vendredi 30 avril 2021

Mes 5 derniers livres lus (n°6)

La vérité c'est que j'avais vraiment troooop hâte de publier cet article. Cette fois j'ai décidé d'écrire mes avis au fur et à mesure de mes lectures et pas tout à la fin, ce qui est beaucoup mieux pour ne pas oublier de dire la moitié des choses et rester dans l'atmosphère de ma lecture !
Je triche parce qu'en réalité il n'y a pas cinq livres mais neuf, notamment à cause d'une petite tétralogie ! ;)


Les Aventures du capitaine Hatteras
– Jules Verne

Avril 1860. L’équipage du Forward embarque pour une expédition secrète à destination d’une région inconnue. Mené par le mystérieux et taciturne capitaine Hatteras, ce voyage haletant les mènera jusque dans les terres hostiles et reculées du Grand Nord, à la rencontre d’Esquimaux et d’ours sauvages. Mais la quête éperdue du capitaine vers le pôle sera semée d’embûches et de dangers et, bientôt, leur survie deviendra un combat de chaque instant.

La dernière fois que j'ai chroniqué un Jules Verne, j'avais dit que les rebondissements et les aventures ne se pressaient pas au portillon. Bon, ben là, il y en a ! Il y en a même plus qu'un homme ne peut le supporter en une vie ! Sans surprise, j'ai absolument adoré ce roman, même si j'ai trouvé peut-être le début un tout petit peu longuet. Mais une fois qu'on est dedans, on est dedans, et on suit l'équipage – ou plutôt ce qu'il en reste – jusqu'au bout de son aventure. Comme d'habitude, la plume de Jules Verne est précise et érudite : lire ce roman c'est prendre une grande bouffée de culture générale !

La fin est assez logique compte tenu du personnage d'Hatteras, mais je l'ai trouvée vraiment très triste, j'étais toute déboussolée... :(

Le Sang des Quatre
– Christopher Golden et Tim Lebbon

Dans le vaste royaume de Quandis, tout le monde est esclave. Certains sont esclaves des dieux ; d’autres, des hommes.
Protégée par les divinités, vivant dans le luxe et le confort, la famille royale s’acquitte de ses devoirs sans états d’âme. Cependant, tous n’apprécient pas les contraintes de leur fonction. Jeune femme à l’ambition dévorante, la princesse Phela refuse de laisser une poignée d’obstacles – parmi lesquels sa mère, la reine et son frère, l’héritier du trône – lui interdire l’accès à la gloire et au pouvoir dont elle rêve de s’emparer.
Tout au bas de l’échelle, à l’opposé de la famille royale, se trouvent les Baju. Pauvres et opprimés, les membres de cette caste misérable n’ont que deux manières d’échapper à la servitude : la prêtrise… ou la mort.

Encore un livre attrapé lors de la vente de la bibliothèque ! Je l'avais croisé en rayons d'une librairie quelques mois plus tôt mais face aux avis mitigés sur Babelio j'avais passé mon chemin. Au final, il me tentait quand même bien donc j'en ai profité !

Je dois dire que je ne sais pas quoi penser de ce livre. D'un côté j'ai plutôt bien aimé l'histoire, d'un autre je ressens une pointe d'indifférence… D'un coté, je me suis laissée parfois emportée par ce que je lisais, d'un autre la plume très monotone, finalement, m'a souvent dérangée et empêchée de rentrer dans l'histoire… Au final… Je ne sais pas. On est loin du "tour de force" ou d'un des "meilleurs romans de ces dix dernières années" comme le promettent les citations en quatrième de couverture, mais en même temps ce n'est pas non plus la catastrophe. Je suis mitigée mais avec le sentiment très bizarre que je ne sais pas où se trouve exactement le problème.

Mais, à ce moment de ma chronique, je suis obligée de dire une chose : j'ai pensé à Ayesha, d'Ange, pendant… tout le roman, en fait. L'ombre de ce roman me poursuit souvent. Là, c'était bien plus qu'une ombre ! Quand on me parle d'esclaves aux yeux bleus rendus esclaves à cause d'une religion (même si ici c'est juste soufflé à deux ou trois endroits, je crois), quand on me parle d'une légende avec un héros censé libérer son peuple, quand me parle de discriminations, de tolérance, je suis obligée de penser à Ayesha, même si finalement Le Sang des Quatre traite les sujets différemment. Donc, mon avis sur ce livre a forcément été influencé par mon coup de foudre intersidéral (qui date quand même d'il y a une dizaine d'années, voire un peu plus) avec Ayesha. Et, à partir du moment où je lis "esclaves aux yeux bleus", où le mot "Ayesha" s'imprime dans mon esprit : c'était fini.

Outre la comparaison entre les deux romans, mon esprit a aussi beaucoup tourné sur le style. Là encore, je ne sais pas si je suis parfaitement objective (haha, je suis en train de donner un avis et je parle d'objectivité, tout va bien :P) ou si mes préoccupations sur mon propre style ont joué, mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de phrases en "qui", "que", "qu'elle", etc. Il y en avait tout le temps, en fait. Or, au moment où j'écris ces lignes je suis moi-même en train de leur mener la chasse dans mon roman, du coup, je tiquais à chaque fois. Je ne sais pas si le style des auteurs est comme ça, ou si c'est dut à la traduction, mais dans tous les cas ça m'a agacée. Les rares moment où cette construction disparaît, tout de suite j'ai senti plus de fluidité. D'autres rares moment, l'action m'a emportée dans la lecture sur quelques paragraphes à la suite et je ne saurais dire s'il y avait cette construction ou pas. Mais globalement, j'ai trouvé ça assez "dur à lire" pour cette raison. D'ailleurs c'est drôle parce que sur Babelio les commentaires vont plutôt dans le sens contraire, je crois : une bonne écriture au service d'un scénario malheureusement pas très original.

Personnellement, le manque d'originalité ne m'a pas perturbée plus que ça. Je suis une lectrice assez basique : on peut me faire avaler à peu près n'importe quoi tant que c'est bien fait. Certes, la comparaison avec Ayesha a été inévitable, et au-delà de ça le côté personnage complètement frappadingue qui veut toujours plus de pouvoir est effectivement vu et re-revu (mais pas dans Ayesha (oui, je défends mon petit chou au passage ;P)). Mais ça ne m'a pas dérangée parce que pour le coup le glissement vers la folie de tel ou tel personnage est plutôt bien fait, surtout à la fin. En revanche… je ne sais pas, on arrive là au moment où je ne sais trop dire ce qui coince.

Arrêtée un jour au milieu du livre, je me suis surprise le lendemain à vouloir continuer plutôt que de me jeter sur mon tome de Shaman King. Donc, j'ai continué. Je voulais la suite, mine de rien. (Même si ce n'était pas avec l'avidité de tourner la page suivante et de devoir arrêter ma vie entière à part mes besoins vitaux pour le faire. (Alors que quand j'ai lu Ayesha…)) C'est parce que j'ai beaucoup aimé Demos, je pense. Et je voulais quand même la fin de l'histoire. Mais à côté de ça j'ai trouvé certain passages trop rapides, j'ai trouvé que la question des Bajus, les esclaves, était traitée de manière trop superficielle, qu'on nous disait trop et qu'on nous montrait pas assez, ou alors que ce qu'on nous montrait était "trop"... je ne sais pas comment l'exprimer… ce n'est pas trop manichéen ou quoi que ce soit du genre, au contraire. C'est plus dans le sens "exagéré" ou disons que l'on passe d'un moment où ça va à peu près pour la vie des esclaves, à un moment où on nous dit des trucs terribles. En gros, on doit croire ce qu'on nous dit, ou alors peut-être que c'est parce qu'on ne sent pas la haine dont on nous parle… En comparaison, Ayesha est beaucoup mieux fait, on est toujours en tension… J'ai trouvé, en fait, que la question des esclaves était traitée de manière un peu artificielle. Tout comme la question de la ferveur religieuse…

J'ai parfois eu l'impression que c'était un bon point de départ pour une série télé, mais pas un "vrai" roman. J'ai aussi trouvé que l'on ne rentrait pas assez dans les personnages, on nous dit beaucoup de choses, ici encore, que l'on ne voit pas. Ou alors… c'est une impression un peu bizarre qu'ils sont artificiels et n'ont pas de vrai passé, de vrai background… Dans le même ordre d'idée, la relation amoureuse/sexuelle-éclair entre deux personnages se retrouve là comme un cheveu sur la soupe, sans que j'aie véritablement compris à quoi elle servait à part faire ce qu'on appelle au Japon du "fan service". Peut-être parce que justement rien n'est traité de manière assez profonde pour que l'on comprenne l'utilité de la scène (que je soupçonne être faite pour montrer le développement des sens du héros). Ayesha, qui est une trilogie, à l'origine, mais dont l'intégral fait la taille d'un one-shot, est beaucoup mieux fait de ce point de vue-là. La comparaison n'est pas reluisante pour Le Sang des Quatre, mais je suis obligée de la faire : j'ai lu ce livre aussi avec ce que j'ai lu avant, et le livre d'Anne et Gérard Guéro a été une telle claque que j'ai été obligée d'y penser en lisant celui-là. J'ai trouvé aussi que les pensées transcrites en italiques des personnages n'apportaient pas toujours quelque chose de pertinent (alors que dans Ayesha… – Stop, Enir, on a compris ! :P).

Par contre, j'ai bien aimé les idées autour de l'accession à la magie, etc., même si en fin de compte ce n'est "que" une magie élémentaire classique ; le système de son apprentissage m'a paru intéressant.

J'ai bien aimé aussi le personnage de Demos. Les auteurs ont voulu faire une fin positive mais le côté patriotique me laisse complètement indifférente. Moi, je voulais qu'on me dise clairement et sans sous-entendus que Demos et Myrinne allaient vivre ensemble dans le bonheur pour toujours (que voulez-vous ! je suis un petit cœur tendre !). En fait, j'ai trouvé la fin, paradoxalement, assez maussade et tristounette. Elle participe de l'impression que je ne sais pas quoi penser de ce livre. Surtout qu'on insiste tout le temps pour dire que ce n'est pas la vie que Demos veut et finalement, tout à coup, d'une seconde à l'autre, paf ! réveil patriotique et il s'en accommode… Moyen crédible, quand même.

J'ai bien aimé l'histoire, dans le fond, et j'ai bien aimé l'évolution des personnages même si ça allait parfois un peu vite, surtout au début pour ce qui est de Lysandra et Phela. Mais il y a des manques et des insuffisances, et dans la plume et dans la construction, qui me rendent assez incertaine et sur le fil. C'est un roman qui a du potentiel mais dont la forme ne le sert pas. Le traitement reste trop en surface, je pense, et ne s'empare jamais vraiment des thèmes traités.

J'y pense encore vaguement, il va me rester en tête un moment parce qu'il a quand même touché des cordes (j'ai dit que j'aimais Demos ? (j'ai toujours plus de facilités à m'attacher aux garçons de toute façon :P)) chez moi, mais toujours avec ce petit goût bizarre que ça aurait pu être tellement mieux.

En gros, si vous voulez une histoire mine de rien plutôt sympa, avec de l'action, et sans trop de prise de tête, lisez-le. Par contre, si vous voulez une histoire prenante, et vraiment, vraiment bien faite, lisez Ayesha ! :D (Et même si vous lisez Le Sang des Quatre, lisez Ayesha après. :P)


Ki et Vandien
– Robin Hobb

Les harpies vouent à Ki, une jeune romni, une haine sans merci depuis qu’elle a détruit un nid de ces monstrueuses créatures dans un acte de vengeance désespérée.

Endeuillée et seule, Ki doit pourtant reprendre la route avec sa roulotte. Ella a accepté, pour une grosse somme d’argent, de transporter un colis au travers des montagnes enneigées réputées infranchissables. En chemin, elle rencontre Vandien, jeune voleur et personnage étonnant qui l’accompagnera dans un périple semé d’embûches, et l’aidera à comprendre ce qui se trame derrière cette mystérieuse mission…

C'est la première saga de Robin Hobb que je lis (et ça ne sera pas la dernière !). J'avais acheté le tome 1 tout seul, ignorant l'intégrale, juste "au cas où" sauf qu'évidemment ensuite j'ai passé un mois à trépigner d'acheter la suite. J'ai a-do-ré !

Les tomes sont assez différents les uns des autres. Le tome 1 pose les enjeux de la relations entre Ki et Vandien, le tome 2 est un peu dans la suite de ça. J'ai parfois trouvé des choses un peu "maladroites" dans le tome 3, j'ai eu l'impression que l'autrice essayait de créer une "histoire générale" sans que je puisse déterminer si c'était prévu depuis le début ou si elle se raccrochait un peu aux branches, c'était assez perturbant mais l'impression est vite passée ! Le tome 3 est un peu moins "haletant", un peu plus sombre, aussi, et on entre vraiment dans les pensées intimes de Ki et ses mécanismes sentimentaux, ce qui permet d'ouvrir sur un tome 4 beaucoup plus sombre que le reste, j'ai trouvé. J'ai trouvé le début assez dur à lire dans son atmosphère (je suis trop fragile ?) mais plus on approche de la fin et plus on retrouve l'atmosphère des autres tomes.

En fait, Ki et Vandien, avant les aventures, c'est l'histoire de leur relation (vu le titre, ce n'est pas étonnant :P) qui sous-tend les histoires. Donc, à la fin, Ki dépasse ses peurs, de vulnérabilité, etc. pour entrer dans une relation entière avec Vandien. Je trouve que le message est super fort. Je me suis beaucoup retrouvée en Ki (la peur d'aimer, d'avoir besoin de l'autre, d'être vulnérable… parce que si en face ça répond pas, ça fait trop mal) alors même si ça se termine bien, au moment où il y a doute, j'ai déversé toutes les larmes de mon corps ! J'ai pleuré quand même alors que, chez Mnémos, Ki et Vandien fait partie de la collection Naos et jusque-là, les livres que j'en ai lu (Le Secret de Ji et Pérismer) se terminent tous bien, donc je me disais que sans doute ce serait pareil avec cette saga et en même temps elle m'a tellement prise que la raison a été balayée ! Je pense que si j'avais été seule chez moi j'aurais éclaté en sanglots comme une petite fille… en tout cas, je pense que ça m'a fait du bien !

J'ai beaucoup aimé les deux héros, mais aussi les autres personnages, très bien faits ! Au tout début du tome 1, l'écriture m'a un peu perturbée parce qu'aujourd'hui on a l'habitude de lire beaucoup de paraphrases sur les personnages ("la jeune femme", "l'interprète", etc.), ce que fait très peu Robin Hobb. Mais une fois qu'on se laisse prendre ça coule tout seul !

J'ai aussi beaucoup apprécié l'univers en lui-même, avec des peuples davantage mélangés que ce que j'ai pu avoir l'habitude de voir (le pays des elfes, le pays des trucs-machins, etc.) et je trouve ça vraiment intéressant comme approche en plus du fait que c'est bien fait !

Mon seul petit bémol c'est que, dans le tome 4 on apprend qu'ils se sont rencontrés environ sept ans plus tôt. Je pense que la plupart de ces années sont avalées entre le tome 1 et le tome 2. Mais j'aurais bien aimé pouvoir savoir, justement, combien de temps s'était passé. J'aime bien savoir combien d'années d'expérience de plus les personnages ont pris quand ils abordent une situation. J'aurais bien aimé savoir combien de temps s'écoule entre chaque tome. C'est mon seul bémol.


21 lames
, tome 1 : Gabrielle – Pierre Grimbert

Dans la guerre contre les Arcanes, un seul candidat tirera la bonne carte. Un seul pourra devenir la 21e Lame.

Avant cette nuit, Gabrielle était une étudiante sans histoire. Jusqu’à se retrouver traquée par des démons, puis sauvée de justesse par des inconnus aussi effrayants !
Qui sont ces héritiers du tarot, menant une guerre de l’ombre dans les rues mêmes de la ville ? Quels sont leurs pouvoirs ? Et surtout, pourquoi ces camps ennemis s’intéressent-ils autant à la jeune femme ?
Les deux hommes qui partagent son sort n’en savent pas davantage. Ils comprennent seulement qu’un seul des trois aura une vraie chance de survie. Un seul est destiné à recevoir les talents surnaturels lui permettant de résister aux créatures des ténèbres !
Dès lors, la compétition est inévitable. Malgré les passions naissantes, malgré les rapprochements, qui compliquent encore les choses. Il faut s’endurcir le corps et l’esprit, et se préparer aux épreuves qui désigneront la 21e Lame… Même si l’élu est destiné à aller affronter les Arcanes. Car pour les autres, la partie sera terminée.
Reste à savoir qui a tiré la bonne carte. Et qui restera sur le tapis.

La version courte : j'ai eu du mal à entrer dedans mais ce n'est pas la faute de Pierre Grimbert : c'est parce que l'urban fantasy n'est pas du tout ce que je lis habituellement, et la narration est un peu plus "orale" que ce dont j'ai l'habitude, et donc fatalement j'étais un peu perdue. Mais dès que j'étais dedans, c'est allé tout seul ! :D

Je dirais que je suis véritablement rentrée dedans à partir de la moitié, quand tout ce met en place tranquillement et qu'on s'approche de la résolution de tout ça. Avant ça, je trouvais ça un peu long, un peu laborieux, mais très largement parce que la narration me perturbait, tout comme le fait que ça se passe dans une ville humaine du XXIème siècle. Du coup, tous mes repères habituels quand je lis étaient portés disparus et m'en faire de nouveaux n'a pas été simple. Au final, je dois avouer que quand les intrigues amoureuses ont pris un petit tournant, ça m'a donné une prise, une porte d'entrée (je suis un petit cœur tendre, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? :P). Mais je pense aussi que c'est parce qu'à partir de la deuxième moitié, à peu près, on n'est plus en ville, du coup les références citadines sont moins nombreuses et c'était plus facile pour moi qui n'ai pas l'habitude de l'urban fantasy de me mettre dedans parce que je pouvais éluder le côte "urban", "XXIème siècle", etc. Bon, en gros, l'urban fantasy c'est vraiment pas pour moi x)

Ceci dit, les personnages sont vraiment cool (même si j'ai beaucoup de mal à cerner Gabrielle, qui se veut "forte" et déterminée mais passe quand même pour une nunuche pas très dégourdie), comme d'habitude chez Pierre Grimbert, et ça m'a aussi offert une prise pour entrer dans l'histoire. Les personnages sonnent vrai et juste, j'ai trouvé !

(Chad qui tout à coup meurt en devenant "Brad" ça m'a fait sourire ;P Petite coquille !)

Les méchants qu'on a rencontrés ont tous leur caractère ; ils sont un peu pétés, quand même ! Et en même temps, assez paradoxalement peut-être, ils ne donnent jamais l'impression d'être caricaturaux ou manichéens. Ou disons plutôt qu'ils ont un côté caricatural assumé que l'on accepte parce que ça colle bien aussi au côté Lame de tarot, avec des "rôles", vous voyez ce que je veux dire ? Ce qu'on nous laisse entrevoir de la "nature" de Chayton et la situation de Matthew permettent aussi de casser une lutte qui sans ça aurait pu paraître un peu plus manichéenne entre le Bien et le Mal. Là, je n'ai jamais eu cette impression de "tout blanc" ou "tout noir", justement, ce qui est remarquable dans une histoire où on lutte quand même contre de grands méchants assoiffés de pouvoir et de sang !

Ce tome 1 est ce que j'appellerais un tome d'introduction, qui rebat les cartes (c'est le cas de le dire !), les enjeux, et nous lance dans l'affrontement entre le Bien et le Mal (en gros). Une fois que l'on sait plus de choses, que les enjeux à venir, les relations avec les méchants, les batailles à venir sont posés, ça devient vraiment intéressant ! Du coup, malgré ma difficulté à me trouver des atomes crochus avec l'urban fantasy, je lirais la suite de la série avec plaisir ! (Il serait plus juste de dire que je me jetterai dessus.) J'ai bien envie de savoir comment tout ça va se finir et ce qu'il va advenir des personnages ! :D

J'ai juste un bémol. Le carré amoureux avec un triangle dedans c'est pas possible. J'ai trouvé que le triangle amoureux était un peu… je ne sais pas comment dire, en fait… "trop" ? un peu artificiel... Ou alors c'est moi qui suis allergique à ce type de triangle amoureux ? (Ce qui est parfaitement possible ; je vous avoue que le côté "la fille troublée dès qu'un garçon l'approche et qui est incapable de faire le tri dans ses sentiments" a tendance à m'exaspérer un peu…) Je pense que ce genre de triangle amoureux doit pouvoir se résoudre à la moitié du tome 2. Ou alors il faut lui donner un peu plus de profondeur, de plus gros conflits sentimentaux à l'intérieur des personnages, pour sortir du côté artificiel de la fille qui a le cœur qui bat dès qu'on la frôle. (En même temps, ça me va bien de dire ça ; je ne suis jamais tombée amoureuse ni ai jamais été trop proche des gens donc difficile de dire comment je réagirais si on "me frôlait" xP Je vais finir comme un personnage de roman, ça sera cocasse !) Je pense que si ce genre de triangle amoureux doit durer jusqu'à la fin du tome 3 tel quel sans évolution, ça va vraiment m'exaspérer.
Cela dit j'ai trouvé que les questions amoureuses étaient juste dosées comme il faut : elles ne prennent jamais le pas sur l'intrigue principale et elles permettent de remettre des enjeux autour des personnages.
P.-S. : C'est possible que Gaby et Julian finissent ensemble, siouplaît ? (Comment ça, "je ne suis pas objective" ? C'est pas de ma faute si j'aime Julian, je veux pas qu'il soit triste ! :P)

(Et aussi, un tout petit détail : j'ai eu du mal à m'imaginer la tête des personnages. En soi, ce n'est pas très grave : du coup on les imagine comme on veut. Mais comme Gabrielle est bien identifiée avec la couverture (ce que j'ai trouvé difficile, du coup, parce que moi je ne l'imaginais pas comme ça mais mon esprit était toujours ramené à ce visage), ça crée un déséquilibre avec les autres personnages, c'est ce qui m'a gênée.)

À part mon allergie aux triangles amoureux "trop" (je me comprends, mais je pense que ce qualificatif est nébuleux pour quiconque ne se balade pas dans ma tête xP) : rien à signaler : une fois que je suis rentrée dedans c'était top !


20 000 lieues sous les mers
 et Une ville flottante – Jules Verne

Le professeur Aronnax, son domestique Conseil et le harponneur Ned Land, qui cherchaient à capturer un fantastique monstre marin, se retrouvent prisonniers du capitaine Némo, à bord de son sous-marin le Nautilus.

Bon. Clairement pas mon Jules Vernes préféré. J'ai trouvé ça terriblement long, même si la deuxième partie accélère beaucoup par rapport à la première ! Dans la première, on trouve de longs, longs, looooongs passages d'énumérations de bestioles sous-marines inconnues au bataillon et donc difficiles à visualiser, ce qui rend la lecture plus ardue parce que se fabriquer des images est compliqué. Et on alterne ces passages que l'on pourrait dire contemplatifs avec des moments un peu plus "palpitants", si l'on peut dire. Généralement, j'aime bien Jules Vernes pour l'équilibre entre la science, la culture générale qu'il permet d'acquérir grâce à ses romans, et l'action, le déroulé de l'histoire. Mais là… j'ai beaucoup moins accroché face aux longs passages d'exposés (et à l'évidence de ne pas pouvoir tout retenir, malheureusement…).

J'ai aussi été un peu déroutée par le point de vue interne. Le narrateur qui s'exprime à la première personne n'est vraiment pas quelque chose que je lis habituellement (je dirais même plus : je le fuis), ce qui fait que ça m'a pas mal perturbée au début. Mais Jules Verne a fait le choix parfait compte tenu de ce qu'il voulait faire : la découverte du capitaine Nemo et de son ambivalence par les yeux de son personnage, procédé qui permet de garder le mystère par rapport à un point de vue omniscient. C'est maîtrisé (c'est Jules Verne, en même temps) mais ce n'est pas mon truc.

Peut-être aussi que ma tolérance à la longueur a été amenuisée par le fait que ces dernières semaines je dors très mal, donc je suis fatiguée, et si le rythme ne m'accroche pas j'ai beaucoup de mal à suivre… Ça n'a pas dû aider la conduite de ma lecture !

P.-S. : je dois faire un aveu : avant de lire, je pensais que "20 000 lieues sous les mers" c'était en profondeur, et pas en longueur… Sachant qu'une lieue fait quatre kilomètres, ça ferait quand même beaucoup !

Dans mon édition (exemplaire de 1969), Une ville flottante succède à la fin de 20 000 lieues sous les mers (donc même quand je ne veux pas tricher et présenter vraiment que cinq livres, je me retrouve à tricher quand même, c'pas d'ma faute :P). Je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette lecture ! Le roman est court (171 pages) et a ceci de différent de ce que j'ai pu lire de Jules Verne qu'il ne présente pas des personnages extraordinaires par leur volonté, leur courage, et leurs réalisations, mais presque des personnes lambda. C'est reposant et rafraîchissant !

Le narrateur, anonyme, est embarqué à bord du Great Eastern à destination de New York. Il y rencontre l'un de ses amis qui voyage pour tenter d'oublier sa peine de cœur assez sévère : son amoureuse a été mariée de force à un rival. Mais sur le bateau se trouve précisément ledit rival. L'histoire, narrée de manière paisible, se concentre donc sur le voyage du bateau, la vie des passagers à bord, et la résolution de la peine de ce pauvre Fabian.

J'ai beaucoup aimé et ça m'a fait une bonne transition après 20 000 lieues ! :)


Voilà !
Et vous ? Que lisez-vous en ce moment et que comptez-vous lire ? Certains de ces livres vous tentent-ils ?

4 commentaires:

  1. bonjour, comment vas tu? merci pour ces revues. je connais jules verne bien sur. passe un bon mercredi et à bientôt!

    RépondreSupprimer
  2. alors pour être honnête on a des lectures très différentes! Pas sûr que je me pencherais sur tes livres dont tu parles... Mais bon ne jamais dire jamais, un jour peut-être...

    RépondreSupprimer