super mot qu'on devrait dire plus souvent ! :D)). J'ai aussi l'impression que je suis plus positive d'une manière générale. Pourtant il y a un an et demi quand je vous ai écrit précisément sur mon pessimisme je le voyais comme une fatalité, ça faisait partie de ma personnalité et je ne pouvais rien y changer à part vivre avec. Et aujourd'hui, je constate certains changements.

Je ne saurais pas trop dire quand ça a commencé, mais je pense que le fait d'avoir découvert et écouté les vidéos ASMR de Samuse m'a beaucoup aidée. Samuse était un vrai petit soleil, toujours souriante, toujours positive, bienveillante, gentille… Vous allez me dire : "oui, mais Énir, se sont des vidéos, hein, on peut tous être gentil le temps d'un tournage". Certes. Mais Samuse faisait aussi des directs de quatre ou cinq heures d'affilées sur Twitch au milieu de la nuit, et pour le coup je ne pense pas qu'on puisse jouer un rôle pendant cinq heures d'affilée, pendant trois ans, sans que ça finisse par se voir. Donc Samuse était comme ça, gentille, bienveillante, lumineuse. J'avais même fini par m'inscrire sur Twitch juste pour elle, et par rejoindre son Discord. L'un des salons du Discord s'appelle "nos petites victoires". Je pense que les bourgeons de mon optimisme je les ai fait pousser là.

Il y a trois, quatre ans, quand j'étais en Service Civique, c'était la mode des "trois kiffs par jour" : trouver trois trucs cools à la fin de sa journée pour cultiver la gratitude. Autant dire qu'avec mon pessimisme indécrottable et mon niveau émotionnel instable c'était mission impossible. Puis je trouve ça bête, aussi, de se forcer à trouver trois trucs positifs dans une journée. Déjà, quand t'as passé une sale journée et que rien ne va, trouver un truc positif c'est grave relou, mais trois ! O.O Insurmontable. Du coup, j'ai vite laissé tomber cette idée saugrenue de chercher absolument du positif là où je n'en voyais pas, parce que je me retrouvais à culpabiliser de ne pas y arriver alors que les autres, eux, y arrivaient, ou à me dire que c'étaient vraiment des tout petits trucs pas du tout à la hauteur pour concurrencer la fatalité qui me tombait sur la tête. Donc vraiment, les trois kiffs par jour, non merci. Mais les petites victoires des autres, ça, en revanche !...

Lire ces petites victoires un peu tous les jours c'est vraiment super motivant ! Il y a des toutes petites choses toutes bêtes et des choses carrément grandes ! Du coup, ça m'a donné envie de partager aussi des petites victoires pour participer à cette grande opération de positivité ! J'ai aussi commencé à suivre le fil des points positifs du jour sur le forum d'écriture dont je suis membre. Je crois que les vidéos de Samuse et les petites victoires ont commencé à saper mon pessimisme…

Je m'en suis rendue compte à l'annonce de la mort de Samuse, d'ailleurs, je pense, quand j'ai réalisé tout ce que je tirais de ses vidéos et de son énergie !

L'autre grande source de mon apprentissage de l'optimisme, c'est l'écriture, je pense. Déjà, elle répond à à une bonne partie de mes besoins fondamentaux d'être humain (que je mentionne au détour de cet article), et écrire, relire, corriger Roman 1 m'a aussi permis de voir que je suis capable de terminer quelque chose, de le réussir, de faire un truc qui me plaît et est susceptible de plaire aux autres. Même si je doute encore sur Roman 2, même si ma recherche de maison d'édition pour Roman 1 est très loin d'être terminée, écrire m'a quand même permis de réaliser quelque chose. Et puis aussi en parallèle des romans j'écris mes histoires exutoire/exploratoires et j'en ai terminé deux, actuellement (sur une dizaine de commencées, à peu près). Ça se termine toujours bien, et sans doute qu'amener mes personnages à arranger les choses m'a aussi aidée, d'une certaine manière !

Je ne pense pas que je puisse conquérir l'optimisme comme j'ai conquis la bienveillance parce que mes émotions sont trop instables, encore, et que je me trouve parfois dans des tourbillons violents où je me répète que je n'y arriverai jamais, que personne ne voudra jamais de moi que ce soit pour mes romans, en amour, que je ne serai jamais le premier choix, que je suis moche, insuffisante et inadéquate et que tous les autres sont mieux que moi. Le point positif du jour (héhé) c'est que ce sentiment s'insuffisance peut être expliqué par mon profil de personnalité : le médiateur, qui a de grands espoirs pour lui-même et croit très fort en son potentiel mais est du coup très frustré quand sa vie ne correspond pas à ce qu'il se pense capable de faire. Savoir ça, ça m'aide un peu. (Si ce test de seize personnalités vous intéresse vous pouvez le faire ici : il est en français avec les premiers résultats en français aussi, mais les détails sont en anglais (Google traduction a été assez performant sur les passages où je l'ai utilisé)).

Mais même si je n'arrive jamais à être entièrement optimiste (on notera donc qu'il y a encore du boulot puisqu'un optimiste n'aurait pas pu commencer cette phrase de cette manière :'P) je vais essayer de continuer à cultiver l'optimisme pour affronter mon pessimisme naturel, mon cerveau qui déraille sur les pires catastrophes, et parce que pour pouvoir inspirer les autres dans le sens de les soutenir dans leurs projets, etc. et qu'ils nous croient quand on les encourage, c'est mieux en étant optimiste ! Je pense aussi que l'on est plus heureux quand on est optimiste. Sans compter la loi de l'attraction. Et puis en ce moment, quand les personnes de mon entourage me répondent je remarque quand c'est négatif et je remarque ce qui aurait pu être dit de positif et comme j'aurais aimé qu'on me dise cette chose positive. Mais comme personne n'a l'air de vouloir me les dire et que je dois aller les chercher auprès des gens sympa d'internet (merci à ceux qui passeront par-là héhé :P) je me dis que me les dire à moi-même plutôt que de les attendre des autres ne serait pas plus mal.

Ah oui, et aussi je pense que le titre olympique de nos volleyeurs a pas mal aidé à mon optimisme actuel ! Ces mecs sont GÉANTS ! :D (C'était ma parenthèse de fan attitude ; il fallait bien que je le dise quelque part, c'est tombé sur vous.)

Et vous ? Plutôt optimisme ou pessimisme ?

8 commentaires:

  1. Je suis aussi une adepte des "petits bonheurs", c'est d'ailleurs l'objet d'un article qui revient tous les mois sur mon blog "les jolies choses". Je pense que d'une certaine façon, ça se rapproche plus de ton concept des petites victoires que des petits kiffs. J'avais aussi essayé ce dernier quand j'étais en prépa et au bout du trou, et je n'arrivais à me focaliser que sur ce qui n'allait pas. Autant te dire que je n'étais pas très avancée ahah. C'est pour ça que je préfère avoir une vue globale sur une plus longue période. On peut avoir une journée pourrie, une vraiment pourrie où on ne trouve rien de bien. Mais c'est rare d'avoir un mois entier complètement pourri. Il y a toujours des petites touches de lumière. Je suis d'ailleurs souvent étonnée parce que je note, car c'est rarement des choses incroyables, mais ce sont des petits moments qui m'ont remonté le moral et permis d'oublier les mauvais.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je trouve aussi que c'est plus intéressant (et moins culpabilisant) d'avoir une vue sur une plus longue période, parce que ça amortit un peu l'effet "les hauts et les bas".
      Je me demande si un "petit bonheur" comme juste aller tremper ses pieds dans la mer un jour de soleil n'a pas un impact plus positif sur notre moral (à long-terme, quand ça se répète) que les grosses choses (qui en plus ont moins de probabilités de se répéter souvent).

      Supprimer
  2. Je suis parfois excessive, dans l'optimisme comme dans le pessimisme.
    Je suis une adepte du "qui ne tente rien n'a rien". Je sais me réjouir de petites choses. Mais comme toi, je trouve l'exercice des trois truc positifs par jours plutôt déprimant les jours sans... Je n'aime pas l'idée de me forcer à positiver les jours où rien ne va.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense qu'on est tous un peu excessif parfois !
      "Qui ne tente rien à rien" meilleure stratégie ever ! :D
      Je trouve que se forcer quand rien ne va c'est encore plus déprimant...

      Supprimer
  3. J'ai du mal à être optimiste et je crois que c'est à cause de ma mère qui est le pessimisme incarné.... j'ai donc pas eu un bon modèle.... et c'est donc compliqué pour moi, la grosse angoissée de la vie qui plus est.... d'ailleurs je n'ai jamais compris ceux qui sont tjs optimistes, voire ça m'horripile des fois même, je pense qu'il faut un juste milieu!
    en tout cas bravo à toi de réussir à "redresser" la barre de ce côté là, j'aimerais pouvoir en dire autant!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je te comprends totalement, je n'ai pas eu de bons modèles non plus ! Ma mère me reproche souvent ma négativité, mais des remarques négatives elle en a plein elle-même sans s'en rendre compte...!

      Oui, des fois les personnes optimistes on se demande si elles sont bien au fait des réalités du monde x) Peut-être aussi parce qu'on n'est pas dans un bon état d'esprit pour recevoir des paillettes et du soleil !

      Merci :) Mais je ne pense pas avoir beaucoup de mérite dans le sens où il y a un peu un côté "dressage de cerveau". Un peu dans le même genre de marcher sur les passages piétons. Bien sûr, j'ai appris, mais adolescente je traversais, comme beaucoup, n'importe comment. Et puis je suis allée au lycée et là, entre l'arrêt de tramway et le lycée, il y avait presque que de la ligne droite. Sauf que c'était un quartier résidentiel, du coup le trottoir était coupé par des rues avec des passages piétons. Moi, je traversais sur les passages piétons, du coup, parce que c'était la continuité de ma ligne droite, en fait. Sauf qu'un peu plus tard je me suis rendue compte que ça me gênait de ne pas traverser sur un passage piétons. Je "devais" le faire (c'est un peu le même sentiment que quand t'as un toc que t'essaye de t'empêcher de faire). Donc en fait je pense qu'à force de traverser une bonne vingtaine (aller-retour) de rues par jour uniquement sur les passages piétons, mon cerveau a associé "traverser" avec "passage piéton". Du coup, je pense que c'est un peu pareil avec l'optimisme : à force de lire les petites victoires des autres, j'ai dressé mon cerveau. Parce qu'au contraire, toute ma période de quelques mois d'addiction à Twitter m'a complètement jetée par terre dans la négativité. Comme dit Jim Rohn : on est la moyenne des 5 personnes avec lesquelles on passe le plus de temps. Du coup, à force de lire des petites victoires, mon cerveau a aussi appris à réfléchir autrement, je pense.

      Supprimer
  4. Plutôt optimiste de nature ce qui ne m'empêche pas d'avoir des coups de blues spectaculaires.
    Je suis plutôt alors optimiste réaliste et pas positive genre bisounours.
    Les 3 kiffs par jour, j'ai essayé aussi mais bon quand ça va mal, ça va mal. Quand ta vie coule les petits bonheurs sont une bouée de sauvetage mais ils ne vont pas faire de ta vie un fleuve tranquille non plus!!

    C'est bien que tu sois moins pessimiste, plus optimiste. Oui ça aide!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je pense qu'on a tous besoin aussi d'avoir des coups de moins bien, c'est humain !
      Si la vie était un fleuve tranquille, ça se saurait ! :P

      Supprimer